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Réactions après Tarbes-Narbonne

dimanche 15 septembre 2024 par Rédaction

Trélut en Aude…

L’énorme bronca à la sortie du corps arbitral, la sourde colère du Président Lionel Terré qui voulait boycotter les arbitres à la réception et qui s’est ravisé pour éviter une amende, les déclarations fortes de Romain Terrain, attestaient l’incompréhension et la colère face aux décisions arbitrales qui avaient favorisé la victoire narbonnaise sur le fil. D’autant qu’à moins de cinq minutes du temps règlementaire beaucoup voyaient les Tarbais en pleine euphorie arracher le bonus offensif. Une situation qui pourrait se reproduire à l’avenir si les supporters bigourdans continuent à bouder Trélut ou à être de simples spectateurs. Car le Stade Trélut est ce qu’il est mais les 150 supporters narbonnais avec drapeaux, bannières, grosses caisses, mégaphones, tenues noires et oranges, ont fait plus de bruit, que les 1 500 bigourdans. Leurs encouragements ont débuté dès le début de la rencontre à coups de Narbonnais, Narbonnais, Narbonnais… Sur chaque mêlée les représentants des trois clubs de supporters narbonnais poussaient leurs joueurs au point qu’on se serait cru au « Stade des Sports et de l’Amitié ». De quoi influencer l’arbitrage de M. Caulier comme l’avait été celui de M. Maset à Carcassonne à domicile. Car qu’importe la Division, Top 14 ou Régionale, les vociférations du public influencent toujours les décisions arbitrales. En Top 14 et en Pro D2 les réactions du public interpellent souvent l’arbitrage vidéo sur des suspicions de fautes.

Côté narbonnais

Les joueurs et le staff narbonnais, ne s’y sont pas trompés, sitôt le match terminé ils se sont précipités pour serrer la main de leurs supporters venus en nombre en bus et en voitures pour les soutenir tout au long de la partie.

Julien Seron : Jusqu’à la 70ème minute on ne mérite pas de gagner

Le Manager ne pensait pas lorsque Tuva a porté le score à 17-9 à neuf minutes de la fin du temps règlementaire que son équipe l’emporterait.  « On a eu un ascenseur émotionnel parce que jusqu’à la 70ème minute on ne mérite pas de gagner. On se tire des balles dans le pied, on n’est pas précis, on manque de justesse et on est dominé sur les collisions, on recule... Sur les dix dernières minutes, on a un sursaut d’orgueil et une force collective qui nous permet de repartir chez eux et de marquer un essai salvateur. C’est l’énergie qui nous fait gagner un match que jusqu’à la 70ème minute on ne mérite pas de gagner. » Des mots forts, car en fin de première mi-temps les Narbonnais ont longuement pilonné en vain la ligne tarbaise et auraient pu tuer le match avant la pause. Une première mi-temps qui avait été longue à se débrider. « Les consignes étaient d’avoir un jeu assez simple et assez strict, assez cadenassé, assez fermé en première mi-temps et un peu plus débridé en seconde. C’était l’objectif, car physiquement, on essaie de prendre le dessus. On ne l’a pas forcément fait mais il y a les dix dernières minutes qui nous sauvent le match. On est heureux d’avoir gagné et d’avoir pris 4 points vraiment dans la douleur. Ça faisait plusieurs années qu’on n’était pas venu gagner ici et ça fait du bien de casser le mauvais sort.”

Charles Malet : Une équipe de Tarbes difficile et compliquée à jouer

Le troisième ligne centre, du haut de ses 34 ans, avec ses 117 kg pour 1,90 m et son expérience, biarrote, bayonnaise, Lyonnaise, montoise et aixoise, est l’homme fort du pack narbonnais. L’essai sur ballon porté à l’ultime minute du temps règlementaire n’est pas anecdotique. « Cet essai récompense le travail de tout le Groupe. On fait une bonne première mi-temps où on est vraiment pragmatique. On arrive à mettre en place ce qu’on a dit. On arrive à bien exécuter notre rugby même si on n’arrive pas à marquer d’essais, on arrive à scorer au pied ». A la reprise, la rencontre a totalement changé de physionomie. « Tarbes est revenu avec les crocs, nous on s’est un peu endormi et quand on a été au pied du mur on a su relever la tête alors qu’il ne restait que quelques minutes. C’est génial, car ça montre encore une fois la force de notre Groupe. » Un Groupe où 16 des 23 joueurs présents à Tarbes étaient présents la saison dernière et ont vécu la Finale et l’Accès match. « On sait que dans ce sport la qualité première d’un Groupe, c’est sa cohésion, sa solidarité et on est content de ramener cette victoire contre une équipe difficile et compliquée à jouer comme Tarbes. »

