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A Théo, le latin ne reste pas lettre morte.

mardi 12 avril 2011 par Rédaction

Lundi 21 mars, notre groupe, constitué de quarante lycéens, élèves de seconde et de première au lycée Théophile Gautier, à Tarbes, et de trois professeurs, prenait la route pour la ville éternelle.

Le programme suivi par les uns et les autres a été aussi dense que passionnant : tandis que les secondes découvraient les vestiges romains de l’Urbs et les somptueuses églises baroques, les premières exploraient la Rome souterraine, des catacombes jusqu’à la nécropole païenne située sous la basilique St Pierre. Les différents groupes se sont retrouvés autour de la visite des musées du Vatican et de la Chapelle Sixtine.

Robert et Christian, nos chauffeurs émérites (si tous les chemins mènent à Rome, rester de marbre face à aux chauffards latins relève du stoïcisme), nous ont menés au pied du Vésuve dont le sommet offre une vue imprenable sur la baie de Naples. Nous avons découvert avec émotion les cités antiques de Pompéi et d’Herculanum, et remonté le temps, à l’instar de Théophile Gautier dans Arria Marcella, pour imaginer ce qu’était la vie de nos anciens dans cet endroit béni des dieux, avant que la catastrophe de 79 n’y mît un terme.

Au nombre des vertus de ce voyage initiatique, il faut compter les rencontres uniques, étudiants de Harvard so british (trop « stily » ?) ou cicerone visionnaire (nous saluons Geoffrey notre ami mauricien des catacombes) ; les attentats déjoués : monsieur Guenno a manqué d’être précipité dans le cratère du volcan par sa garde prétorienne (autrement appelée « les josettes »), bien décidée à échapper au devoir d’histoire de la semaine suivante ; les vocations suscitées : un élève, séduit par le faste des Farnèse, se verrait bien endosser la pourpre des cardinaux et pourquoi pas, un jour, occuper le trône de Pierre ; enfin une minorité silencieuse envisage d’entreprendre des études de lettres classiques pour reprendre le flambeau après une madame Lancrenon (déjà) vieillissante…

Les élèves sont donc rentrés éreintés mais heureux avec dans leur sac des lapilli du Vésuve, quelques kilogrammes de pasta, le sweat-shirt « I love Roma » décliné sous toutes ses formes et couleurs (rosa, rosa, rosam), un appareil photographique saturé, et un éternel regret pour certains, celui d’avoir arrêté le latin…

Et durant le trajet de retour, tandis que notre photographe attitrée croquait ses professeures (dont nous tairons les sobriquets) d’un fusain alerte et que madame Vergez nous régalait de ses vocalises, le fond du bus disputait, paraît-il, de la supériorité du Bernin sur Borromini, et de l’imitation de la statuaire grecque par les artistes de la Renaissance…

Clotilde Lancrenon
Professeur de Lettres Classiques