Stado-TPR : Assemblée Générale Ordinaire
Lionel Terré parti pour rester
Compte tenu que beaucoup d’actionnaires n’avaient pas reçu leur convocation, l’assistance était assez nombreuse et curieuse, en ces temps d’incertitudes, sur l’avenir du club et de sa Présidence. La seule certitude, c’est que Lionel Terré a été réélu pour trois ans au Conseil d’Administration de la SASP avec Thomas Da Costa, Chargé des Sports de la Ville. Même s’il a laissé plané des doutes et affirmé qu’il était près à laisser sa place et à aider son successeur, les fortes déclarations de soutien de Thomas Da Costa, représentant de la Mairie et de Bruno Larroux, ancien Directeur Général du TPR et actuel Chargé des Travaux de la Ville, laissent à penser que Lionel Terré est parti pour rester. L’autre certitude, c’était l’objet de cette Assemblée Générale Ordinaire, c’est que les comptes de la saison 2022-2023 avaient été validés par la FFR. La FRR s’appuie sur des comptes consolidés (Association+SASP) et si les comptes de la SASP étaient déficitaires de 36 000 €, ils étaient largement positifs avec l’excédent de l’Association.
Comptes et bilans sportifs
En préambule le Président a rappelé que la première année de Nationale avait été tronquée par le Covid avec six journées de moins et des matchs à huis clos et que la FFR avait aidé financièrement les clubs pour combler le manque à gagner. Un Championnat, sans montée, sans descente, que le TPR avait terminé à la 9ème place, avec des clubs qui avaient bénéficié de péréquations. « L’année dernière, c’était vraiment un budget qui correspond à la réalité économique et sportive d’une saison complète. » Lionel Terré, a zappé la saison 2 de Nationale 2021-2022, qui est allée elle aussi au terme des 26 matchs, sans péréquation, terminée à la 10ème place. Pour revenir à la saison 2022-2023, l’ex-demi-de-mêlée a rappelé, qu’il avait accepté de continuer si le budget passait de d’1,5 M€ à 1,8 M€. Pour rappel la Masse Salariale (Administratifs+Joueurs) est fonction du montant du Budget Prévisionnel présenté en juin avant le début de la saison. Soit 1,3 M€ de Masse Salariale Charges Comprises pour Tarbes. Pour pouvoir exister les clubs présentent des budgets prévisionnels élevés pour pourvoir effectuer un recrutement qualitatif et quantitatif. Ce qui fausse le championnat même si les clubs encourent une relégation financière si le Budget Prévisionnel ne correspond pas au Budget effectif en fin de saison.
Remerciements à la Mairie pour son soutien
La saison dernière Lionel Terré est donc reparti. « J’avais les garanties au départ d’avoir 1,8 M€, malheureusement, on s’est aperçu fin janvier qu’il manquait 300 000 €. Grâce au soutien des partenaires et de la Mairie de Tarbes, j’ai bien dit, de la Mairie de Tarbes, c’est important de le dire, on a pu repartir l’année dernière. On n’aurait pas pu repartir si on n’avait pas eu les 1,8 M€ et je remercie tous ceux qui nous ont aidés. » La saison dernière a été impactée par des charges supplémentaires dues à diverses augmentations qui ont touché les frais de déplacements (transports, hébergement), les frais d’agents de joueurs, etc. Si les 1,3 M€ de Masse Salariale Charges Comprises, ont été respectés à quelques dizaines d’euros près, ce sont les recettes (entrées et buvette) et les engagements de sponsoring non tenus qui ont impacté le Budget Prévisionnel. Un budget finalement tenu et qui vient d’être validé par la FFR. « Je remercie encore le Maire de Tarbes qui nous a vraiment aidé et qui a su mobiliser les partenaires locaux », précise le Président.