Clément Estériola : Peut-être qu’ils méritaient la victoire plus que nous

Le talonneur précise d’entrée. « C’était un match très compliqué pour nous et on ne méritait pas forcément la victoire. Avec les dix dernières minutes qui nous ont mis dans l’avancée, on a su se récompenser. » Clément Estériola insiste de lui-même : « Tarbes a fait un gros match. Il faut vraiment leur tirer le chapeau et peut-être qu’ils méritaient la victoire plus que nous. » De plus, après avoir été titulaire contre Suresnes, Albi et Rouen, il juge que les Tarbais auront un rôle à jouer cette année. « L’équipe de Tarbes n’est plus la même que celle de l’année dernière et ça a été un des matchs les plus âpres que j’ai joué depuis le début de la saison. Je pense que Tarbes ne fera pas cette saison le même parcours que l’année dernière.”

Côté tarbais

Felipe Manu : Sur la fin la pièce est tombée du mauvais côté

Le troisième ligne, malgré la défaite sur le fil, trouve des raisons d’espérer en des jours meilleurs. « Ce sont des petites vis qu’il reste à serrer qui nous manquent sur la fin. Mais franchement je suis très fier des garçons. Sur la fin la pièce est tombée du mauvais côté. On a des petits trucs à corriger, des petits trucs à gérer et on va bosser pour être mieux la prochaine fois. » Lui qui a connu l’Australie, Bourgoin, Mont-de-Marsan, Biarritz et Cognac, est revenu par deux fois à Tarbes où il se sent chez lui. “C’est extraordinaire. Je me régale, c’est une mentalité et un état d’esprit qu’on ne voit pas souvent ailleurs. » Mais cette année Felipe est doublement conquis par l’état d’esprit de ses jeunes co-équipiers, notamment en défense. « On a montré qu’il y a un grand cœur dans cette équipe. A la fin de la première mi-temps on défend pendant plusieurs minutes sur notre ligne. C’est là qu’on a démontré le cœur de notre équipe. Franchement en première mi-temps, on avait fait le plus dur face à une belle équipe de Narbonne. » L’Australien se régale dans une équipe qui envoie aussi beaucoup de jeu au point de devenir un brin poète. « Ils n’arrivent pas à nous marquer d’essai et du coup en seconde mi-temps tout le monde a lâché les rênes et a laissé les chevaux courir. Les chevaux ont galopé et ça a donné de belles images et deux beaux essais. »

Romain Terrain : C’est un massacre…

L’entraîneur, visage crispé, dents serrées, s’est longtemps isolé dans et en dehors des vestiaires avant de lâcher ce qu’il avait sur le cœur devant la Presse. L’arbitrage des cinq dernières minutes lui est resté en travers de la gorge. A la 75ème minute Tarbes menait 17-9 et en cinq minutes, sur des décisions arbitrales, Narbonne est revenu 17-12 (76ème) pour l’emporter 17-19 (79ème). « Pour moi, ça s’appelle du vol. A un moment donné il faut dire ce qui est. On dit qu’il faut protéger les arbitres mais les protéger de quoi ? » interroge l’ancien talonneur qui n’a pas digéré les récentes décisions arbitrales. Bien sûr il n’y a pas de vidéo en Nationale mais quand un essai litigieux est refusé à Berbizier et qu’un autre est accordé à Estériola malgré un en-avant au moment d’aplatir, il y a de quoi se poser des questions. Au-delà des dernières minutes l’entraîneur dénonce un arbitrage à deux vitesses sur l’ensemble de la rencontre. « Il n’y a aucune cohérence d’arbitrage, c’est de l’injustice. Autant la semaine dernière, à Carca, on a fait cinquante fautes et les fautes elles y sont. On peut râler mais on les fait. Mais aujourd’hui, on s’est fait voler parce que l’arbitrage n’est pas le même des deux côtés, c’est tout. Depuis le début les Narbonnais font ce qu’ils veulent, rien n’est sifflé. Nous sur le banc, on ne peut rien dire avec un Délégué qui nous flique sans arrêt. Sur le terrain, on se fait siffler sans arrêt, on n’est jamais récompensé... » Romain Terrain ne décolère pas, car pendant toute la seconde mi-temps, à l’exception de ces dernières minutes, les Tarbais ont survolé la rencontre. « Qu’est-ce que vous voulez que je dise à mes joueurs ? On passe à côté de la victoire parce que le chef du terrain l’a voulu. » La décision qui a fait basculer la rencontre s’est passée juste devant le banc bigourdan. « On est à un essai du bonus offensif. Touche devant nous, pas de couloir. Il ne fait pas respecter le couloir, il dit qu’on est trop long, bras cassé et derrière ça amène l’essai... » Même la prestation de ses joueurs, la meilleure au niveau du jeu produit, ne réussit pas à le calmer. « On progresse, on progresse, mais il faut qu’on bascule sur du positif. Sur ce qu’on fait, on est efficace, on joue debout, on met de la vitesse. En défense on a eu des séquences où on a été monstrueux, on les a massacrés. Et puis on se fait mettre c’est tout. On va rester positif, on va continuer à travailler parce que la première mi-temps ne montre pas aussi des observables défavorables au corps arbitral, même s’il ne nous aide pas mais après en seconde mi-temps, c’est un massacre, il nous a massacrés.”

