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Les vestiaires après Tarbes-Chambéry

mardi 20 décembre 2022 par Rédaction

Du côté chambérien

Couloir désert

Couloir des vestiaires entièrement vide pendant plus d’une demi-heure après que Cyril Vilain passablement contrarié, voire en colère, ait fait rentrer tout le monde, dirigeants compris. Une première en plus de trente ans car il y avait toujours quelques personnes qui trainaient dans le couloir. Impossible donc d’interviewer un joueur ou un dirigeant, à défaut d’un entraîneur.

Cyril Villain : Le résultat est logique même si on aurait pu faire un hold-up

Plus d’une heure après, nous retrouvons le Manager du SOC en discussion devant le bus. Cyril Villain, vient spontanément nous voir et s’excuse de son attitude dans le couloir des vestiaires où il était passablement énervé par la défaite et la prestation de ses joueurs. « On était venu pour gagner et je pense qu’il y avait quelque chose à faire. On a commis beaucoup, beaucoup trop d’erreurs en première mi-temps où on est plutôt bon en conquête mais derrière, on saccage tout. Avec ses conditions et un ballon glissant, on devait occuper le terrain et faire du jeu sous pression. On n’a pas su le faire assez bien et assez souvent. On s’est exposé à vouloir jouer des ballons et on s’est fait contrer. Tout ce qu’on leur avait dit qu’il ne fallait pas faire… », analyse Cyril Villain. « En deuxième mi-temps, la conquête a baissé en qualité et il n’y a pas grand-chose à retenir de ce match, face à une équipe qui a été courageuse, qui a été réaliste. Je pense que le résultat est logique même si j’aurais bien aimé faire le hold-up en fin de match (sourires). On n’a pas mis les ingrédients qu’il fallait pour pouvoir ramener un résultat positif. C’est tant pis pour nous. » Pourtant à peu de choses près, c’est la même équipe, avec des jeunes et des joueurs qui revenaient de blessures, qui venait de s’imposer à Valence-Romans. « On a eu beaucoup de blessés et de turnover en début de saison. On n’est pas constant, un coup on fait un bon match et l’autre pas. On fait un bon match à Romans et je croyais qu’on était capable d’enchaîner avant la trêve de Noël. Tant pis pour nous, même si on ramène un point. Au-delà du bilan comptable, c’est le contenu qui est décevant. On est à notre place… », concède amèrement l’entraîneur qui caracolait en tête de la Nationale l’an dernier à la même période. « Si on veut exister dans ce championnat, il faut faire preuve de constance. » Une constance qu’a su maintenir Dax, au contraire de Valence-Romans, de Bourg-en-Bresse et des autres prétendants à la montée. « C’est un Championnat qui est super intéressant, qui est difficile où souvent les matchs se tiennent à peu de choses et se jouent à la fin. J’ai vu le match de Tarbes contre Dax et Tarbes doit battre Dax, sans un essai refusé et contre Bourg, ça se joue vraiment à pas grand-chose. Les matchs se jouent à des moments clés et c’est ce qui fait la différence, entre les équipes de haut de tableau et les équipes comme Tarbes ou Chambéry, qui ont du potentiel. C’est cette faculté à aller chercher des résultats sur des fins de matchs. Nous aussi, on perd nos deux matchs à la maison contre Bourgoin et Albi dans les arrêts de jeu. C’est ce qui fait la différence. Dax gagne ses matchs, certains brillamment et d’autres de justesse. Ils gagnent encore à Bourg quasiment sur la fin. »

Vereniki Goneva : C’était un good match

Le centre, qui a failli crucifier Tarbes, dès son entrée, par une percée splendide et un superbe cadrage, traîne un peu sur la pelouse après la fin du match. A 38 ans, Goneva n’a rien perdu de sa vista et il a gardé suffisamment d’explosivité et de vitesse pour transpercer la défense tarbaise. Son sourire de politesse s’éclaire quand nous évoquons son passage à Tarbes en 2011. « Oh oui, c’est un très bon souvenir, j’étais très content à Tarbes. » Le jeune international fidjien en provenance de Colomiers, a ensuite rejoint le championnat anglais en passant par Leicester, Newcastle, les Harlequins, avant de retrouver la France. « J’ai passé huit ans en Angleterre et je suis revenu il y a deux ans à Mont-de-Marsan et maintenant, avec Chambéry, j’ai pu revoir Tarbes et je suis très content. » Vereniki Goneva rend hommage à son ancienne équipe. « C’était un match très difficile, venir gagner ici, ce n’est jamais facile. Tarbes est vraiment une belle équipe qui n’est pas facile à jouer. C’est dommage qu’on ait perdu mais c’était un good match. »