Comptes avec la Presse et les réseaux sociaux
Lionel Terré a tenu à parler longuement d’une intersaison mal vécue à titre personnel. « Cette intersaison m’a vraiment, vraiment beaucoup déplu. » Et de relater l’épisode du milliardaire américain en des termes peu flatteurs. « Deux personnes tarbaises ont été chercher cet individu là pour reprendre le club et surtout pour vivre sur le club. » Et de rappeler l’Affaire Lescloupé. Lionel Terré, prend à témoin les actionnaires qui ont servi à éponger une petite partie des 1,6 M€ perdus dans l’Affaire Lescloupé qui a valu la rétrogradation du club de Pro D2 à Fédérale 1. « Est-ce qu’on pouvait laisser faire ça ? Parce que moi quand je vois en lisant les commentaires qu’on me dit que je ferme le club, que je ne laisse entrer personne, que je n’accepte pas les idées des autres, je ne sais pas si j’avais laissé entrer ce type de personne au sein du club, ce que vous diriez. Moi je finis l’année, je vous le rends propre, pas riche mais propre et vous vous en démerdez », s’énerve le Président en exercice. Après les réseaux sociaux qui le dénigreraient, Lionel Terré s’en prend à la Presse « qui m’invente des choses… qui vient m’emmerder avec ce type de personne. » Car les partenaires se seraient défilés en prenant prétexte de la venue du dit milliardaire. Après une nouvelle attaque contre « ce type de personne », Lionel Terré avoue avoir « passé trois heures en audition à la Police à Lourdes, M. le Maire de Tarbes a été convoqué aussi 3 heures. » Puis il s’en prend à nous nommément : « Et puis Jean-Jacques après nous ressort, un article il y a deux mois de ça, sur sa mise en examen, il faut arrêter de déconner. » Une charge contre le droit à l’information sur laquelle je reviendrais dans un article dédié. Une charge conclue par : « Je vais être très clair, je ne suis pas du tout attaché à la présidence. Je suis attaché au club, donc s’il y a quelqu’un qui arrive avec des capitaux, des vrais, je suis le premier à me sortir et à l’aider avec toute l’énergie qui est en moi. Je serai le premier à le défendre et à l’aider. Si c’est un escroc je serai toujours face à lui pour défendre le club, ça c’est très clair. » Applaudissements nourris. Puis le président s’en est de nouveau pris aux réseaux sociaux qui dénigrent le fonctionnement du club, sur la non recherche de partenaires, sur la non communication. En admettant cependant le manque de moyens flagrants pour des raisons de choix. « Je préfère garder des sous pour payer des joueurs que dépenser de l’argent dans des frais généraux. » Comme les années précédentes Lionel Terré annonce que ceux qui amèneront des sponsors seront commissionnés et il attend toujours…
Hommages à Fabien Fortassin et à Nicolas Cabannes
Puis le Président aborde le côté sportif et rend un vibrant hommage au travail de Fabien Fortassin pendant les trois premières saisons de Nationale où Tarbes a terminé 9ème, 10ème et 10ème. « Pendant trois ans il nous a vraiment tenu la boutique au niveau sportif, avec Stéphane Ducos et Romain Terrain, je tenais vraiment à remercier Fabien pour son boulot au niveau du club et je lui souhaite vraiment le meilleur. » Puis il a tenu à mettre en avants les qualités de son successeur Nicolas Cabannes, décrié sur les réseaux sociaux. « Je veux un entraîneur qui fasse travailler nos jeunes. C’est pour ça qu’on a pris Nicolas Cabannes, que l’on avait connu lorsqu’il était entraîneur de Cognac, l’année où Cognac nous élimine en demi-finale du Jean Prat », confondu avec le Du Manoir. Et de rappeler son palmarès d’entraîneur auprès des jeunes de Bègles et des Jeunes de l’équipe de France oubliant au passage son titre de Champion de France Espoirs avec Soyaux-Angoulême. « Nicolas a la grosse qualité de faire travailler les jeunes » et de souligner que ces jeunes six mois après jouaient avec l’équipe Pro. Pour rappel Baratgin, Dolier, Peytavi, Estaque, Guicherd, Abadie, Thébault, Latorre, Camou, étaient sur la feuille de match de la première victoire en déplacement à Périgueux et du premier bonus offensif contre Vienne. De rappeler aussi que pour un nouvel entraîneur ce n’est pas facile d’imposer du changement, « aux trentenaires qui étaient habitués à Fabien ou qui étaient orphelin de Fabien. »
Questions diverses
Bénévoles et Amis du Stado TPR
Puis ce fut le tour des questions diverses où le Président a préféré taper en touche sur la question de problèmes internes avec les bénévoles que nous n’avons jamais parlé et sur lesquels nous ne reviendrons pas et avec les « Amis du Stado-TPR » évoqué par nos confrères. « Un, je ne peux pas en parler parce que ça ne me concerne pas. Deux, ce club mérite autre chose que de polémiquer sur trois magrets et deux choucroutes. » Et de s’énerver : « Si je dois passer mon temps à m’énerver sur des conneries pareilles, vous vous le gardez le club, vous vous en démerdez ! » Puis plus calme : « Je n’ai aucun problème avec les bénévoles et les plus concernées sont adorables avec moi. » Nous pouvons témoigner que le président les a embrassées tout comme il m’a serré la main.
