28ème Edition de Musique en Madiran les 13, 17, 19 et 21 juillet 2024
Veronica Romero Saez, un concert exceptionnel
La pianiste cubaine Veronica Romero Saez a enchanté le public qui a demandé et obtenu trois rappels. Il est vrai qu’au-delà de la virtuosité et de la générosité d’une artiste rayonnante, l’auditoire a découvert une musique classique cubaine de grande qualité. Quand on parle de musique cubaine le grand public pense surtout à la « Salsa », au « Buena Vista Social Club » ou à « Compay Segundo ». Si la plupart des gens savent que la musique de Cuba est issue d’un métissage culturel entre les musiques venues d’Europe, d’Afrique, des Amériques et même d’Asie, beaucoup ignorent la part importante de la musique classique à Cuba. Si l’orgue à tuyau fut le premier instrument importé d’Espagne pour la Cathédrale de Santiago de Cuba en 1544, le piano a été apporté par la France vers la fin du XVIIème siècle. Le premier Conservatoire Cubain de Musique Classique a vu le jour en 1903. Aujourd’hui, il porte le nom d’Amadéo Roldan (1900-1939) un grand compositeur et violoniste cubain. Veronica Romero Saez a obtenu les plus hautes distinctions, dont le Premier Prix « Amadéo Roldan » avant de rejoindre le Conservatoire de Paris au début des années 2000.
Un voyage à Cuba en Première Classe
Son Concert intitulé « Voyage à Cuba » a fait découvrir « Les Danses cubaines » d’Ignacio Cervantes (1847-1905), « Les trois Danses » et les « Danses Afro-Cubaines » d’Ernesto Lecuona (1895-1963), le « Danzón Legrand » d’Andres Alen (1950), « Quirino con su très » d’Emilio Grenet (1908-1941) et « Tarde en La Habana » de José-Maria Vitier (1954). En tout une vingtaine de pièces tour à tour romantiques, syncopées, rythmées, enlevées, sans compter les trois Rappels.
Une musique classique du XIXème métissée avec le rythme africain et la mélodie espagnole
Très souriante et très didactique la virtuose a expliqué les origines de la musique cubaine et présenté chaque morceau avant de les jouer de manière magistrale et sans partition, ce qui ajoute à sa performance. « Une musique classique du XIXème siècle, métissée avec le rythme africain et la mélodie espagnole. Le XIXème c’est le moment où le métissage culturel va pouvoir être valorisé à travers la danse et la musique. De l’Espagne et de l’Afrique Cuba va hériter principalement de la danse dont les deux nations sont friandes. Ce qui fait que la musique cubaine, du XIXème siècle à nos jours, a toujours un aspect dansant. Au XIXème siècle il y avait à Cuba au moins 600 bals de contredanse cubaine, qui a pour origine la contredanse espagnole, la contredanse française et la contredanse anglaise. On va garder leur structure mais on va apporter le côté chaloupé, syncopé et rythmé africain à la contradanza cubaine. En 1830 va naitre la habanera héritée de l’Espagne et ces deux genres musicaux sont très présents dans la musique du XIXème », explique Veronica Romero Saez avant de jouer « Les Danses Cubaines ». Tour à tour elle présentera et interprètera des « Danzón », forme de contradanza-habanera, dont un en hommage à Michel Legrand, dont le refrain s’inspire des « Demoiselles de Rochefort ». Même chose pour les « Danses Afro-Cubaines » à partir de musiques du Nigeria (Yoruba), du Congo (Bantou) et de l’ancien Dahomey (Arará), de musiques de Carnaval du début du XXème siècle et de la Conga où on retrouve l’influence du rag-time.
Jean-Jacques Lasserre
Rédaction
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