Spike Salman : Une défense ça peut servir à ne pas perdre mais pas forcément à gagner

Le jeune troisième ligne (23 ans) qui a rebondi à Tarbes après le dépôt de bilan tardif d’Hyères-Carqueiranne avait fait l’essentiel de sa carrière dans le Sud-Est où il a découvert le rugby à l’Ecole de Rugby (Marseille, Aubagne, Toulon et une parenthèse à Paris) « Tarbes, c’est le Sud-Ouest et il y a une vraie culture rugby qui nous motive sur le terrain. » Ce n’est que son second match pour des raisons administrative mais il s’est rapidement imposé par son abattage. Spike Salman regrette que la prestation tarbaise n’ait pas été récompensée à sa juste valeur. « C’est la première fois qu’on a vraiment réussi à mettre notre jeu en place depuis le début de la saison mais malheureusement ça n’a pas suffi. » L’énorme défense en fin de première mi-temps est à mettre en exergue même si ça n’a pas été suffisant. « Une défense ça peut servir à ne pas perdre un match mais pas forcément à le gagner. » Le jeune néerlandais d’origine se plait en Bigorre. « Tarbes est une belle ville, ça me fait penser aux villes de chez moi aux Pays-Bas parce que c’est plat et qu’on peut tout faire à vélo. Aller à un rendez-vous chez le docteur ou aller se promener. »

Vincent Dolier : Je crois qu’on a quelque chose à faire cette saison

Le jeune talonneur (23 ans) souligne la belle prestation bigourdane, tant défensive, qu’offensive. « Ça fait déjà plusieurs matchs qu’on accumule les grosses défenses et c’est un de nos points forts. On s’est appuyé sur l’attaque qu’on a travaillé toute la semaine, pour avoir des lancements propres sur de bonnes touches et de bonnes mêlées. Ça a été un peu compliqué quand même encore mais on a beaucoup bossé dessus et on a réussi à mettre du jeu en attaque, à passer les bras, à jouer après contact, à jouer simplement au ballon. » Cette équipe narbonnaise, malgré ses gros gabarits, ne l’a pas impressionné par la dureté des contacts. « Pas du tout, je n’ai pas trouvé. On a fait une très grosse préparation physique, très dure, la plus dure que j’ai jamais faite. On le voit bien, en deuxième mi-temps, ils ont tous les mains sur les genoux. Nous on était encore bien et sur les impacts on n’a pas souffert alors qu’on n’est pas les plus lourds, ni les plus grands. » Cette défaite si dure, si injuste et si cruelle qu’elle soit, ne devrait pas perturber le Groupe. « Je pense qu’on a quelque chose à faire. Là, ça ne se reflète pas bien, parce qu’on est à trois défaites et une victoire mais il faut qu’on continue à garder cet état d’esprit pour aller de l’avant. » A aucun moment les Tarbais n’ont douté. « On avait l’impression de tenir le match, on ne voyait même pas comment ils auraient pu revenir quand Joni (Tuva) marque. » Pour lui aussi l’arbitrage a faussé la fin du match et le résultat. « Après il y a l’accumulation de petites fautes dont, sur certaines, on n’est pas forcément d’accord. Mais c’est comme ça, c’est le jeu. » Loin d’abattre les Tarbais, cette défaite vécue comme une injustice, devrait les motiver davantage encore. « Maintenant il va falloir qu’on soit encore plus fort physiquement et encore plus fort mentalement pour aller écraser l’adversaire jusqu’au bout quand on en a la possibilité. » D’autant que les Tarbais se sont rassurés physiquement et techniquement face à ce qui se fait de mieux en Nationale. « On a passé un cap par rapport au niveau du jeu offensif mais aussi au niveau défensif et surtout physiquement. On se sent bien, on est plus endurant. Là on est présent dès le début du match, on défend fort du début à la fin des matchs. On est en forme pour jouer jusqu’au bout et rester lucide. »

Propos recueillis par Jean-Jacques Lasserre