Du côté tarbais

Pierre Descoubet et Dorian Lartigue : On était très bien entouré

Les deux jeunes centres des Espoirs qui ont fait leur première apparition en match officiel avec les « pro », sans se changer, sont sortis des vestiaires pour discuter avec leur famille et leurs amis. Si Dorian Lartigue a fait toute la préparation avec les « pros », Pierre Descoubet n’a rejoint le Groupe premier que depuis quelques semaines. La veille du match, il faisait partie de l’équipe qui faisait opposition aux titulaires et quand Vakacegu est sorti en se tenant la cuisse, c’est Pierre Descoubet qui a enfilé la chasuble du Fidjien. « Dès la fin de l’entraînement Jo a dit qu’il ne se sentait pas de jouer. » Fabien Fortassin, s’il avait prévu de mettre le jeune centre sur le banc, espérait toujours que Vakacegu pourrait tenir sa place, comme le prouve l’annonce officielle de l’équipe à la fin de la mise en place vendredi matin. « J’étais un peu stressé mais dès que ça commence, on n’y pense plus et voilà. Physiquement, ça change pas mal, c’est beaucoup plus dur que le Championnat Espoirs. » Pierre a été très entouré et encouragé par le staff et ses coéquipiers. « C’est sûr que Dorian et moi, on était très bien entourés. » Dorian Lartigue, du fait de la titularisation de son copain, s’est retrouvé sur le banc des « pros » au dernier moment. La sortie sur blessure d’Alofa a précipité son entrée avant l’heure de jeu mais lui aussi s’est tout de suite mis dans le bain, à côté de son coéquipier des Espoirs. « On se connait bien et on s’entend bien, ça aide. » 

Mattéo Coustalat : On s’était promis de ne pas revivre la même chose

Le jeune troisième ligne, aux trois poumons, a encore fois fait son travail de faucheuse en défense et de pourvoyeur en touche, avec en prime de belles fulgurances en attaque. Pour lui et ses coéquipiers, il n’était pas question de revivre le scénario des deux derniers matchs contre Dax et Bourg-en-Bresse, venus s’imposer en toute fin de partie. « Forcément on y a pensé mais on s’était promis de ne pas revivre la même chose. On avait mis beaucoup d’intensité pendant tout le match et on en a remis encore plus. Je pense qu’on méritait de gagner et on a fait tout ce qu’il fallait pour gagner. » Notamment, en contrant les deux dernières pénaltouches qui auraient pu faire basculer la rencontre. « On a eu peur de revivre les mêmes scénarios et on a tout fait ce qu’il fallait pour éviter ça ! »

Thibault Dulucq : Les « Gros » nous font gagner

N° 3 dans la hiérarchie des demi-de-mêlées, derrière l’incontournable Thomas Lhusero et Thomas Millet, Thibault Dulucq, qui double aussi à l’ouverture, n’a jamais déçu, bien au contraire, quand il rentre sur le terrain. Cette fois, la grave blessure de Millet (fracture au pied) en début de rencontre a précipité son entrée (16ème). « Je suis rentré sans échauffement, puisque notre échauffement commence à la vingtième minute. J’ai dû rentrer à cause de sa blessure et je n’étais pas prêt, je n’ai eu que deux ou trois minutes pour me préparer. » Avec un thermomètre à 4°, le risque de blessure musculaire est plus élevé, surtout quant on rentre à froid. Mais derrière un pack conquérant, Thibault Dulucq a été vite réchauffé par l’intensité mise par les deux équipes. « J’ai été bien aidé par les Gros qui ont fait un gros match. Ce sont les Gros, carrément qui nous font gagner ce match. C’est forcement plus facile de rentrer derrière un gros pack. Je ne suis pas satisfait à 100% de mon match mais je suis content de la victoire avec une équipe très remaniée à cause des blessés. » Le jeune demi-de-mêlée a en effet retrouvé ses équipiers des Espoirs, Estaque, Coustalat, Leshkasheli, Mansieux, Lartigue et Descoubet, qui ont participé à cette victoire contre une belle équipe de Chambéry. « Ils venaient de gagner à Valence et ils étaient très en confiance. Ils venaient sans pression et nous on avait la pression. On a réussi à la surmonter et à jouer notre match. On sortait de deux défaites à domicile, on avait pas mal de blessés. C’était la première de Pierre (Descoubet) et on savait que c’était un match à double tranchant. Soit on basculait vers le haut du tableau et on se relançait, soit on s’enfonçait vers le bas. » A douze minutes de la fin, alors que Tarbes maîtrisait le match et que Chambéry paraissait résigné, tout à failli basculer sur un ballon perdu sur une pénaltouche, avec un essai de 80 mètres au bout. Mais contrairement à Dax et à Bourg, les Tarbais ont trouvé la force de résister et de l’emporter. « C’est le point positif du match qui prouve qu’on a grandi et qu’on arrive à gérer ces situations. On s’est retrouvé près de l’en-but mais on ne s’est pas affolé. On a dit ce qu’on avait à dire et on est reparti de plus belle. Malgré tout, on n’a pas trop douté car on avait réussi à remettre des points très rapidement et ça nous avait permis de rebasculer en positif dans les têtes. »  

Propos recueillis par Jean-Jacques Lasserre