Tarbes-Chambéry, vendredi à 19h30 à Trélut

Deux équipes en quête d’une victoire

Même si 34 points séparent le leader Chambéry du neuvième Tarbes, les deux équipes sont en quête d’une victoire, l’une pour assurer sa première place, l’autre pour assurer son maintien. Les deux équipes vont s’affronter dans un stade Trélut à l’éclairage refait à neuf et devant un public espéré nombreux, avec mille places offertes par les restaurants Burger King et Hippopotamus.

Chambéry pour conforter sa première place

Chambéry (85 points) a un match de moins à disputer que ses rivaux et doit se déplacer trois fois d’ici la fin de la saison à Tarbes, à Langon et à Marcq-en-Barœul chez des équipes qui luttent pour le maintien. Si les Savoyards ont fait un carton plein à domicile avec huit bonus offensifs en douze victoires, ils sont moins efficaces en déplacement avec seulement deux victoires à Bourgoin (20-24), à Bourg-en-Bresse (5-32), un match nul à Suresnes (13-13) et cinq bonus défensifs en neuf déplacements. Si le SOC veut terminer aux deux premières places synonymes de demi-finales à domicile il se doit l’emporter pour rester hors de portée de Narbonne (79 points) qui reçoit à trois reprises Périgueux, Carcassonne et Langon pour un déplacement à Bourg-en-Bresse et de Rouen (75 points), qui reçoit Marcq-en-Barœul, Massy et qui se déplace à Bourgoin et à Périgueux. Voire même de Carcassonne (70 points) qui peut faire un carton plein à domicile contre Bourg-en-Bresse, Langon, Suresnes voire à Narbonne dans un Derby indécis.

Le SOC laboure la Nationale

Cette saison Chambéry a pris le dessus au goal-average sur ses adversaires du Top 6 : Narbonne (5-4 points terrains, + 1 GA), Rouen (5-4 points terrains + 15 GA), Carcassonne (6-4 points terrains, + 20 GA), Périgueux (5-4 points terrains, + 16 GA), Albi (5-4 points terrains, + 4 GA) sauf sur Massy (5-5 points terrains, - 1 GA). C’est dire la domination sur la Nationale des Savoyards, qui possèdent la meilleure Attaque (588 points, 59 essais) et la meilleure Défense (308 points, 28 essais). Une équipe complète, dotée d’un gros pack, d’une grosse conquête, qui est redoutable sur les ballons portés mais aussi derrière. Sur les 59 essais, dont 5 de pénalité, 37 ont été marqués par les avants et les demi-de-mêlées, 17 par les trois-quarts. Les Chambériens restent sur une grosse victoire contre Rouen (37-20) avec quatre essais à deux et 22 points au pied de leur ouvreur Moreno.

On va mettre les choses en place pour gagner

Benjamin Simond Cote reconnait que l’équipe n’a pas le même comportement à la maison qu’en déplacement et ces trois déplacements consécutifs ne le rassurent pas tout à fait. « La qualité est un peu moins bonne. On est un peu moins concentré, on est un petit peu moins précis dans ce qu’on fait. » Une concentration et une précision nécessaires pour finir la saison à l’une des deux premières places. « On a la pression, ce serait faux de dire qu’on va jouer tranquillement ces trois derniers matchs. On a la pression parce qu’on veut finir dans le Top 2. On serait très déçu si on n’y était pas et on va mettre toutes les choses en place pour gagner un maximum des matchs qu’il nous reste », assure le Directeur Performance.

Ça va être la guerre pendant 80 minutes

Le solide seconde ligne Fabien Witz (24 ans, 2,02 m, 117 kg) est sur la même longueur d’ondes. « On va donner notre maximum, comme on le fait à chaque match pour les gagner même si on a un peu de mal à voyager. On va essayer d’aller à Tarbes pour faire le meilleur résultat possible pour confirmer cette place dans les deux qu’on aimerait verrouiller le plus vite possible. On fait tous nos déplacements pour les gagner et on va faire notre maximum pour faire un coup là-bas. » Même si Chambéry s’est imposé à Trélut (24-32) l’an passé lors de la dernière journée, le seconde ligne, qui était titulaire, reste sur ses gardes. « On sait que c’est une équipe compliquée à jouer surtout chez elle. Ils ont des armes pour nous embêter et c’est surtout à nous de faire le boulot et de faire le maximum pour assurer comme l’an dernier pour ramener des points de là-bas. » D’autant que le contexte est différent. « Ils ont un maintien à assurer, qui n’est pas encore fait et on sait que les équipes comme ça, qui ont un peu le couteau entre les dents et un peu le couteau sous la gorge pour se maintenir, c’est très compliqué à jouer, c’est très dur. Ils vont tout faire pour nous empêcher de jouer, pour nous empêcher de gagner. Je pense que ça va être un beau match. On va essayer de mettre notre jeu en place et eux vont essayer de mettre le leur aussi. Ça va être un gros match. L’an dernier ils n’avaient plus rien à jouer et là ils ont le maintien à assurer. Ils vont jouer le couteau entre les dents et ça va être la guerre pendant 80 minutes.

