Communiqué de presse – Denis Fégné – Législatives 2024 : Position sur l’Hôpital de LANNE
Le sujet de l’hôpital de LANNE est un sujet complexe, qui demande de la pondération, le respect des opinions de chacun, et le courage de la nuance.
Il impose d’agir en responsabilité afin de respecter le calendrier de la procédure en cours.
Il s’agit d’un projet majeur pour notre territoire, ce qui rend impossible la présentation d’un point de vue en deux minutes, devant un micro tendu, dans le cadre d’une campagne éclair de 15 jours, imposée par la dissolution du Président MACRON.
J’ai entendu les avis des syndicats, des partis politiques, des associations, des personnels soignants.
A partir du lundi 24 juin, j’ai proposé des réunions publiques tous les soirs, pour aller à la rencontre des habitants, poursuivre mon travail d’écoute et d’échange.
Beaucoup de personnes ont été, et sont impliquées dans le projet de l’Hôpital commun, certaines se sont battues avec acharnement pour qu’il se concrétise, d’autres y sont résolument opposés et proposent des solutions alternatives.
Depuis 2017, j’ai suivi ces débats, sans être spécialiste des questions de santé.
Nous avons été amenés, avec mes collègues élus communautaires,à nous positionner sur le principe de l’hôpital commun et de son implantation sur le site de LANNE.
Le sujet de l’hôpital de LANNE est un sujet complexe, qui demande de la pondération, le respect des opinions de chacun, et le courage de la nuance.
Il impose d’agir en responsabilité afin de respecter le calendrier de la procédure en cours.
Il s’agit d’un projet majeur pour notre territoire, ce qui rend impossible la présentation d’un point de vue en deux minutes, devant un micro tendu, dans le cadre d’une campagne éclair de 15 jours, imposée par la dissolution du Président MACRON.
J’ai entendu les avis des syndicats, des partis politiques, des associations, des personnels soignants.
A partir du lundi 24 juin, j’ai proposé des réunions publiques tous les soirs, pour aller à la rencontre des habitants, poursuivre mon travail d’écoute et d’échange.
Beaucoup de personnes ont été, et sont impliquées dans le projet de l’Hôpital commun, certaines se sont battues avec acharnement pour qu’il se concrétise, d’autres y sont résolument opposés et proposent des solutions alternatives.
Depuis 2017, j’ai suivi ces débats, sans être spécialiste des questions de santé.
Nous avons été amenés, avec mes collègues élus communautaires,à nous positionner sur le principe de l’hôpital commun et de son implantation sur le site de LANNE.
En premier lieu, quelques éléments de contexte nationaux doivent être rappelés,car les faiblesses actuelles de l’hôpital public ne sont qu’un des symptômes d’une crise qui touche l’ensemble de la santé en France.
L’accès aux soins est devenu de plus en plus difficile depuis plusieurs années : carence en personnel soignant, soins déprogrammés à l’hôpital, délai d’attente de plus en plus long pour avoir un rendez-vous en médecine de ville sur l’ensemble de notre territoire, difficultés à trouver un médecin généraliste référent, déserts médicaux en progression constante, revendications non satisfaites en terme de pénibilité et de rémunérations des métiers du soin en secteur hospitalier et à domicile, profession infirmière en grande souffrance.
Dans les Hautes Pyrénées, nous ne sommes pas épargnés et, quoi qu’il arrive, la construction d’un hôpital neuf ou une réhabilitation de ceux existants ne réglera pas ce problème global, il faut en être bien conscient, si, collectivement nous n’améliorons pas les choses.
Je résume maintenant la genèse du projet.
Depuis 2009, à partir d’un constat partagé par les acteurs hospitaliers des deux établissements, il est apparu qu’un regroupement des secteurs d’hospitalisations de court séjour sur un même site, situé entre les agglomérations de Tarbes et de Lourdes était la solution la plus efficiente pour répondre aux différents enjeux de l’hospitalisation du XXIème siècle.
