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Retour sur Tarbes-Albi

mardi 22 novembre 2022 par Rédaction

Certes Albi, avec neuf changements, dans le Groupe et six, dans le XV de départ, avait remanié son équipe pour donner du temps de jeu aux blessés et aux jeunes mais Tarbes n’était pas mieux lotin avec sept changements par rapport à sa dernière sortie. Pour le reste, à part Sebire, dont c’était la première sélection, les autres albigeois alignés avaient plusieurs matchs à leur actif. A part Boutin, un des joueurs les plus utilisés la saison dernière, qui faisait son retour de blessure. La plupart des autres changements étaient des roulements souvent utilisés par le staff pour maintenir la cohésion du Groupe et l’investissement de tous les joueurs. Même si le staff avait aligné des jeunes de moins de 23 ans, des joueurs comme Clergue (6ème match), Lacointa (4ème match), Pouzoullic (8ème match), Epke (3ème match), Lokossou (8ème match), Foures (5ème match), comptaient plusieurs matchs à leur actif cette saison. Mais là aussi, au niveau des jeunes, les Tarbais n’étaient pas en reste, avec Trotta (8ème match), Cantan (3ème match), Lechkasheli (2ème match), Estaque (1er match), Farrance (2ème match), Bousquet (10ème match) et Lamothe (10ème match), qui ont tous moins de 23 ans…

Les réactions albigeoises

Alain Roumegoux : On a donné tous les points

Silence et visages fermés dans le couloir des vestiaires où attendent les dirigeants. « On est déçu de la prestation de l’équipe », lâche le Président. « Je crois qu’on a fait un de nos plus mauvais matchs de la saison. On a fait énormément de fautes et on a donné tous les points à l’adversaire. On n’a pas joué, je dirai plutôt qu’on a déjoué. Malgré une bonne conquête en première mi-temps, on a rendu trop de ballons. » Pour ce déplacement, Albi avait fait beaucoup de changements en vue de la réception de Bourg-en-Bresse, ce qui pourrait expliquer certaines choses. « C’est vrai qu’on a remanié beaucoup de joueurs. Il y avait eu beaucoup de blessés et il a voulu faire tourner les joueurs qui manquaient de temps de jeu. Le problème, c’est qu’on a été énormément pénalisé et Tarbes a su profiter de toutes ces pénalités pour marquer tous ses points. » Un des points forts d’Albi, ce sont les ballons portés et curieusement, les Albigeois ont préféré tenter des pénalités dans les 22 mètres au lieu de pénaltouches à 5 mètres. « C’est vrai qu’on n’a pas été lucide. En première mi-temps, on a été conquérant en touche, en mêlée et on n’a pas su en profiter. Ensuite, on a un peu plus subi. Tarbes mérite sa victoire et nous, il faut qu’on se remette en cause pour la suite. »

Maxime Escur : Un manque d’envie tout simplement

L’ex-pilier tarbais n’a pas joué, en vertu du roulement instauré par le staff mais son avis est intéressant. « Un manque d’envie. C’est tout simplement un manque d’envie. Il faut se remettre en route pour le week-end prochain, un point c’est tout. » Après la défaite de mai dernier, qui avait peut-être privé Albi de montée, on pouvait s’attendre à une envie de revanche. « Oui, c’est sûr mais derrière, il y a de gros matchs qui arrivent, il y a de ça aussi. Mais bien même, ce n’est pas parce qu’on a un gros match le week-end prochain à la maison qu’on doit faire des prestations comme celle là. Ce qu’on a fait, je trouve que c’est inadmissible. Je n’étais pas sur le terrain, je ne veux pas accabler mais on n’a pas le droit de faire de telles prestations. » Maxime Escur, qui ne connaît plus grand monde tant l’effectif tarbais a bougé depuis son départ, rend hommage à son ancien club. « Ils ont une belle équipe. C’est une équipe jeune, ils jouent sur la vaillance, ils ne lâchent rien. Ils font ce qu’il faut, chapeau à eux. »

