Site d’informations en ligne, sur Tarbes et le Grand Tarbes

  Informations Lourdes et Grand Tarbes  Informations Lourdes et Pays de Lourdes  Informations Bagnères de Bigorre  Informations Argelès-Gazost Vallées des Gaves  Informations Pays de Lannemezan  Information Pays du Val Adour  Informations Hautes-Pyrénées     
         

Réactions après Hyères-Carqueiranne

mardi 14 février 2023 par Rédaction

Côté varois 

A l’issue du match, la frustration et la déception, l’emportaient sur la satisfaction de ramener un bonus défensif de Bigorre er d’avoir poussé Tarbes dans ses retranchements. Il est vrai que la première mi-temps, avec un 0-13 au compteur, pouvait laisser plein de regrets, même si Hyères avait été arracher le bonus défensif à deux reprises en fin de match (75ème et 80+2).

Patrick Pezery : C’est un énorme gâchis

Bonnet enfoncé sur la tête, l’entraîneur avait le masque des mauvais soirs à l’issue de la rencontre. « C’est un énorme gâchis, malheureusement une fois de plus. On repart en bataillant pour un bonus défensif, alors qu’on doit repartir avec la victoire, au regard de la première mi-temps. Malheureusement notre deuxième mi-temps n’est pas à cette hauteur là. » Le technicien reconnait cependant que les Tarbais y sont pour quelque chose. « Tarbes fait une meilleure mi-temps que ce qu’ils ont fait en premier. Une mi-temps chacun mais c’est eux qui ont marqué le plus. » Patrick Pezery a de quoi avoir les boules car son équipe a dominé de la tête et des épaules pendant une grosse demi-heure avant de baisser pied. « Ce n’est pas une baisse de régime » réfute l’entraîneur. « C’est une équipe qui découvre ce niveau. Tarbes, comme beaucoup d’autres équipes, contre lesquelles on a bien figuré, sont des équipes qui sont installées dans ce niveau là. Ce sont des équipes qui ont des structures, qui ont un fonctionnement, qui leur permet d’être installées là dedans. Nous, on est une équipe qui vient de monter de deux niveaux, avec toutes les difficultés que ça représente. » Le technicien souligne aussi l’arbitrage qui est souvent en faveur des équipes supposées plus fortes. « On travaille bien, on le voit, sauf qu’on manque encore de cette maturité mais aussi du regard du corps arbitral. Je n’en dirai pas plus mais on a un regard qui est orienté comme une petite équipe et on est arbitré comme une petite équipe. » Un discours entendu du côté de Rennes, de Cognac mais aussi du côté d’autres équipes quand elles rencontrent les cadors de Nationale. « C’est une chose qu’on entend souvent mais c’est une réalité. On le voit, il suffit de regarder ce genre de match. Mais ça n’enlève pas que Tarbes mérite sa victoire. » 

Lucas Cazac : On est plus déçu que satisfait

Le seconde ligne, qui a joué à Tarbes pendant deux saisons (2013-2015) n’était pas revenu en Bigorre depuis 2016 avec Massy en Poule Elite. Contacté par le TPR à l’intersaison, Lucas Cazac, à 31 ans, jeune papa, a préféré se rapprocher de son Sud-Est natal où est installée toute sa famille. « Je suis originaire de là bas et je suis un peu rentré à la maison. J’ai une famille et je me suis posé la question de savoir si je continuais le rugby pro ou si je retournais jouer dans ma région. J’ai eu la chance que Hyères monte en Nationale et du coup d’avoir un projet sympa. » Une équipe qui correspond bien à son tempérament guerrier. « C’est une équipe qui joue très fort sur le physique, qui essaye de mettre pas mal de pression à l’adversaire. Du coup, on pèche un peu en termes de discipline, du fait de notre engagement. Moi, je m’y sens bien. On bosse pas mal, on est en construction. On vient de monter de deux divisions et on a, pas de choses à apprendre. » Compte tenu de la création de la Nationale 2 à l’intersaison, Rennes et Hyères-Carqueiranne, sont montés directement de Fédérale 1 en Nationale. Mais malgré tous les changements que ça implique les Varois se sont rapidement mis au niveau. « On a une équipe qui peut, largement jouer le maintien. Si on arrive à bien gérer Rennes et Cognac à la maison, je pense que ça peut être bien. »

On a mis l’équipe la plus solide pour aller chercher des points

Le seconde ligne ne cache pas que les Varois étaient venus pour prendre des points. « On venait de perdre à la maison et on s’est dit qu’il fallait aller chercher des points pour essayer de distancer Rennes et Cognac, qui sont nos adversaires pour la descente. On a mis l’équipe la plus solide du moment pour essayer d’aller chercher des points. On sait que Tarbes est une équipe qui est très solide à domicile mais on avait ciblé quelques points un peu faibles et on a essayé de les jouer. Ce qui a bien marché pendant les vingt-cinq premières minutes. On gagne tous les duels et en fin de première mi-temps, on leur met un coup derrière la tête parce qu’on arrive à bien défendre notre ligne pendant une bonne dizaine de minutes. Après, on met beaucoup d’intensité et on se met beaucoup à la faute du coup. On prend quatre cartons jaunes en seconde mi-temps et c’est impossible de revenir car Tarbes a un peu mieux joué aussi. Dès qu’on est en sous nombre, c’est très, très, compliqué pour nous. On essaie de monter fort, on se jette, on laisse des espaces un peu partout. Tarbes a su profiter de nos faiblesses sur le large du fait de nos cartons. C’était un peu plus simple pour eux. » Heureusement le point du bonus défensif est venu récompenser la belle première mi-temps des Varois. « Ce bonus à la fin, je ne sais pas si c’est l’arbitre qui nous le donne, (rires…) au vu des multiples pénalités et cartons qu’il nous a donnés. Ce bonus nous fait du bien, Rennes et Cognac ne l’ont pas pris. C’est une légère satisfaction mais au vu du match on est plus déçu que satisfait. »