L’hypothèse de regrouper deux établissements sur le site de la commune de LANNE avait reçu en 2009 l’avis favorable de l’ARH.
Mais dès 2010, ce projet était abandonné par le nouveau directeur de l’ARS, au profit d’un transfert de la totalité de l’activité du Centre Hospitalier de Lourdes sur une restructuration intégrale du Centre Hospitalier de Tarbes.
Au vu de la durée des travaux nécessaires en site occupé, environ 10 ans, au coût supérieur à celui d’une reconstruction neuve, à la complexité du fonctionnement durant la phase des travaux et surtout à l’opposition des responsables politiques sur la disparition pure et simple du Centre Hospitalier de Lourdes, cette hypothèse a été écartée en 2011 à la demande de l’ARS pour privilégier cette fois-ci, le regroupement du seul Centre Hospitalier de Tarbes sur un terrain contigu à celui de la clinique Pyrénées Bigorre de Tarbes.
Toutefois, ce projet, dont la mise en œuvre se heurtait à la problématique d’un site trop exiguë pour être évolutif, n’apportait aucune réponse à la nécessaire restructuration de l’offre publique sur le territoire dans la mesure où il n’intégrait pas le site de Lourdes. Il a donc été à son tour abandonné par l’ARS.
En 2017, il y a toujours deux offres publiques de soins en miroir et en concurrence l’une de l’autre, engendrant une lente dégradation des situations économiques et financières des deux établissements.
Face à la fuite des patients sur Pau et Toulouse, l’ARS a consenti à faire relancer la réflexion d’une reconstruction des deux établissements sur un même site entre les deux agglomérations, afin de sortir de la logique d’une offre de soins en bi-site.
Il faut aussi souligner la volonté des élus locaux, des députés et des sénatrices, d’enfin sortir de l’impasse et de porter un projet collectivement.
En 2018, l’étude comparative, qui propose une vision globale pour comparer les différentes hypothèses, montre un surcoût important pour la réhabilitation des 2 sites, et encore, le coût des travaux estimé pour le Site de Lourdes ne prenait en compte que les conclusions d’une étude sismique de 2012 (étude basée sur la détermination des exigences techniques de mise aux normes nécessaires pour garantir la sécurité des personnes et des biens vis à vis du risque sismique).
Une première présentation du projet d’Hôpital commun au COPERMO (Comité interministériel de Performance et de la Modernisation de l’Offre de Soins) est intervenue à la fin du mois de Janvier 2019. Ce dernier a validé le projet médical et le lieu d’implantation à LANNE.
Depuis, la possibilité de l’implantation d’un hôpital commun Tarbes Lourdes sur le site de LANNE a été actée par les pouvoirs publics ainsi que par les gouvernances du conseil départemental et de la communauté d’agglomération de la CATLP.
Je me suis moi-même positionné en son temps pour cette possibilité urbanistique, en cohérence avec la volonté initiale de mes collègues maires du canton d’Ossun.
Le projet de l’hôpital commun a été mené par des professionnels de santé qui se sont donnés des objectifs ambitieux : patient connecté, hôpital digital, pratiques innovantes, qualité et sécurité des soins, développement de l’ambulatoire…
Les modalités du processus démocratique qui ont conduit à la décision de créer un hôpital commun à Lanne sont peut-être contestables, mais elles sont conformes à la législation actuelle.
C’est au législateur, en effet, que revient le pouvoir d’améliorer les modalités de concertation si nécessaire, de partir d’une analyse des besoins des territoires pour ensuite procéder aux arbitrages budgétaires et non l’inverse.
Les solutions doivent se construire conjointement avec les citoyens, les élus locaux concernés et les professionnels de santé.
Aujourd’hui, la décision de l’implantation du site a été actée, et le maître d’ouvrage a saisi la commission nationale du débat public dans un cadre règlementaire bien défini.
S’il y a de fortes divergences de vue sur le projet d’hôpital commun, je crois aussi que nous sommes libres, les uns et les autres, d’exprimer nos positions dans un respect mutuel.