Tarbes pour assurer son maintien

Tarbes (51 points) qui reste sur deux victoires consécutives contre Rouen (26-7) et à Langon (22-23) se doit de réussir la passe de trois pour assurer son maintien qui n’est pas mathématiquement acquis. D’autant qu’avec Suresnes contre Massy, Tarbes reçoit alors que ses adversaires directs se déplacent : Bourgoin à Albi, Bourg-en-Bresse à Carcassonne et Marcq-en-Barœul à Rouen. L’emporter sera impératif, car une défaite, (la cinquième à domicile, après Albi, Narbonne, Carcassonne et Massy), serait catastrophique avant un match à la vie à la mort contre Bourgoin à l’avant dernière journée. Comme contre Rouen les Bigourdans devraient avoir à cœur de se racheter de leur lourde défaite du match Aller (45-10). D’autant que Chambéry leur réussi plutôt bien, à part cette lourde défaite et le revers à domicile de l’an dernier lors de la dernière journée où les Savoyards étaient venus chercher leur qualification face à une équipe tarbaise qui n’avait plus rien à jouer. Il y a deux saisons Tarbes s’était imposé (22-16) à Trélut après avoir perdu le match Aller (22-17). En 2021-2022 Tarbes l’avait emporté (30-23) après un lourd revers (45-0) à l’Aller. Enfin lors de la première saison de Nationale après l’annulation pour cause de Covid du match Aller, Chambéry s’était imposé de justesse (24-23). Cette année les Tarbais ont subi devant au match Aller, avec quatre essais sur six encaissés sur des ballons portés. Ce sera encore la clé du match.

Les Tarbais privés d’atouts

Le Challenge des bigourdans est encore plus relevé que celui contre Rouen, face à une équipe redoutable devant. La conquête sera primordiale en touche pour priver l’Armada savoyarde de munitions ainsi que la discipline pour éviter de jouer en infériorité numérique face à une équipe qui propose beaucoup de jeu et d’intensité. En outre Chambéry dispose de redoutables buteurs avec Moreno (137 points) et Robson (104 points). Si les Savoyards ont eu quinze jours pour se remettre de leur rude affrontement contre Rouen, les Bigourdans sont restés trois semaines sans jouer depuis Langon (1^er mars) puisqu’ils étaient exemptés lors de la vingt-deuxième journée (8-9 mars). C’est à la fois un avantage, en termes de récupération et un désavantage en termes de rythme. D’autant que les Tarbais seront privés d’Alexandre Perez véritable facteur X de l’attaque tarbaise, capable de transpercer une défense de n’importe quel endroit du terrain. L’ouvreur tarbais, victime d’une fracture de la mâchoire est forfait jusqu’à la fin de la saison, remplacé par Joris Pialot, dont le prêt a été prolongé par le Stade Montois. Autres absences préjudiciables, au niveau des avants, celles d’Irakli Mirtskhulava, Felipe Manu (blessures) et Vincent Dolier (suspension).

Répondre au défi physique

Romain Terrain explique pourquoi il a mis sur le banc les titulaires à part entière Baptiste Peytavi et Spike Salman qui revenaient dans le Groupe après une suspension pour l’un et une sélection pour l’autre. « Je garde l’ossature de départ de Langon et après c’est stratégique de mettre mes deux plus gros plaqueurs sur le banc. C’est un pari mais c’est surtout pour arriver à tenir l’intensité physique sur 80 minutes en les faisant rentrer rapidement en seconde mi-temps pour remettre de l’intensité et garder ce rythme. » Surtout que les avants chambériens sont parmi les plus denses physiquement de la Nationale. « Ce qui est différent par rapport aux autres équipes du haut de tableau, c’est que Chambéry a beaucoup de gros porteurs de balles qui sont assez puissants. Souvent les clubs ont deux ou trois porteurs de balles eux ils ont cinq six porteurs de balles. Ils font souvent la différence sur ce secteur là où il va falloir répondre à cette densité physique où chaque impact va cogner fort. » Derrière Nicolas Cabannes a procédé à des rotations dans le quinze de départ avec le jeu des chaises musicales entre Jonathan Duffau et Amona Artaud. Le retour dans le Groupe de Pierre Descoubet et sa titularisation à l’arrière, s’expliquent par les absences d’Alexandre Perez et de Mathieu Berbizier. « Descoubet fait de bons entraînements, il a un bon jeu au pied et ça permet d’avoir un deuxième ouvreur sur le terrain » confirme Nicolas Cabannes. Un choix qui permet d’aligner sur le banc un demi-de-mêlée, un centre et un ailier. Le retour de Mathieu Berbizier a été retardé de huit jours. « Il est en reprise mais il réintègrera bientôt le Groupe. » La prime aurait été donné aussi aux joueurs qui ont fait l’effort de venir dimanche au lieu de lundi comme Luca Santamaria et Mathieu Berbizier.

Six changements

Le staff a opéré six changements dans le Groupe de Langon, avec les sorties sur blessures d’Irakli Mirtskhulava, Léo Estaque, Alexandre Perez, de Vincent Dolier (suspension) et sur roulements de Thomas Millet, Clément Gaubert. Baptiste Peytavi (retour de suspension), Spike Salman (retour de sélection) alors que Lasha Mirtskhulava, Matias Brocal, Pierre Descoubet, reviennent dans le cadre des roulements. Hadrien Monfort intègre le Groupe pour pallier la double absence de Vincent Dolier et d’Irakli Mirtskhulava. Le jeune première ligne, en double licence avec Bagnères, peut couvrir les deux postes. Pour la première fois depuis Rouen, Tarbes va jouer sans un deuxième Droitier malgré le retour de sélection de Luca Santamaria qui fait les frais de l’absence d’un talonneur.

Tarbes : 1 Bessonart, 2 Lamothe, 3 Véa, 4 Saint-Guilhem, 5 Soufflet, 6 Armary (Cap.), 8 Matalaweru, 7 Guicherd, 9 Thébault, 10 Pialot, 11 Latorre, 12 Rawaca, 13 Cellier, 14 Duffau, 15 Descoubet

Remplaçants : 16 Baggiani, 17 L. Mirtskhulava, 18 Peytavi, 19 Salman, 20 Brocal, 21 Mamao, 22 Artaud, 23 Monfort

Jean-Jacques Lasserre