Budget 23-24
Concernant le budget de cette saison Lionel Terré a présenté un budget en diminution de 100 000 euros au contraire de tous les autres clubs dont certains sont en difficulté dont Blagnac qui a été contraint de déposer le bilan au 31 janvier. Malgré cette baisse le Président s’attend à avoir des difficultés, notamment au niveau des recettes. « On devra comme chaque année ramer mais pour l’instant on devrait y arriver. »
Ambition au classement
Le Forfait Général de Blagnac et le retard au classement assurent le maintien mais Lionel Terré veut terminer le plus haut possible. « Il y a six matchs et il faut se donner les moyens. Si on va gagner à Bourg-en-Bresse, tout peut s’ouvrir. Il ne faut pas rêver mais il faut se donner les moyens de réussir une saison. Ce championnat est très dense, tout est resserré et si on peut enchaîner une belle série, pourquoi pas ? » Et de penser aux futurs partenaires. « C’est toujours mieux de vendre une huitième ou une septième place qu’une onzième. »
Budget ou Stade
Pierre Lagonelle, qui estime « que Tarbes a sa place en Pro D2 », a interpellé le président sur sa phrase. « On ne fait pas rêver mais on est toujours là. » Lionel Terré a mis en avant le problème financier et la difficulté de réunir ne serait-ce qu’1,7 M€. « Avant toute chose, il faut un budget. Et malheureusement ce que j’ai appris, c’est que ce n’est pas le Stade, la billetterie et les buvettes qui vous font un budget mais du partenariat. » Et de rappeler que sans partenariat national ou un riche mécène le partenariat local n’était pas suffisant. De plus, comme dans tous les sports et à tous les niveaux les budgets font les classements. Tarbes avec ses 1,7 M€ est loin des 5,9 M€ et des 5,3 M€ de Bourg-en-Bresse, qui n’est pas mieux loti au classement. Dax, c’est l’exception mais avec 2,8 M€ soit 1 M€ de plus que Tarbes. Au niveau des jeunes, « les meilleurs quittent Tarbes dès les Crabos pour aller dans des clubs de Top 14 où ils touchent de meilleurs salaires que les Pros, chez nous » regrette le Président. « Au niveau des structures on n’est pas loin de ce qu’il faut. Le réceptif, c’est compliqué et on travaille déjà pour l’améliorer. Ce qu’il faut c’est avoir de la marge pour avoir de bons joueurs. Les bons joueurs à ce niveau là, c’est minimum 3500 € par mois. » Avec 1,3 M€ de Masse salariale Tarbes ne peut pas lutter par rapport aux 3,5 M€ de Masse Salariale de Bourg-en-Bresse.
Un nouveau réceptif
« L’année prochaine, si je reste, il faut qu’on améliore notre réceptif. » Un réceptif qui ne correspond plus aux besoins actuels avec moins de partenaires qu’en Pro D2. L’idée serait de faire un réceptif plus grand et en dur pour accueillir supporters et partenaires au milieu des joueurs. « Si on ne fait pas rêver qu’on passe du bon temps au moins entre nous. Commençons au moins par ça. » Lionel Terré évacue la question du stade, trop long à rénover et trop coûteux. 10 ans et 25 M€ à Chambéry… Mais qui assure que le réceptif est daté avec le Maire et une estimation des travaux est en cours. Lionel Terré a conscience que la structure commerciale doit s’améliorer et reconnait qu’il « a réduit tous les frais généraux pour avoir des joueurs. Si j’ai des bureaux pleins et quatre mecs sur la pelouse ça ne sert pas à grand-chose. » Et d’ajouter : « La majorité des clubs qui ont des difficultés en ce moment c’est ceux qui ont des frais généraux importants. » Bourg-en-Bresse, compte 12 salariés.
Collectivités locales
Au niveau des aides des Collectivités, à part Albi, Nice et Chambéry, Tarbes est dans la moyenne.
Votes à l’unanimité
Tous les Ordres du Jour de cette Assemblée Générale ordinaire ont été votés à l’unanimité.
Jean-Jacques Lasserre
Rédaction
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