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Réactions après Tarbes-Massy

lundi 9 décembre 2024 par rédaction

Du côté de Massy

Au coup de sifflet final tous les joueurs se sont sautés dans les bras en hurlant de joie. Pour leur dernier match de l’année, car exempté de la prochaine journée, les Massicois ont décroché leur première victoire en déplacement. Et ce après avoir échoué d’un point à Narbonne (21-20), de trois points à Chambéry (29-26) et à Bourgoin (19-16) et de cinq points à Albi (14-9). Une victoire ciblée, pour se rattraper de leur défaite contre Rouen (19-20), avec un nouveau plan de jeu élaboré pour l’occasion. Partis en train jeudi matin, ils ont passé deux nuits à Vic-en-Bigorre, avant de rentrer samedi matin.

Benoît Denoyelle : On a fait un vrai match à l’extérieur

Le co-manager est soulagé de cette première victoire en déplacement qui valide l’investissement de ses joueurs après un début de saison compliqué. « On se retrouvait dans la même situation que l’année dernière où on ramenait énormément de bonus défensifs mais où on n’arrivait pas à gagner pour pleins de raisons. » Parmi ces raisons une propension à trop jouer au détriment du jeu au pied. « Du coup on a changé notre stratégie pour faire un vrai match à l’extérieur. On n’a pas trop joué de notre camp, on a fait beaucoup de jeu au pied d’occupation et mis beaucoup de pression. Les conditions le permettaient et ça a un peu surpris Tarbes qui s’attendait à ce qu’on joue de notre camp. On a vraiment pris le contre-pied de ce qu’on faisait parce qu’on voulait changer les choses. C’est notre dernier match de l’année et on a voulu changer de stratégie et on est plutôt content du résultat. » Pour autant Benoît Denoyelle n’entend pas changer sa philosophie de jeu. « Ça ne veut pas dire qu’on renie notre ADN qui est de beaucoup jouer et de tenir le ballon mais dans ces conditions et avec le rugby d’hiver qui arrive et sur les matchs à l’extérieur, on va avoir besoin de faire ce genre de stratégie pour gagner, puisque ça nous a souri. » L’ancien talonneur a quand même souffert jusqu’à la fin sur le banc. « Après on a eu chaud jusqu’au bout parce que Tarbes est très costaud sur les fondamentaux et dans tout le reste. Ils venaient de gagner à Bourgoin et franchement cette année en Nationale on ne peut pas se permettre de se relâcher. » Cette fois tout a réussi aux Massicois contrairement à la semaine dernière où ils auraient dû l’emporter contre le leader. « Contre Rouen, pendant les dix dernières minutes, on rate trois pénalités, dont deux qui tapent les poteaux et on prend un essai casquette. Rien ne nous souriait la semaine dernière et à Tarbes tout nous a souri. Tant mieux, les joueurs se payent et ils méritent de se payer avec tous les efforts qu’ils font. » Pour ce déplacement ciblé quelques joueurs cadres avaient été écartés du Groupe. « Ce sont des choix d’entraîneurs par rapport à la nouvelle stratégie et puis aussi parce qu’on a un effectif où le niveau est assez homogène. C’est bien aussi de mettre un peu d’émulation. » La preuve avec la titularisation d’Ilian El Yahyaoui qui n’apparait pas dans l’effectif premier du club. « C’est un jeune de 21 ans qui a commencé en Poussins au club et pour sa première avec nous, il a été bon. » Avec son N° 14, il a même été décisif sur le premier essai.