Dans le brouhaha des controverses publiques, chacun est sommé de rejoindre tel ou tel camp.
Le débat sur l’hôpital de LANNE est un exemple local de la polarisation du débat public, qui annule la possibilité même d’une position nuancée.
Si l’on me demande un avis personnel, même s’il n’a pas grande importance, je répondrai d’abord que mon expérience de la maladie m’oriente d’emblée vers la recherche de la qualité des soins.
Je dois la vie aux soignants et particulièrement à la structure hautement performante de l’Oncopole de Toulouse, ainsi qu’aux infirmières à domicile, dont je connais la souffrance actuelle.
Je suis bien sûr sensible aux arguments qui vont dans le sens de l’adaptation au changement climatique et à la nécessaire diminution de l’artificialisation des sols, à la préservation et à la sanctuarisation des espaces agricoles et naturels.
Depuis le 31 mai, nous savons d’ailleurs que le projet de l’hôpital de Lanne est classé d’envergure nationale, que les 4,5 hectares seront inclus dans le quota de l’Etat pour le calcul du ZAN.
J’ai entendu les craintes et les incertitudes liées au financement de l’Etat, les restes à charge qui ne font que croître, les divers scénarii sur l’accessibilité et l’’aménagement des réseaux.
Le soutien de l’état est un élément central. Dans l’hypothèse de cette réalisation,il serait substantiel et pourrait s’élever à 210 millions d’euros, dont une partie pour combler les déficits actuels des 2 établissements ; c’est en tout cas ce qui a été présenté aux élus de la CATLP.
Ces fonds proviennent en partie du nouveau pilotage des investissements au plan national et la relance de l’investissement dans le cadre du Ségur de la Santé et France Relance.
Qui peut dire que la même somme, et la reprise de la dette, seraient toujours disponibles dans le cas de l’abandon du projet de LANNE ?
Comme je l’évoquais précédemment, la Commission nationale du débat public (CNDP), autorité indépendante garante du droit à l’information et à la participation du public sur l’élaboration des projets et des politiques publiques, a été saisie pour mettre en place une concertation publique depuis le 13 mai et jusqu’ au 13 juillet prochain.
J’ai lu les différentes contributions.
Des scénarii alternatifs pour garder un service public majeur de proximité sont proposés dans le cadre du débat : réhabilitation ou construction d’un l’hôpital sur le site de La GESPE à TARBES, construction d’un hôpital neuf au Parc de l’Adour de Séméac-Soues, avec, en complément pour les trois solutions, le SMUR et un service d’urgence et plateau technique adapté à Lourdes.
Les attentes sont fortes.
Il y a d’abord celles du personnel soignant. J’ai entendu leur appel pour une structure moderne, attractive, avec des moyens adaptés et performants.
Il y a ensuite celles des patients de tout le département qui souhaitent avant tout des services de proximité et une qualité de soins, qualité qui passe par la constitution de structures, de plateaux techniques et de praticiens compétents et en nombre suffisant.
La concertation en cours a pour but de débattre de l’opportunité, des objectifs, des caractéristiques principales du projet, des enjeux socio-économiques qui s’y attachent ainsi que leurs impacts significatifs sur l’environnement et l’aménagement du territoire.
Elle doit permettre aussi de débattre de solutions alternatives, y compris l’absence de mise en œuvre du projet.
Elle fournira à l’issue de son travail un rapport constitué de la cartographie des arguments de l’ensemble des personnes qui y ont participés.
Ce travail est en cours de réalisation avec trois groupes, Il est par exemple demandé d’étudier la nécessité de maintenir une offre de proximité sur chaque site qui viendrait en complémentarité d’un Hôpital commun.
C’est en républicain respectueux des procédures démocratiques que j’attends le rapport du 13 juillet.
Je poursuis maintenant, dans le cadre des réunions publiques, la consultation et les échanges pour me nourrir des priorités et des attentes de mes concitoyens.
Bien respectueusement.
Denis Fégné, candidat socialiste du Nouveau Front Populaire sur la deuxième circonscription des Hautes Pyrénées.