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Réactions après le match Tarbes-Niort
En s’imposant à Tarbes, Niort qui pointe à la 7ème place, a fait un grand pas vers le maintien. Si les Niortais étaient tout à la joie de leur premier succès en déplacement, celle des deux ex-Tarbais Mees Erasmus et Anthony Fuertes étaient mitigées. Un déplacement bien préparé avec un départ en bus la veille et une nuit de repos à Vic-en-Bigorre.
Mees Erasmus : Un match très dur et très serré
« C’était un match vraiment très dur et très serré. Les contacts étaient vraiment durs, leur touche et leur mêlée sont bonnes. Tarbes c’est vraiment une bonne équipe, c’était une grosse bataille sur le terrain. » L’ex-pilier tarbais est partagé entre joie et tristesse. « C’est très bon pour mon équipe d’avoir gagné mais c’est dur pour moi que ce soit contre mon ancienne équipe. S’ils continuent à se donner comme ça je pense qu’ils peuvent se sauver. » Le Sud-Africain se plait à Niort qui ambitionne de monter dans les trois ans en Pro D2.
César Baudin : On voulait montrer notre vrai visage
« On est très content, on était venu pour faire un gros match. On voulait faire une grosse performance pour se racheter du match perdu à Massy. On voulait montrer notre vrai visage et retrouver l’état d’esprit du début de saison. C’est chose faite et on est très content du résultat. » Pendant la transformation du second essai tarbais le capitaine a recadré ses coéquipiers sous les poteaux. « Oui, on venait de prendre dix mètres deux fois de suite et j’ai mis un petit coup de clairon pour faire baisser la température. » Même si le but était de s’imposer le troisième ligne souligne. « Cette équipe de Tarbes est très dure. En début de match c’était très compliqué. Après on a trouvé les ressources nécessaires pour les faire craquer en deuxième mi-temps et pour les maintenir chez eux en fin de match. » Niort, qui a accroché à son palmarès Albi et Bourgoin et résisté à Narbonne, Nice et Périgueux, s’est vite adapté à la Nationale. « Ça va plus vite mais on s’est adapté assez rapidement. On a beaucoup appris dès le premier match, on note, on travaille dans notre coin et ça paye. »
Anthony Fuertes : Beaucoup de peine pour mes amis tarbais
L’ouvreur est heureux de cette première victoire en déplacement au bout de neuf journées. « D’un point de vue professionnel, je suis super heureux parce que ça fait un moment qu’on attendait cette première victoire à l’extérieur. Elle va nous faire énormément de bien et à nous de confirmer la semaine prochaine parce qu’il ne faut pas que ce soit un coup d’épée dans l’eau. » Par contre l’ex-Tarbais est partagé. « Mon second sentiment, c’est que j’ai beaucoup de peine pour mes amis d’ici parce qu’ils vivent des moments très difficiles. Je leur souhaite de tout cœur de relever la tête comme ils savent faire et d’être résilients, vaillants et de s’en sortir le plus tôt possible parce qu’on sait, en tant que rugbyman, que c’est très compliqué. »
Du côté tarbais
Cette troisième défaite à Trélut en cinq réceptions n’arrange pas du tout les affaires du club Doyen de Bigorre qui se retrouve seul dernier à 4 points du premier non relégable Marcq-en-Barœul qui a gagné le match Aller avec 5 points terrain et 12 points d’avance. De plus Léo Estaque qui a participé à l’échauffourée après le coup de sifflet final a écopé d’un carton rouge, qui va encore grever les finances du club et amoindrir l’effectif sur les postes de deuxième et troisième ligne. Si les Tarbais peuvent encore se plaindre de l’incohérence de certaines décisions arbitrales, ils peuvent aussi s’en prendre à eux-mêmes dans la gestion du jeu. Avec notamment un jeu au pied largement insuffisant qui a souffert de la comparaison avec celui de Niort où le jeune Sabbia du haut de ses 21 ans a bien alterné. Sans oublier la démonstration d’Anthony Fuertes, impérial, qui a cantonné les Tarbais dans leurs 22 mètres.
