Alerte à la pollution à Tarbes ?
C’est ce que nous avons pu entendre à la radio et la télévision. Le schéma catastrophe médiatisée était annoncée. Et pourtant, les Tarbais ne se sont rendu compte de rien et ont vécu normalement. Et de se poser la question : « comment savent-ils ? »
En fait, les informations viennent de l’ORAMIP (Observatoire Régionale de l’Air en Midi-Pyrénées) http://www.oramip.org/ . Cet organisme « est chargé de surveiller la qualité de l’air dans la région Midi-Pyrénées...//.... sur huit départements (Ariège, Aveyron, Gers, Lot, Hautes-Pyrénées, Tarn, Tarn et Garonne et Haute-Garonne), soient 45 348 km2, 2 612 700 habitants et plus de 3 000 communes ». Cette mission est conforme au Code de l’Environnement. Les principales missions de l’ORAMIP sont :
– Surveiller la qualité de l’air
– Prévoir la qualité de l’air
– Étudier la qualité de l’air
– Informer de la qualité de l’air
Il a également été réalisé l’inventaire régional des émissions de polluants atmosphériques http://www.oramip.org/pdf/classeur/RA-ORAMIP-2010-etudes-modelisation-actair.pdf ; Pour Midi-Pyrénées, l’origine de ces principaux polluants sont le transport pour les oxydes d’azote (NOx) et le résidentiel / tertiaire (chauffage) pour les particules en suspension (PM10)
Dans les Hautes-Pyrénées, deux stations permanentes sont actuellement actives : deux à Lourdes avenue du Paradis et à l’école du Lapacca et l’autre à Tarbes dans la cours du Lycée Jean Dupuy. C’est à partir de ces stations de mesure qu’une carte de la pollution est établie avec son niveau.
A Tarbes lundi soir
Le taux de particules en suspension (PM10) a subitement monté pour atteindre un pic vers minuit puis est progressivement redescendu dans la matinée. De même le monoxyde et le dioxyde d’azote ont pris une envolée inhabituelle.
– Voir schéma des mesures : http://www.oramip.org/oramip/mesures
– Voir les valeurs en temps réel :
http://www.oramip.org/frontoffice/mesures/export.php?date_valeur=2011-12-27&st0=052&nb_stat=1&nb_courbe=0
L’indice de la qualité de l’air se mesure sur une échelle de 1 (très bon) à 10 (très mauvais)
Pour Tarbes, ce mardi, l’indice de qualité de l’air était moyen (5) en raison de la présence de particules dans l’air ambiant.
Pour aujourd’hui mercredi, les conditions météorologiques ne devraient pas permettre la dispersion des particules dans l’air ambiant. L’indice de qualité de l’air devrait donc être médiocre (6) sur la ville.
Comment en sommes-nous arriver là ?
Pour être plus mauvais que Toulouse dans une agglomération de 100 000 habitants pratiquement à la campagne et au pied des Pyrénées, il doit bien y avoir une raison. Comment et pourquoi atteignons-nous les dépassements du seuil d’alerte à la pollution de l’air sur la Ville de Tarbes ?
Jean-Claude Piron, Adjoint au Maire de Tarbes devrait nous apporter des précisions ce matin, au cours d’une conférence de presse qu’il donnera à 11h.
Une information médiocre comme l’air...
Qui était au courant, à Tarbes, que le seuil d’alerte était atteint pour les émissions de particules ? Personne !
Le communiqué de l’ORAMIP a été diffusé à 8h du matin. Encore fallait-il être derrière son écran d’ordinateur pour le découvrir. http://www.oramip.org/modules/utils/telecharger.php?chemin=/custom/upload/alerte/&file=info_PM_27_12_2011_Tarbes.pdf& La population prévenue le lendemain n’a aucun sens si ce n’est, peut-être, d’avoir le sentiment d’avoir survécu à une catastrophe écologique comme ne le manqueront pas de le souligner certaines associations.
Une habitude à Tarbes
Des indices 6 / 10 (médiocre), Tarbes en a connu de nombreux sans pour autant que la vie quotidienne ait été perturbée. Un petit rappel de l’année 2010 nous fait découvrir les résultats suivants (Extrait du site de l’ORAMIP http://www.oramip.org/oramip/indices-air/historique2) :
• 1er trimestre 2010
Les indices de la qualité de l’air sont restés globalement bons au 1er trimestre 2010. L’ORAMIP a cependant enregistré des journées avec un indice 6 (médiocre) à Tarbes les 11, 12 et 19 janvier, les 4 et 16 février puis les 11, 12, 13 et 19 mars. Tous ces indices médiocres sont dus à l’augmentation des concentrations en particules en suspension PM10 dans l’air ambiant.
• 2e trimestre 2010
En ce début de 2e trimestre 2010, deux indices 6 (médiocres) ont été enregistrés à Tarbes, le week-end du 17 et 18 avril en raison de la présence d’ozone dans l’air ambiant.
Toujours en raison de la présence d’ozone dans l’air ambiant, l’ORAMIP a enregistré des indices moyens dans les 4 villes et des indices médiocres, fin juin, à Toulouse et à Tarbes.
• 3e trimestre 2010
En juillet, il y a eu deux indices médiocres (6) les 1er et 8 juillet à Tarbes.
Pour Lourdes, aucune anomalie n’est signalée. ORAMIP indique l’existence de deux stations de mesure dans la cité mariale. Une avenue du Paradis qui a pour but de mesurer la qualité de l’air à proximité du trafic routier. Selon le site de l’observatoire, elle semble fonctionner et fournir des mesures en temps réel. L’autre station de mesure est située à l’école du Lapacca. Elle a été installée à la demande de la municipalité en 2004. Elle semble être hors service ou du moins ne pas fournir d’informations en temps réel. Les mesures fournies sont donc limitées au bas de la ville. A cette époque de l’année, nous pouvons le regretter car l’absence d’activité ne doit pas donner des indications très réalistes.
Et le reste du département ?
Eh bien il n’y a rien. Du moins pas de mesures publiques puisque nous savons que des mesures sont réalisées au Pic du Midi. Et là, surprise, selon un scientifique, « nous recevons les nuages de pollution de Toulouse ». On pense être à l’air pur à plus de 2800 m d’altitude et à 150 km de la capitale régionale et vous respirez l’air de la place du Capitole.
Le dispositif de stations est assez surprenant. Il n’y a rien de consultable concernant le pôle industriel de Lannemezan. Nous allons nous prendre à rêver qu’il n’y a aucune pollution. Pas plus qu’à Pierrefitte d’ailleurs. Il suffit d’’y croire.
Et dans la région ?
Tout aussi surprenant. En observant la carte de l’ORAMIP. http://www.oramip.org/oramip/dispositif/stations nous constatons des grands vides. En dehors de l’agglomération toulousaine et sa proximité, il n’y a qu’une seule station
L’Ariège n’avait aucune station de mesure jusqu’à ces derniers jours où une a été installée à Ax les Thermes avec un double objectif. D’une part, enrichir les connaissances sur l’air dans une vallée encaissée et améliorer les modèles informatiques de prévision et d’autre part faire un état initial de la qualité de l’air avant une éventuelle mise en service de la déviation routière d’Ax.
Faudra-t-il attendre aussi longtemps pour couvrir les autres zones de la région ou se contenter d’observations ponctuelles permettant des mesures modélisées non vérifiées ?
Louis Dollo
Rédaction
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