Les taxis médicaux en danger : une réforme qui inquiète

Les chauffeurs de taxi conventionnés pour le transport médical tirent la sonnette d’alarme face à la baisse drastique de leurs tarifs imposée par la Caisse Primaire d’Assurance Maladie (CPAM). En moyenne, ces professionnels verront leurs revenus amputés de 37 %, avec des pertes pouvant aller jusqu’à 50 % pour certains trajets.

Jusqu’à présent, les taxis étaient indemnisés pour le retour des trajets longue distance ainsi que pour le temps d’attente lors des consultations. Avec la réforme, ces éléments ne seront plus pris en charge, ce qui fragilise considérablement l’équilibre économique du secteur. Des suppressions d’emplois sont à prévoir, et la qualité des services de transport médical pourrait en pâtir, affectant directement les patients les plus vulnérables.

Contrairement aux idées reçues, les taxis ne bénéficient pas d’un système avantageux : leurs tarifs sont réglementés et ils appliquent déjà des réductions pour les trajets médicaux. De plus, les compagnies optimisent leurs déplacements en transportant plusieurs patients à la fois lorsque c’est possible. Toutefois, ces derniers restent dépendants des prescriptions médicales, qu’ils ne peuvent pas influencer.

Cette réforme, censée faire des économies, risque d’avoir des conséquences bien plus larges. Alors que les déserts médicaux contraignent déjà certains patients à se rendre loin de leur domicile pour consulter, la suppression des compensations pour les taxis risque d’aggraver encore cette problématique. Moins de taxis disponibles signifie un accès plus difficile aux soins pour de nombreux patients.