Philippe Rancoule : On est solidaire et on va faire tout pour se relever ensemble
Pour la première fois, le Président qui refuse toujours de répondre aux questions après les matchs s’est rendu en salle de presse pour défendre ses joueurs. « Je serai très solidaire avec l’équipe, très solidaire avec le staff technique et ensemble on va se relever. Même si ça peut déplaire à beaucoup de personnes, nous, on va tout faire pour se relever. »
Florian Lamothe : On a fini par payer physiquement nos efforts
Le visage défait par la déception d’avoir tout donné et n’avoir pas été payé comme espéré, avec en prime un beau coquard à l’œil, le capitaine semble abattu. « Perdre à la maison contre une équipe qui vient de monter c’est une énorme déception. On savait que c’était une équipe accrocheuse qui perd de peu à l’extérieur et nous, on a tenu une mi-temps. On arrive à repasser devant au début de la seconde mi-temps mais ils ont fait rentrer une charnière plus expérimentée que la nôtre. » Le talonneur, qui n’a comme toujours rien à se reprocher au niveau de l’envie et du combat, a du mal à digérer ce nouveau revers. « Nous, on fournissait énormément d’efforts à remonter le ballon et ces efforts on a fini par les payer physiquement. On remonte le ballon, on redouble d’efforts, on est pénalisé dans leurs 22 mètres, on ne marque pas de points et eux, ils nous baladent au pied. Ils jouaient à l’extérieur et ils ont bien réussi leur coup. Dès qu’ils sont repassés devant ils nous ont bien manœuvré au pied. »
Anthony Bourgeois : Ne pas baisser les bras et continuer à travailler
L’entraineur confie : « Flo (Lamothe) le capitaine a pris la parole dans les vestiaires en disant qu’il ne fallait pas baisser les bras parce qu’il reste beaucoup de journées. On est le club phare du Département et on a au Centre de Formation des jeunes qui comptent sur nous. Il faut continuer à travailler pour avancer, c’est très compliqué mais il faut faire avec et continuer à avancer. » Ne pas abandonner, faire le dos rond en attendant les retours de blessures et la fin de la suspension de Toleafoa qui a purgé quatre de ses six matchs de suspension. « On manque de puissance, c’est tout à fait évident et il faut attendre le retour de Senio pour jouer dans l’avancée. On a aussi pas mal de blessés mais il ne faut pas se cacher derrière ça. On a de très bons joueurs mais avec des physiques différents. » En plein doute, sous pression, Tarbes a été battu par une équipe niortaise bien au-dessus en termes de puissance et d’expérience. « On est tombé sur une très belle équipe de Niort quand même, qui défensivement a fait son match et qui a été très peu en difficulté. Ils ont été très propres, ils nous ont attendu et ils se sont nourris de nos fautes. Ils ont eu un meilleur jeu au pied que nous, beaucoup plus long, beaucoup plus précis. Ils ont gagné pas mal de duels aériens ce qui a fait qu’ils étaient souvent dans l’avancée. » Comme lors des dernières sorties la différence s’est faite en milieu de seconde mi-temps lors des changements. « On savait, au vu de leur banc, qu’ils allaient essayer de tenir le score pour faire basculer le match en seconde mi-temps. En fin de match, ils nous ont bien contenu chez nous et nous on a bien moins joué au pied. » Pour ne rien arranger, il y a des décisions arbitrales qui font basculer le match du mauvais côté au moment où l’équipe cherche un second souffle aux alentours de l’heure de jeu. « Et puis, il y a des faits de match… On a reçu des remontrances par l’arbitre mais à un moment donné il faudrait que les arbitres se mettent au niveau. Nous, il faut qu’on se mettent au niveau mais les arbitres il faut qu’ils se mettent au niveau aussi. » L’entraineur vise l’application des règles, notamment sur les hors-jeux, sur les déblayages, sur les placages, les ballons portés, la mêlée, sur le jeu en l’air... Mais il assume les erreurs de ses joueurs. « On a des moments clés où on devrait mieux gérer le match. On perd ou on redonne des ballons, du coup, on se remet en difficulté. C’est l’apprentissage. On a des joueurs qui ont une vingtaine d’années et pas trente ou trente-cinq ans. »
Propos recueillis par Jean-Jacques Lasserre