On manque de lucidité dans les vingt dernières minutes

Malgré le gros défi qui les attendait le week-end suivant au Stade Véran contre Bourg-en-Bresse, les Varois n’ont pas hésité à aligner leurs meilleurs joueurs disponibles compte tenu des sélectionnés, Melinte, Chirica, Burtila, des blessés, Huggett, Damiani, d’Hooghe, Radevokula, Bourgier et des excusés, Nouhaillaguet (paternité). « Bourg, c’est un gros challenge mais c’est un bloc de deux matchs et on a physiquement, les facultés pour pouvoir enchainer deux matchs. Le staff ne s’est pas posé de questions et a fait avec les absences du moment. En plus des blessés, il nous manquait les trois internationaux roumains, mais on avait l’équipe pour rivaliser. » Le problème, c’est plutôt sur la durée. « On tient 55 ou 60 minutes, après on manque de gasoil et de lucidité pour rester discipliné. On prend souvent quatre ou cinq pénalités dans les vingt dernières minutes. Si on n’a pas beaucoup d’avance, ça nous flingue. » Pourtant Hyères, avec un effectif professionnel, a un planning d’équipe pro, avec des entraînements du lundi au vendredi avec un jour de repos le mercredi. Cette baisse de régime n’est donc pas due à un déficit de condition physique. « Non, c’est surtout un manque de lucidité. On se crame comme des ânes et à la fin, on n’a plus rien. Là, pendant les vingt dernières minutes, on est HS complet. On rate des passes, on rate des ballons faciles, avec des en avants de Cadets. On fait des fautes vraiment grossières et c’est ça qui nous tue. On n’arrive plus à enchainer les temps de jeu. On passe d’une touche à une mêlée et d’une mêlée à une touche, sans possession. Et sans possession, on n’arrive pas à mettre notre jeu en place. Alors, que quand on arrive à enchainer nos temps de jeu, on fait mal et on fait peur à l’adversaire. » Honnêtement Lucas Cazac rend à son compère de la seconde ligne la paternité de l’essai, qui lui a été attribué à tort par la FFR et l’ensemble des médias et qui restera dans les statistiques, à cause d’une inversion de N° sur la feuille de match. « Non, ce n’est pas moi, c’est Nathan Gendre », avoue t’il avec le sourire.

Du côté bigourdan 

Pas d’euphorie non plus du côté de Tarbais, bien conscient d’être complètement passés à travers en première mi-temps après avoir été laminés pendant une demi-heure.

Antoine Bousquet 

Le seconde ligne ne s’explique pas ce début de rencontre catastrophique avec des Tarbais qui avaient oublié les fondamentaux du rugby dans les vestiaires. « Oui, c’était très compliqué. On rentre mal dans le match, on prend une pénalité d’entrée, sur la première action. » Antoine Bousquet tient à mettre de suite l’accent sur la qualité des promus varois. « Il faut rendre hommage à cette équipe de Hyères parce que franchement, pendant les vingt premières minutes, on n’existe pas. On est dominé dans les rucks, surtout. Eux, ils ont les ballons qui sortent à 2000 à l’heure et nous, les ballons sortent hyper lentement. Après, ils jouent bien, ils jouent juste. Nous, on se trompe, on met du temps à se replacer. » Un défaut d’engagement qui, heureusement a été remédié à la mi-temps. « On a dit qu’il fallait être plus virulent dans les rucks pour que les libérations soient plus faciles. Qu’il fallait essayer de jouer au ballon et arrêter d’aller taper dans un mur au bord des rucks. C’est ce qu’on a pu mettre en place en seconde mi-temps. » Du coup, avec de meilleurs ballons, les Tarbais ont pu mettre leur jeu en place et mettre à mal leurs adversaires. « La touche s’est mieux passée en seconde mi-temps et on a pu mettre en place des mauls et les mettre à la faute. Après, ça nous a permis de marquer très vite. On a fait de bonnes séquences et même en mêlée, on a su se remettre à l’endroit. » Une réaction qu’il faut souligner, après avoir été bousculé comme jamais cette saison et mené 0-13. « C’était très compliqué, parce qu’on a l’habitude de dominer. » Pourtant les Tarbais étaient avertis des qualités des Varois. « C’est comme au match Aller, ça avait été très compliqué. On savait que c’était très costaud et qu’ils avaient une belle mêlée mais on n’avait pas l’habitude d’être dominé comme ça devant. » Antoine Bousquet, qui fait partie de la race des guerriers, ne s’explique pas cette apathie en début de rencontre alors qu’ils étaient avertis. Comme si les Tarbais avaient été perturbés avant la rencontre par l’absence au dernier moment de Fuertes et les blessures en cours de semaine de Lamothe, Duny, Erasmus et de Pees. « Franchement, le problème, c’était devant. On a été pris sur la vitesse de replacement, le manque d’engagement dans les rucks et on subissait les collisions. »

Propos recueillis par Jean-Jacques Lasserre