Mathieu Bonello : On n’était pas présent

«  On n’était pas présent. On n’était pas prêt à faire un match de rugby et c’est l’équipe qui avait le plus envie qui a gagné », lâche laconiquement l’entraîneur. Un manque d’envie, alors qu’Albi restait sur une cruelle désillusion à Trélut, ne l’étonne même pas. « Non, l’année dernière, c’était l’année dernière. J’ai changé 50% de l’effectif. Non, on avait fait des choix aussi. On a voulu essayer aussi des mecs mais c’est surtout l’état d’esprit général. On n’a pas su s’y filer. » Pourtant ce n’est pas faute d’avoir galvanisé ses joueurs lors de l’échauffement. « Oui, mais quand tu fais ça, c’est que tu sens qu’ils ne sont pas trop là. Après, on était sur une très bonne dynamique et au rugby, il faut se préparer tous les week-ends et là, on n’a pas su se préparer. » Une réponse qui étonne un des autres journalistes présents, face à une équipe comme Tarbes, toujours invaincue à Trélut. «  Oui, oui, c’est nous qui n’avons pas mis les ingrédients, on n’a pas du tout mis d’intensité. On n’était pas présent tout simplement. » Peut-être aussi un manque de confiance, quand on choisit de tirer des pénalités dans les 22 mètres, à 6-0 et à 9-3, au lieu de tenter des pénaltouches à 5 mètres alors les Albigeois venaient de faire une démonstration de ballons portés d’école. « Après les choix vous savez ? On va en touche, on dit qu’il fallait prendre les points et inversement. Après, ce n’est pas là qu’on perd. C’est surtout sur l’investissement et ce qu’on met dans un match de rugby. Et là, on n’était pas présent ! Ce n’est pas plus compliqué que ça !  »

Les réactions tarbaises

Aurélien Ricart : On les a mis sous pression

Pour le troisième ligne cette victoire est le fruit du travail aux entraînements et du respect des consignes. « Tant qu’on bossera bien ça marchera bien. On avait aussi envie de se reprendre par rapport à Suresnes où on aurait pu faire mieux que de ramener un point. Là, on a fait un match sérieux. On les a mis sous pression et on a su se servir de leurs fautes. On a su concrétiser toutes les occasions de marquer chaque fois qu’on allait dans leur camp. Il manque un essai mais ce sont des matchs qu’il faut savoir gagner, même de trois points. Et il fallait absolument gagner ce match là.  »

Romain Terrain : Les joueurs n’ont rien lâché

« Cette victoire valide une très grosse semaine de travail avec des joueurs très concernés, très concentrés. On savait qu’on recevait Albi qui a fait un gros second Bloc et qui montait en puissance. A tous les postes, ils ont de gros joueurs et on a su se mettre au niveau. On savait très bien que ça allait se jouer devant et les joueurs n’ont rien lâché. Même les fois où on perdait le ballon, on a su les mettre sous pression. Et ça, c’est une de nos forces. En seconde mi-temps, on a su jouer avec la tête et tactiquement, les mettre chez eux, comme on l’avait demandé. On leur a mis une grosse pression, on les a mis à la faute et on a pris le score. Pour moi, c’était un beau match. On les met au fond du terrain, on les met sous pression.  »

Lionel Terré : C’est encore un gros club qui tombe à Trélut

« C’est un Gros de plus qui tombe à Trélut ! C’est encore une grosse équipe, avec un gros budget et de grosses ambitions, qui tombe à Trélut. » Et ce malgré une équipe privée de sept joueurs clés. « Nos jeunes et d’autres jeunes se sont impliqués, comme Gigi Leshkasheli et Juju Cantan. On a nos jeunes qui progressent chaque fois. On a un Groupe de quarante, dont quinze Espoirs et cette année, on a su tenir dans la durée. L’année dernière, on aurait explosé. » L’an dernier les Tarbais s’étaient mis la pression en se fixant un nombre de points par Bloc. «  Cette année, on a décidé de ne pas raisonner par Bloc mais d’être performant à tous les matchs. Il faut continuer à jouer match après match. Il faut être performant à chaque match et si on est performant à chaque match, les résultats suivent. »

Jone Seuvou : Tout le monde a fait le job

Le seconde ligne fidjien démontre à chaque rencontre qu’il est devenu un joueur incontournable du pack bigourdan. « On a fait un gros match et c’est bien d’avoir gagné contre Albi qui est dans le Top 6. Tout le monde a fait le job et on est très content d’avoir gagné. »

Gigi Leshkasheli : Un match très compliqué

Le jeune troisième ligne géorgien, pour ses débuts à Trélut, a rendu une belle copie, notamment sur ses remontées de balle où il a su faire jouer derrière lui, à l’instar de Massyn. « C’est bien, pour mon premier match à Tarbes, devant un public nombreux, de battre une grosse équipe du Top 6, comme Albi. C’était un match très compliqué, avec beaucoup de durs contacts. En défense, on était très agressif, et c’est ce qui nous a fait gagner. »

Alexandre Duny : Ça me fait rager

Pendant que ses coéquipiers bénéficiaient d’une semaine de repos, lui s’entraînait avec l’Armée de Terre et il a joué plus de 80 minutes samedi dernier dans un match officiel contre la Marine. « J’ai fait 65 minutes pilier droit et un quart d’heure seconde ligne, parce qu’on a eu des blessés. Tout c’est bien passé pour moi, malheureusement, on a perdu. » Très en vue dans le jeu le pilier tarbais pestait après ses deux en avants, dont un aurait pu déboucher sur un essai. «  Oui, ça me fait rager. Sur la première action, c’est moi qui arrive beaucoup trop tôt et c’est de ma faute. Sur la dernière action, je négocie bien le trois contre un, je le joue et je ne sais pas, si on me tape sur le bras ou si c’est moi qui fait un en-avant, tout seul comme un grand. »

