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Retour sur Tarbes-Albi (A suivre)

mardi 10 mai 2022 par Rédaction

La prime à l’envie

Dans un match a priori disproportionné, entre un « Gros » pratiquement au complet, qui venait chercher la seconde place et une équipe diminuée, qui avait lutté pour le maintien et qui jouait pour les « copains » qui partaient, il n’y a pas eu photo. Tarbes l’a emporté en dominant de bout en bout Albi, hormis pendant la dizaine de minutes où les Albigeois ont marqué huit points et se sont procurés une occasion d’essai. La victoire tarbaise aurait pu être plus éclatante encore, sans deux pénalités manquées et trois ou quatre occasions d’essais gâchées par des en-avants à cinq mètres de l’en-but. Ce qui démontre que l’envie, l’agressivité, la solidarité, nécessaire dans ce sport de combat collectif, sont primordiaux au rugby.

Du côté albigeois

Déception et désillusion

Les Albigeois étaient venus en nombre, tant du côté des supporters, des dirigeants et des joueurs, qui avaient tous fait ce déplacement, pour fêter ensemble la victoire et la qualification directe pour les demi-finales, qui en découlait. C’est dire si la déception et la désillusion étaient immenses dans des vestiaires silencieux et un couloir bondé de dirigeants déçus et dépités.

Mathieu Bonello : On ne pouvait pas faire pire

Très sportivement, sans que nous lui fassions signe, le Manager a quitté ses interlocuteurs pour nous rejoindre. Un Mathieu Bonello, très déçu, qui ne comprenait pas pourquoi ses joueurs, à l’exemple de Soyaux-Angoulême à Bourgoin, aient été incapables de battre Tarbes. Malgré plusieurs mois, passés à essayer de faire tomber la pression en parlant de construction plutôt que d’accession, ses joueurs ont paru paralysés, comme rattrapés par les fantômes du passé. « C’est exactement ça », concède l’entraîneur plus déçu du contenu que du résultat. « C’est dommage, parce qu’on était sur une bonne dynamique et je ne comprends pas la prestation qu’on a fait là ! Je suis hyper déçu, dans toutes les lignes... » L’ancien talonneur se projette de suite sur la prochaine échéance qui se profile dès ce dimanche. « On va passer par un Barrage et on verra… » Une déception d’autant plus grande, c’est que le staff avait aligné sa meilleure équipe du moment pour la préparer au mieux aux joutes finales. « On avait à gagner pour continuer notre aventure, pour maintenir la dynamique. Mais ce n’est pas la défaite qui me dérange, c’est ce qu’on y met dedans ou pas. Là, je ne comprends pas du tout. » Une équipe contrée en début de match, sur ces points forts et qui s’est repliée sur elle-même peu à peu, se débarrassant au pied de ses rares ballons. « C’est notre moins bon match. On est pris sur beaucoup de secteurs et je me dis qu’on ne pouvait pas faire pire. » C’est d’autant plus incompréhensible que beaucoup de joueurs étaient de la défaite, dans les mêmes circonstances, en fin de saison dernière. Pour avoir perdu à Trélut avec Massy, Mathieu Bonello, qui tient en haute estime les Tarbais, avait averti ses joueurs qu’ils passeraient un véritable test à Trélut. En tant que joueur de haut niveau à Castres, un club qui a les mêmes valeurs que Tarbes, il savait très bien que les Tarbais ne lâcheraient jamais ce dernier match à domicile. Maintenant, les Tarnais vont devoir récupérer physiquement d’un match dur dans les contacts, joué sous la chaleur, et moralement, d’une défaite qui ne souffre d’aucune discussion. Peut-être un mal pour un bien, car après une série de sept victoires consécutives, Albi restait sur un lourd échec à Soyaux-Angoulême (30-9) et une victoire compliquée contre Bourgoin (13-9). Cette défaite logique, qui a montré les insuffisances ou la suffisance du Groupe albigeois, pourrait plus servir qu’une large victoire contre une équipe démobilisée. « On se sert de tous nos matchs pour gagner en expérience collective. Donc il va falloir utiliser ce match pour préparer le suivant. » Le Manager, fidèle à son discours, dédramatise en rappelant les objectifs du début de saison. « On voulait être dans les six et on est dans les six. On reconstruit une équipe depuis le 5 juillet. Il ne faut pas se voir plus beau que l’on est. Je le dis depuis le début, et je l’ai toujours dit. Il ne faut pas qu’on se trompe d’objectif et je ne me trompe pas d’objectif. »