Djamel Ouchène : La stratégie du contre-pied a payé

L’entraîneur des trois-quarts confirme la nouvelle stratégie des Massicois. « Le maître mot d’avant match était le contrepied. On voulait sortir de ce qu’on fait habituellement, à la fois pour nous et puis pour surprendre un peu cette équipe de Tarbes. Cette stratégie du contrepied a été payante et il va falloir la ressortir plus souvent du tiroir (rires…). Je remercie les joueurs pour l’engagement qu’ils ont mis pendant plus de 80 minutes. Ce n’était pas un match facile, face à une très belle équipe qui était en confiance. On est exempt la semaine prochaine et on ne voulait pas que les joueurs partent en vacances avec un goût amer dans la bouche. On l’a dit aux joueurs et on est fier d’eux parce qu’ils sont venus chercher la victoire face à une très belle équipe de Tarbes qui est très solide, avec des joueurs très costauds et dans ces conditions ça aurait pu tourner de leur côté. » Surtout si les Tarbais n’avaient pas d’excès de confiance en ne prenant pas les 3 points d’une pénalité sous les poteaux. « C’est dur à commenter après même si nous, on laisse beaucoup d’autonomie aux joueurs. Parfois on ne comprend pas leurs choix mais sur le banc, on ne ressent pas la même chose qu’eux qui sont sur le terrain. On leur dit de prendre trois points et ils vont en touche et marquent. Parfois on leur dit d’aller en touche et ça ne se passe pas bien. Nous, on essaie de leur laisser beaucoup d’autonomie là-dessus. Mais effectivement on peut se dire ah si on avait fait ce choix-là. C’est toujours très dur de commenter après coup le choix qui a été pris. » C’est peut-être là que Massy a construit sa victoire en s’appuyant sur une défense agressive qui a défendu bec et ongles sa ligne sur la pénalité jouée à la main. « Je pense que c’est le tournant du match mais on ne l’a pas dit aux joueurs à la mi-temps. On leur a dit que l’erreur était de penser qu’on avait fait le plus dur. Ils ont été héroïques et on leur avait promis une petite soirée s’ils gagnaient. » Nouveau co-manager avec Benoît Denoyelle, l’ancien international algérien a mis cette année un terme à sa carrière d’arrière à Périgueux, pour entraîner Massy. Un choix qu’il ne regrette pas. « Non je me régale tellement que les journées ne sont pas assez longues. Je n’ai pas le temps de regretter avec ce Groupe incroyable de 23 ans et demi de moyenne d’âge. Quand j’étais jeune j’avais les jambes et pas toujours la tête et avec l’âge j’avais la tête mais je n’avais plus les jambes. C’est un Groupe très à l’écoute et demandeur, à qui j’essaie d’amener mon expérience. Ils prennent tout ce qu’on leur donne et on n’a pas le temps de s’ennuyer. »

Du côté de Tarbes

C’est la grande désillusion, car Tarbes se retrouve à devoir rebatailler pour le maintien alors qu’une victoire les aurait fait monter en milieu de tableau. Vestiaires silencieux longtemps fermés, joueurs qui sortent un par un, visages fermés, et refusent poliment de s’exprimer au motif d’une trop grande déception. Seuls le président Lionel Terré, l’entraîneur Nicolas Cabannes, et les jeunes Vincent Dolier (23 ans) et Alexandre Perez (21 ans), très accablés, ont pris leurs responsabilités.

Lionel Terré :

« Tarbes est une place forte du Tango, un pas en avant deux pas en arrière », lance le Président plus déçu qu’en colère, presque fataliste. « On avait l’occasion de revenir au classement et de voir plus haut à la fin des matchs Allers. Parce que ce n’est que la fin des matchs Allers, on est onzième et à nous de travailler plus fort pour remonter au-dessus de cette place. » Malgré cette troisième défaite à domicile Lionel Terré défend son staff. « Les entraîneurs font ce qu’il faut et ce ne sont pas les entraîneurs qui disent aux joueurs de faire cette entame-là et cette prestation. Non, il n’y a pas de débat sur les entraîneurs. » Ce sont plutôt les joueurs qui sont les premiers responsables de ne pas avoir su s’adapter aux conditions climatiques par rapport à Massy. « Ils ont des joueurs plus intelligents, nous on n’a pas été intelligents. Ils ont joué avec intelligence, ils ont su faire le match parfait à l’extérieur dans des conditions climatiques difficiles. Nous on n’a pas su le faire et on a multiplié les bêtises. » L’ancien demi-de-mêlée ne comprend pas la décision de ne pas prendre la pénalité sous les poteaux pour revenir 20-24 avant la mi-temps. « Ça fait partie des bêtises. Quand tu prends 17 points d’entrée tu es acculé et tu confonds vitesse et précipitation. » Lionel Terré veut espérer une meilleure Phase Retour dans une Nationale très homogène. « On a fini les matchs Allers maintenant ce sont les matchs Retours avec leurs lots de matchs difficiles sans match vraiment faciles et il faut gagner. » Pas question pour autant de prendre un joueur supplémentaire. « Non, il y a des contraintes budgétaires et il y a des joueurs qui nous ont manqués qui vont revenir. »

