Réactions après Tarbes-Albi
Les joueurs albigeois sont longtemps restés sur le terrain pour savourer leur victoire avec leurs familles et leurs amis qui avaient fait le déplacement. Au retour dans les vestiaires les chants ont retenti alors qu’un contrôle antidopage était effectué auprès de trois tarbais et de trois albigeois tirés au sort.
Alain Roumegoux : On craignait ce match
Le Président est heureux mais aussi soulagé du résultat. « On craignait ce match parce que Tarbes a fait de très bons scores sur les matchs précédents qu’ils auraient pu gagner. On savait à quoi s’attendre et je tiens à féliciter mon équipe qui a été impliquée tout le match du début jusqu’à la fin sans rien lâcher malgré quelques fautes qui font partie des matchs. » Une équipe d’Albi beaucoup plus joueuse que les saisons précédentes. « C’est vrai que le jeu a évolué. On a beaucoup de jeunes, ça donne du dynamisme d’une part, ils veulent jouer, ils veulent jouer et ils jouent bien d’ailleurs. On fait du bon jeu mais après on fait des fautes un peu stupides, c’est dommage mais c’est peut-être dû à la jeunesse. » Par contre, Albi a conservé le gros pack et la grosse conquête qui faisaient son identité et sa force. « Devant on a une bonne conquête, derrière ils sont très volontaires et il faut continuer dans ce sens. » Quand on lui parle de montée avec ce Groupe joueur et décomplexé, Alain Roumegoux se veut prudent. « On s’est rendu compte qu’il y avait beaucoup d’équipes au même niveau. Ça va être difficile à tous les matchs on le sait et il faudra prendre les matchs les uns après les autres jusqu’à la fin de la saison. Après on espère que la pièce tombera du bon côté comme on dit. Mais beaucoup d’équipes peuvent dire la même chose. »
Mathieu Bonello : C’est très difficile de gagner à Tarbes
Le Manager, suspendu et interdit de banc et de vestiaire en attendant son passage en commission de discipline pour son comportement lors du match contre Rouen, a suivi la rencontre depuis la petite tribune. « On est content d’avoir gagné à l’extérieur une seconde fois parce que ça montre la solidarité du Groupe mais on n’est qu’au début de la saison. C’est très difficile de venir gagner ici à Tarbes et je suis fier des Garçons. » L’ancien talonneur relative aussitôt. « Il faut savoir rester mesuré mais c’est bien parce que tout le monde disait en début de saison qu’on était des Gros mais non. On a beaucoup renouvelé, on a une moyenne d’âge de 25 ans avec beaucoup de jeunes et il faut se montrer patient. On ne leur demande pas des objectifs élevés mais on leur demande qu’ils s’amusent chaque week-end, qu’ils se battent ensemble et c’est ce qu’ils ont décidé de faire. C’est bien parce que pour être bons il faut être heureux. » Et les Albigeois sont heureux parce qu’ils n’ont perdu que leur premier match à Carcassonne. Un nouveau Groupe où il ne reste que quatre joueurs de l’ère Mela, deux vieux briscards Castant et Calas, qui va arrêter pour une reconversion et deux jeunes Pouzoullic et Vidal. Ce qui explique aussi ce nouvel état d’esprit qui prévaut. « C’est vrai qu’on essaie de jouer mais après il faut qu’on progresse dans la qualité technique qui parfois nous pénalise quand on joue. Mais il ne faut pas les brider puisque c’est ça qu’on demande avec l’assurance des fondamentaux. S’ils ne jouent pas au rugby les joueurs sont frustrés. » Mathieu Bonello rend hommage aux Tarbais. « Je trouve que cette équipe a de la qualité, elle joue bien au rugby. La preuve elle nous marque un essai de 100 mètres. Je la trouve intéressante, vraiment elle a de la qualité. Après ce sont des dynamiques et là il y a des trucs qui ne tournent pas en sa faveur et qui s’enchaînent. Mais je trouve honnêtement que c’est une très belle équipe, dans le jeu. »
Alexandre Albouy : Cette année il y a plus de prises d’initiatives