Alain Roumegoux : Une opportunité qu’on n’a pas su saisir

Le Président, bien très déçu et très entouré, se prête volontiers à l’exercice, malgré une défaite inattendue qui fait mal à la tête mais qu’il tente de relativiser. « C’est une déception mais, sur l’ensemble de la saison, on aurait parié pour cette phase qualificative. Il faut remettre les choses à leur place. C’est vrai que sur ce match, on peut avoir des regrets. On avait une opportunité qu’on n’a pas su saisir mais sur la saison l’objectif a été atteint. » Alain Roumegoux souligne sportivement. « Tarbes a une très belle équipe et ils ont fait un bon match et il n’y a rien à dire sur le match. Je trouve que Tarbes a très, très, bien joué et nous, on a déjoué sur nos points forts d’ailleurs. En touche, on a été défaillant, on n’a pas pu gratter des ballons, on a fait des fautes. Le tout cumulé, fait qu’on a perdu. On a complètement déjoué en première mi-temps et en seconde, on n’a pas su revenir. C’est une déception mais par rapport à la saison, l’objectif est atteint », insiste le Président en plein accord avec son staff. Mais l’ambition reste ancrée. « Maintenant, il faut se remotiver pour faire les Phases Finales. On a un Barrage à la maison et il faut qu’on se prépare sérieusement. On va prendre match après match, d’abord passer les Barrages et après, on verra… » Un Président qui a su mettre de l’eau dans son vin par rapport à ses sorties médiatiques des saisons précédentes, prédisant la fin du rugby pro à Albi en cas de non montée. « Sur les saisons précédentes, on avait vraiment un objectif de montée. Cette année, on a remanié le club, au niveau du staff et des joueurs. On est parti sur de nouvelles bases pour reconstruire mais faut dire aussi que le niveau de la Nationale est remonté. Je considère que toutes les équipes sont d’un très bon niveau et les deux clubs qui sont descendus de Pro D2, sont deux clubs de très haut niveau. »

Mathieu André : On a été sevré de ballons

Malgré la fatigue et la déception qui se lisent sur son visage, le capitaine ne se dérobe pas et ne cherche pas d’excuses. « On a joué une très belle équipe de Tarbes et comme dans tout match de rugby, quand on n’a pas la discipline et la conquête, c’est impossible de gagner un match de rugby. Et ce à n’importe quel niveau et c’est ce qui c’est passé aujourd’hui. » Le seconde ligne ne cache pas sa frustration. « On n’a pas fait de jeu parce qu’on n’a pas eu le ballon. On n’a pas eu le ballon parce qu’on n’a pas eu de discipline et parce qu’on a été mangé en conquête, en mêlée et en touche. Quand on est sevré de ballons, on ne peut pas mettre de jeu et c’est compliqué d’imposer notre jeu et notre rythme. » A 36 ans, le géant tarnais (2,00 m, 119 kg) va mettre un terme à plus de vingt-cinq ans d’une carrière débutée au Stade Toulousain. Rien ne le fera changer d’avis. Même pas la montée en Pro D2 après laquelle Mathieu André court depuis six ans. C’est un homme fidèle qui, après deux saisons à Dax, a posé ses valises à Albi en 2011 pour y terminer sa carrière de rude mais loyal combattant. Malgré le drame de la relégation en Fédérale 1 en 2017, il est resté fidèle à son club de cœur où il a côtoyé six entraîneurs (Henry Broncan, Ugo Mola, Mauricio Reggiardo, Serge Milhas, Arnaud Mela et Mathieu Bonello)

Albi-Chambéry dimanche à 15h00 en Barrages

Albi va affronter en Barrage une équipe de Chambéry qui est la surprise de la saison après avoir frôlé la relégation l’année dernière. Chambéry et Nice, qui terminent à égalité, ont été départagés au goal-average particulier. Les Tarnais évitent les Niçois qui les ont battus à deux reprises cette saison, mais ils vont tomber sur des Savoyards complètement libérés qui ont les armes pour les battre. Albi, qui s’est imposé dans le Tarn avec le bonus offensif (30-9) et en Savoie (10-16), ne devra pas faire preuve de suffisance cette fois pour ne pas connaître une sixième désillusion de rang en Phases Finales. C’est en cela que la défaite contre Tarbes peut être salutaire. Ensuite la montée se jouera en deux manches contre Massy, avec match retour au Stade Ladoumègue. Une équipe massicoise qu’ils ont battu 13-10 en début de saison avant de s’incliner 27-7 au match retour. Là, la pression devrait être sur les Parisiens.

Tarbes un ouvreur en approche

Selon le Magsport, Fabien Fortassin aurait confirmé « en marge de la rencontre entre Tarbes et Albi, l’imminence de la signature de Toto Fuertes », l’ouvreur de Dijon. Les deux hommes se sont connus à La Rochelle en 2015-2016. Anthony Fuertes est un jeune ouvreur de 25 ans (1,70 m, 82 kg), international U20, qui a fait ses débuts à 18 ans en Top 14 avec La Rochelle. Après deux saisons à Oyonnax en Top 14 puis en Pro D2, il rejoint Dijon en 2019. Cette année, il a disputé seize matchs, dont onze comme titulaire et a inscrit 142 points, dont deux essais et un drop. C’est un joueur d’instinct, très explosif, avec des qualités techniques. En plus il est bon des deux pieds et il est doté une bonne vision du jeu. L’ouvreur, en contrat avec Dijon jusqu’en 2023, devait avoir une clause libératoire en cas de rétrogradation.

Jean-Jacques Lasserre