Stado-TPR : Assurer sa place en Nationale

Manque de visibilité plus que de transparence

Depuis notre article sur l’avenir du statut du Stado-TPR, en SASP ou en Association, les choses ont bougé. D’après nos informations, une chose semble sûre le club ne compte pas brader la Nationale et veut assurer sa place au plus haut niveau fédéral contrairement à certaines rumeurs. La seule incertitude c’est l’option des statuts qui n’a pas encore été tranchée. Le départ de la Présidence et le retrait financier de Lionel Terré sans plan B a mis le club en grande difficulté sur le plan économique et sur le plan de la gouvernance. D’après nos informations Lionel Terré, qui s’était engagé financièrement jusqu’au 30 juin, devrait prolonger son investissement d’un mois pour assurer les salaires du mois de juillet.

Trouver le meilleur compromis pour rester en Nationale

C’est donc plus par manque de visibilité que de transparence que le club ne communique pas, car il doit présenter le budget prévisionnel 2025-2026 de Nationale et trouver un Président. Les comptes consolidés de la saison en cours 2024-2025 seraient de 3,15 M€ (2,25 SASP+0,9 Asso) et le club travaille sur le Budget Prévisionnel de Nationale 2025-2026 à présenter à la FFR avant le 31 juillet. Si on retire les 700 000 euros de Lionel Terré de la SASP le budget s’élèverait à environ à 1,6 M€ si les annonceurs amenés par le chef d’entreprise gersois ne se retirent pas. Le club s’interroge sur le maintien de la SASP ou le retour en Association et étudie le meilleur statut pour attirer le plus de partenariats. A savoir si un partenaire à 5 000 euros ou plus, serait susceptible de donner deux ou trois fois plus avec le mécénat et ses 66% de défiscalisation. Pour l’heure les choses ne seraient pas tranchées et les réunions au Conseil d’Administration se poursuivent avec l’objectif prioritaire de conserver le club en Nationale. En plus de trouver un budget consolidé de plus de 2 M€ le club doit nommer un Président à moins de changer le mode de Gouvernance de la SASP en Directoire. Ecraser la SASP n’est pas simple non plus administrativement et économiquement car beaucoup de paramètres entrent en ligne de compte pour éviter de mettre l’Association en danger. Les dirigeants sont bien conscients du risque qu’engendrerait le dépôt de bilan de l’Association avec la relégation en Régionale et la fin du Centre de Formation tarbais qui irrigue l’ensemble des clubs bigourdans. La Ville n’a pas rénové à grands frais l’éclairage du Stade pour le mettre aux normes TV alors que le club, s’il était relégué en Régionale, jouerait le dimanche après-midi…

Retour des montées et descentes en Nationale

Pour l’heure quel que soit le statut choisi le club est à la recherche d’économies de fonctionnement d’où certains licenciements économiques, y compris celui des commerciaux. D’autant que ceux-ci, devant l’absence de projet et de communication sur le recrutement étaient dans l’impossibilité de proposer du concret aux entreprises. Les dirigeants s’attellent à trouver le meilleur compromis économique pour maintenir le club en Nationale le plus vite possible. Car il ne reste qu’une quarantaine de jours pour présenter un budget prévisionnel et élire un Président si la SASP est maintenue. Un budget qui devra être assez conséquent, car la FFR devant la fronde des Présidents de clubs, aurait ajourné son projet de refonte fédérale pour conserver l’ancienne formule Nationale et Nationale 2, avec descente du dernier et accès match entre l’avant dernier de Nationale et le finaliste de Nationale 2.

Choix crucial entre Mécénat ou Sponsoring

Au niveau du statut les discussions étaient toujours en cours vendredi et aucune décision de maintien de la SASP ou de retour à l’Association n’auraient été prises. Tout dépendra du futur budget et surtout de la nomination d’un nouveau Président à la SASP. Si au niveau du budget il n’y aurait pas d’inquiétudes particulières, trouver un nouveau Président s’avèrerait plus compliqué. Au niveau du Budget consolidé le club espère trouver a minima 2,4 M€ auprès de ses fidèles partenaires pour se maintenir sportivement en Nationale la saison prochaine. Des partenaires qui seront interrogés sur le montant de leur participation en Sponsoring (SASP) ou en Mécénat (Association). De leurs réponses découlera le choix d’opter pour le maintien de la SASP ou le retour en Association. Un retour qui devra offrir toutes les garanties pour éviter un dépôt de bilan de l’Association qui serait fatal pour le rugby tarbais et bigourdan. La seule certitude c’est le montant des charges salariales selon l’effectif, toutes les autres charges, déplacements, hébergements, achats et recettes sont fluctuantes. Tout dépendra donc du budget 2025-2026 que le club s’attelle à monter. A noter que Tarbes, depuis qu’il a opté pour le statut professionnel d’abord en SAOS puis en SASP, n’a jamais déposé le bilan malgré des déficits importants en 2006 et en 2015 en Pro D2, grâce aux Présidents Jacques Tarenne (2000-2007), Antoine Nunes (2013-2018) et à la mobilisation des partenaires, des supporters et des élus. Repêché en 2006 le club a été relégué administrativement en Fédérale 1 en 2016 et n’a jamais pu retrouver son niveau sous la Présidence de Lionel Terré (2018-2025). Aujourd’hui, une page se tourne et tout le monde doit à nouveau se mobiliser pour maintenir le rugby tarbais en Nationale auprès d’autres clubs historiques comme Albi, Bourgoin, Narbonne, Chambéry, Nice, Bourg-en-Bresse, Périgueux et d’anciens clubs de Pro D2 comme Rouen et Massy… La place du Stado-TPR n’est pas en Nationale 2 où le club serait confronté également à des « gros » budgets même si les frais de déplacements et d’hébergements seraient moindres qu’en Nationale avec beaucoup moins de kilométrages.

Recrutement en stand-by

En ce qui concerne les joueurs le club, qui n’avait pas souhaité communiquer avant le 1^er juin date officielle de la période des signatures, attend la clarification de la situation administrative et économique avant de donner une conférence de presse. D’après nos informations plus d’une vingtaine de joueurs resteraient et une dizaine seraient pré-engagés, ce qui constitue la base du budget minima pour former un effectif en Nationale. Si le budget s’avérait plus conséquent il reste beaucoup de joueurs sans club à recruter sur le marché. A ce jour les seuls départs des pros Matalaweru, Thébault, Tuva, Pialot (Narbonne), Artaud (Massy), Waqaninavatu (Valence-Romans) et Rawaca (Bourgoin), sont confirmés, sans compter le départ en cours de saison de Swanepoel et les arrêts d’Irakli Mirtskhulava, Armary et de Paulet.

Jean-Jacques Lasserre