Thomas Lhusero : Il fallait être efficace et on l’a été

Une fois de plus le demi-de-mêlée a été un des meilleurs joueurs sur le terrain, tant dans l’animation, la couverture du fond du terrain et le jeu au pied, avec encore un 50/22 à cinq mètres de l’en-but, malheureusement gâché par un lancer pas droit. Albi, défait trois fois à Trélut ces trois dernières saisons, convient bien aux Tarbais. « C’est une équipe physico-physique et il faut se mettre en face et défendre. Après, on a su bien utiliser nos ballon, ce qui nous a permis de nous mettre dans l’avancée et de récupérer des pénalités. On aurait pu faire mieux mais on s’est montré un peu frileux à cause des conditions. » Même si la pluie ne s’est pas invitée, le froid et la pelouse glissante, rendaient difficile et risqué le jeu à la main. «  Mais on est content du résultat, car on a su mettre les ingrédients étape après étape, pour engranger des points. » Thomas Lhusero ne veut pas entendre parler de match parfait. « Il ne faut pas se satisfaire de ça, car on va tomber sur des équipes qui nous inquièteront beaucoup plus avec le ballon. Albi est capable de nous inquiéter mais ils ne l’ont pas fait. Stratégiquement, ils ont fait une bonne entame, c’est ensuite, qu’ils n’ont pas su bien utiliser les ballons. » Les Tarbais ont aussi dominé les Albigeois dans le jeu au pied. «  C’est vrai, je pense qu’on avait une meilleure longueur de jeu au pied qu’eux, avec Anthony (Fuertes), Maxime (Oltmann) et William (Pees). Ce n’est pas beau, ce n’est pas magnifique à voir mais il fallait être efficace et on l’a été. »

Maxime Oltmann : On a répondu à l’envie

L’ailier, sans parler de sa pénalité de 50 mètres, qui a lancé les Tarbais et sa longueur de coup de pied, s’est une nouvelle fois montré précieux et efficace sur ses montées agressives sur le jeu au pied bigourdan. «  On sait qu’Albi, c’est très fort devant. Si tu les laisses jouer devant ça devient vite compliqué. Nous, on a essayé de répondre par l’envie. Ils ont été forts devant et on s’est dit qu’il fallait être plus fort qu’eux. On a préparé le match comme ça, en étant rude devant et ça a payé. On a répondu et on a été au dessus je pense. Chaque fois qu’on rentrait dans leurs 50 mètres, il y avait pénalité pour nous.  » Un autre secteur de jeu remporté par les Tarbais, qui est à mettre à l’actif des arrières, c’est celui de l’occupation. « Oui, d’habitude contre Albi, on se fait balader et là, on l’avait bien préparé et ça n’a pas marché pour eux. C’est ça, je pense qui nous fait gagner aussi. On les maintenait chez eux, ils sont venus très peu chez nous. En première mi-temps, ils viennent peu de fois et ils marquent. » Mais les Tarbais ne se sont pas contentés de jouer au pied, c’est eux qui ont tenu le plus le ballon. « Oui, on s’était dit avant le match, qu’il fallait qu’on ait la main sur le ballon pour pouvoir imposer notre jeu. » Dans ce type de match et dans ces conditions, il ne faut pas s’attendre à voir de grandes envolées, même s’il y a eu malgré tout de beaux enchaînements bigourdans. « Il faut savoir s’adapter quand le ballon est glissant. C’est beaucoup de jeu aérien et il faut être performant sur ça et sur la défense. C’est un match où on a beaucoup défendu et on prend plaisir aussi sur ces séquences de jeu. »

Antoine Bousquet : On a appliqué ce qu’on avait mis en place

Le jeune seconde ligne est en train de se faire une place et un nom au Stado avec son activité inlassable au défi des défenses, même celle d’Albi, meilleure défense de Nationale avec neuf essais encaissés. « Au-delà de la victoire, on est content parce qu’on a réussi à mettre notre plan de jeu en place. Chaque fois qu’on était dans leur camp, on a réussi à prendre des points. On n’a pas été trop inquiété, sauf en mêlée fermée où c’était un peu compliqué, face à une grosse mêlée. Après dans la stratégie, on a appliqué ce qu’on avait mis en place. » Antoine Bousquet est visiblement heureux. « Franchement, je me régale. J’ai beaucoup de temps de jeu et il y a de bons mecs et une bonne vie de Groupe. » Originaire de Toulouse, il a eu pour éducateur Benjamin Collet qui lui a parlé en bien du Stado. « Je savais qu’il avait joué à Tarbes et il m’avait dit que c’était une bonne école de passer par ici. Ils font confiance aux jeunes et ça permet d’apprendre les fondamentaux et de prendre confiance pour pouvoir progresser. »

Propos recueillis par Jean-Jacques Lasserre