Les Albigeois ont surpris et étonné par leur propension à envoyer du jeu même de leurs 22 mètres. « Les joueurs prennent peut-être plus leur part dans ce qu’on leur demande même si l’année dernière il y a eu des matchs aboutis derrière. Cette année il y a plus de prises d’initiatives ce qui manquait parfois l’année dernière. » Un état d’esprit qui a changé avec le renouvellement quasi complet de l’effectif de 2020. « Oui c’est une certitude quand on est arrivé il y avait une façon de jouer et on a voulu amener plus de jeu sans enlever les points forts de la culture albigeoise de la conquête qu’il faut garder et qui sont les grandes bases du rugby. Il fallait construire et le secteur offensif est quelque chose qui prend beaucoup plus de temps, il y a plus de subtilités, c’est du jeu de mouvement et il y a plus de choses à voir. Ça prend beaucoup plus de temps par exemple que la mise en place de la défense. » Une défense très solidaire sur laquelle se sont heurtés les avants tarbais. « Ça c’est difficilement maîtrisable, il y a des choses qui sont faites pour que l’état d’esprit aille dans le bon sens mais après c’est ce que les joueurs se créent entre eux. C’est vrai que sur l’ensemble des matchs jusqu’à maintenant il n’y a rien à dire là-dessus et c’est ça qui nous a permis de tenir contre Tarbes. » A part la défense l’ancien demi-de-mêlée n’était pas satisfait de la seconde mi-temps de son équipe. « Il y a eu de belles choses même si la seconde mi-temps a été loin d’être aboutie mais c’est plutôt une histoire de gestion de match et de maîtrise. » Pour lui Tarbes n’est pas à sa place. « Tarbes pour moi reste une très bonne équipe mais les résultats ne suivent pas. S’ils gagnent contre Narbonne et à Suresnes, il n’y a rien à dire. C’est une équipe que je trouve très bonne, qui justement est très joueuse et qui est capable de tenir le ballon très longtemps avec des joueurs capables de faire des différences. Je pense qu’il leur manquait deux-trois joueurs qui sont des canaliseurs qui leur permettent d’avoir plus d’assurance. Après, on fait une très bonne défense et on a la chance du rebond mais c’est sur une prise d’initiative. On aurait pu aussi prendre un essai quand on décide de relancer à 5 mètres de notre ligne. Il y a aussi des faits de matchs où on marque un essai trois minutes après le deux-contre-un qui aurait pu les faire passer à plus douze (15-3). S’ils marquent ça les met en confiance et le scénario du match n’est plus le même. »
Du côté tarbais
Désolation, tristesse dans les vestiaires après une troisième défaite traumatisante pour le Groupe qui ressassait à chaud les occasions perdues et qui se remettait en cause sur son investissement, ses fautes techniques, son manque de maîtrise et de lucidité.
Thomas Millet : Très déçu parce qu’on sent qu’on peut gagner
S’il avait quitté Tarbes sur une victoire contre Albi son retour a été marqué par une défaite. « Très déçu… A chaud c’est dur de dire quelque chose… » Puis le demi-de-mêlée, avec son franc-parler habituel, lâche. « Très déçu parce qu’on sent qu’on peut gagner et on fait des erreurs, des fautes… La discipline, la discipline, ça nous coûte beaucoup… Et puis, il faut qu’on arrive à jouer ensemble, mais pas tout seul, pas individuellement pour aller marquer… Il faut qu’on joue ensemble, notre force à Tarbes c’est de jouer ensemble et ce n’est pas de jouer chacun son exploit personnel. Sinon ça ne marche pas, il faut qu’on soit tous ensemble. Là, on ne l’a pas été et c’est ce qui a péché, je pense. » Si les Tarbais se sont montrés plus individualistes en seconde mi-temps Thomas Millet va plus loin. « Oui, en seconde mi-temps mais je parle en général depuis le début de la saison… Ça nous a réussi des fois mais je pense qu’ensemble on serait meilleur qu’à chercher des individualités, voilà…
Kevin Lhomy : Une grosse déception collective