Nicolas Cabannes : On ne respecte pas le jeu

Visiblement touché, l’entraîneur des trois-quarts souligne : « On n’a pas maîtrisé nos sorties de camp, notre jeu au pied est trop moyen et on se met la pression. Après ils ont de la réussite mais ils jouent bien les coups. Nous, on rame pour revenir de 17-0 et de 24-7. On revient en fin de première mi-temps 17-24, on a une pénalité dix mètres face aux poteaux qu’on ne tente pas. » En plus de la déception Nicolas Cabannes est frustré par certaines décisions.  « On ne respecte pas le jeu et derrière on en tente une de 50 mètres en début de seconde mi-temps. Ça ne veut rien dire, il n’y a aucune logique. On se trompe sur tout, on ne respecte pas le jeu même si on a mis beaucoup d’énergie pour revenir dans le match et montrer de belles choses. Mais ce n’est pas suffisant pour gagner un match à domicile, on est maso. » La stratégie de Massy de mettre beaucoup de jeu pied n’a pas surpris l’ancien demi-de-mêlée. « Toutes les équipes qui viennent font ça. Lille et Langon l’avaient fait en nous mettant de la pression sur le jeu au pied. Il faut qu’on soit meilleur et qu’on arrive à inverser cette pression. On ne peut pas rester sous pression à surjouer et à se mettre en danger. Il faut qu’on soit meilleur dans les phases de contacts pour qu’on joue dans l’avancée. »

Vincent Dolier : C’est honteux pour nous

Mine fermée, regard noir, le talonneur joue le jeu malgré la déception de la défaite, qu’il n’arrive pas à comprendre. « C’est une immense déception. On va chercher un match à l’extérieur la semaine dernière et on voulait confirmer chez nous. On prend 24 points en première mi-temps et c’est là que le match se fait. Surtout les 17 premiers au début où vraiment on est complètement ailleurs. On n’est pas assez agressifs, on se trompe dans les décisions, il n’y a rien qui va. C’est honteux pour nous. » Pourtant assure Vincent Dolier les joueurs voulaient cette victoire qui les aurait sorti de la zone de relégation.« Toute la semaine on s’était bien préparé parce qu’on voulait être sûr de nous pour les battre mais peut-être qu’on ne l’était pas assez prêt au fond de nous. » Pas d’excès de confiance mais peut-être un peu moins de pression que contre Langon et Lille. « Peut-être un peu de décontraction à l’échauffement », concède l’ancien Montois. « On a mis l’investissement qu’il fallait mais on a pris de mauvaises décisions. On se fatigue et après c’est un tourbillon, on est pris dedans et plus rien ne va. » Vincent Dolier assume le choix collectif de jouer à la main la pénalité sous les poteaux au lieu de la tenter. « On n’est pas loin de pouvoir égaliser avant la mi-temps, on a marqué un essai comme ça juste avant et on s’est dit qu’on allait refaire la même chose. Mais parfois ça ne marche pas. Mais je ne pense pas, que c’était un mauvais choix, honnêtement. On s’est remis dedans à faire la guerre ensemble et ça nous a fait du bien. Si on avait réussi à sortir de notre camp en début de deuxième mi-temps, peut-être que ça aurait été le truc qui nous aurait fait revenir plus facilement. » Le jeune talonneur estime que la mêlée tarbaise a été sanctionnée à tort. « L’arbitrage ne nous a pas récompensé sur la deuxième mêlée de la première ligne remplaçante et sur un coup-franc. Je ne sais pas mais ça fait plusieurs fois quand même qu’on pense que l’arbitre ne nous récompense pas assez. Ce n’est pas ça qui nous aurait fait gagner le match peut-être mais c’est vrai que c’est très frustrant. »

Alexandre Perez : Il faut qu’on arrive à mieux rentrer dans les matchs pour les gagner

Malgré la déception de la défaite et un gros placage à retardement qui a laissé des traces l’ouvreur ne se défile pas. « On n’a pas de regrets d’avoir trop joué, c’est notre jeu à nous, mais plutôt de s’être trompé sur l’entame de match et sur l’engagement. Cette défaite est méritée. On fait une très mauvaise entame et ils ont su marquer directement et nous mettre à mal dès le début du match. Il faut qu’on arrive à mieux rentrer dans les matchs pour pouvoir les gagner. » Alexandre Perez, le buteur n’a pas non plus de regrets de n’avoir pas pris les trois points sous les poteaux pendant les arrêts de jeu de la première mi-temps. « C’est un choix de jeu, les gros se sentaient bien mais malheureusement ça n’a pas marché. On ne peut pas nous reprocher d’avoir essayé. Après le match, on se dit qu’on aurait dû prendre les trois points mais si on marque, il n’y a rien à dire. » Il explique pourquoi avoir pris la pénalité des 50 mètres en début de seconde période alors que la pénaltouche semblait plus judicieuse.

Propos recueillis par Jean-Jacques Lasserre