Cela va sans dire. Sans
la voix, seul instrument que les colons négriers
n’ont pu confisquer aux peuples africains
déportés et réduits en esclavage, la
musique afro-américaine aurait-elle vu le jour ?
Aujourd’hui encore dans le chorus d’un cuivre le
plus élaboré ou les riffs les plus
échevelés pleurent un « work song
», un « road camps », des
« field hollers ». Le chant fondateur et
fil conducteur du jazz est aussi la thématique majeure du
35e festival Jazz In Marciac. On y chante à tous les
étages ! Quasiment tous les jours. Pour voir et revoir ceux
qui ont marqué les précédentes
éditions : Dianne Reeves, Bobby McFerrin, Roberto Fonseca,
Stacey Kent, Richard Bona ; Eric Bibb, Keith B. Brown et
Keb’Mo (les 3 voix de la Nuit du blues) ; Omara
Portuondo, Youn Sun Nah, Lucky Peterson, Claudia Solal, Colotis Latoya
Zoé de Caravan Palace, Bernard Lubat... Pour accueillir en
majesté des monstres sacrés comme
Angélique Kidjo et Harry Connick Jr, voire Rubén
Blades ou un Sansévérino version manouche.
Pour offrir enfin Melody Gardot au faîte du
succès et faire découvrir au plus grand nombre
les voix méconnues d’Esperanza Spalding, Gregory
Porter, Kurt Elling, en passant par Leïla Martial, fille des
ateliers de JIM, China Moses, Dena DeRose.