Pour sa première titularisation Kevin Lhomy (22 ans) a marqué un essai de 100 mètres qui devrait être classé au Top des meilleurs essais de Nationale. Le jeune arrière venu de Morlaas (Fédérale 2) est cette saison en double licence avec Pont-Long (Fédérale 2) soit un écart de trois Divisions qui ne l’a pas impressionné. « Je n’avais que de la pression positive parce que le staff et tous les joueurs m’ont accompagné vraiment et ce n’était que de la pression positive. » Le jeune arrière, dont on s’interrogeait sur sa première titularisation contre une équipe du calibre d’Albi, a démontré ses qualités d’anticipation et de vitesse d’entrée sur un essai d’anthologie. « Je me retrouve dans le ruck au tout début de l’action, il y a deux passes, Jon (Duffau) perce, je me relève vite et je me dis, il faut le suivre... Jon me fait la passe et je n’ai plus qu’à courir… » Un essai marqué alors qu’il venait d’être châtié au sol. « Sur le ruck d’avant, je prends un déblayage de l’épaule au niveau de la mâchoire et du coup, j’ai encore mal. » Malgré la douleur le jeune Béarnais est resté à son poste jusqu’à la fin de la rencontre même s’il a eu recours deux ou trois fois au soigneur. « C’est le niveau qui veut ça avec de gros chocs et ça fait partie du rugby. Si on n’est pas prêt à prendre des impacts il faut changer de sport. » Au-delà de sa prestation aboutie, tant sur les réceptions des chandelles que sur son long jeu au pied, le jeune arrière est marqué par la défaite. « C’est une grosse déception collective, surtout qu’on est très proche de marquer. On se rate sur quelques fondamentaux du rugby qu’on paie cash mais on va continuer à travailler pour essayer de remonter la pente. »
Alexandre Perez : Quand il y a quelque chose de bon à jouer on le joue à fond
Le jeune demi d’ouverture (20 ans) semble porter tout le poids de la défaite sur ses épaules pour ses huit points manqués dont six sur deux poteaux sortants malgré le réconfort de ses coéquipiers et du staff. « Ça pèse forcément, car au final on ne perd pas de grand-chose et les points que j’aurai mis au pied nous auraient permis de gagner. » Certes Tarbes a perdu de quatre points mais c’est oublier que Queheille qui est considéré comme un excellent buteur a raté deux pénalités. « C’est vrai, ça fait partie du rôle d’un buteur, parfois ça rentre, parfois ça ne rentre pas et là, ce n’est rentré… J’espère que ça va changer au prochain match. » Sans lui au départ de l’action dans son en-but et une double sautée il n’y aurait pas eu les cinq points de l’essai de Lhomy. L’évocation de cet essai de 100 mètres le décrispe un peu. « Oui, mais c’est notre philosophie de jeu dès qu’il y a quelque chose de bon à jouer, on le joue à fond et si ça marche tant mieux. Et là pour le coup ça a marché tant mieux mais ça n’a pas suffi, ça ne suffit pas à la fin du match. » Pourtant au départ de l’action, le demi d’ouverture reçoit le ballon dans son en-but sous la pression un adversaire avec le danger de concéder une mêlée à cinq mètres s’il aplati ou une touche à cinq mètres s’il dégage. Une situation analysée au centième de seconde par le jeune ouvreur qui décide de contre-attaquer. « Oui, c’est un ballon compliqué mais on arrive à relancer, à le transformer en quelque chose de bien et au final, ça finit en essai, tant mieux. » Sans oublier sa percée plein champ qui aurait dû amener les sept points d’un essai entre les poteaux sans un en-avant à la réception de sa passe. Un coup joué à la perfection, avec un cadrage sur l’arrière, qui ouvrait un boulevard vers l’essai entre les poteaux. « Il y a un deux contre un à jouer, je fais la passe mais malheureusement Save (Rawaca) fait un en-avant… » Même là, sans aucune raison au vu de la vidéo, le jeune ouvreur culpabilise. « C’est un fait de jeu et c’est peut-être ma passe qui était peut-être trop derrière… Je ne sais pas il faudra que je regarde à la vidéo. »
Propos recueillis par Jean-Jacques Lasserre
Rédaction
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