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Retour sur Tarbes-Dax

lundi 8 novembre 2021 par Rédaction

Hommage à Christian Pèes

La rencontre a débuté par une minute d’applaudissements dédiée à Christian Pèes, père de William et Président d’Euralis pendant vingt ans. Un match charnière, capital pour deux équipes qui ont le même ADN historique, basé sur la Formation, les valeurs et le jeu. Comme les dernières rencontres, le combat et l’enjeu, ont primé sur le jeu et les deux équipes se sont quittées sur un score serré qui donne des regrets au perdant. 

Les réactions côté dacquois

Si le bonus défensif décroché au bout des arrêts de jeu est quasi inespéré sur la physionomie de la fin de la rencontre, il n’est pas volé sur l’ensemble du match où les Dacquois se sont vu refuser un essai (40ème) et ont laissé une transformation et une pénalité en route. De plus, ils ont encaissé un essai casquette à zéro passe sur une chandelle mal contrôlée. Un quatrième point précieux qui rattrape la défaite à domicile contre Chambéry malgré une équipe diminuée par les blessures. Des Dacquois diminués qui n’avaient pu aligner que vingt-deux joueurs sur la feuille de match et qui étaient privés de ses avants Ferreira et Ferrer (sélections), Stemmet, Gaune, de leur recrue Nginingini, de Doucouré et de ses trois-quarts attitrés, Dechavanne, Mchedlidze, Hollet, Pisano, Berchesi… Et qui, en plus, sont privés, depuis le début de la saison, du troisième ligne Lomidze et du centre Bolakoro. Sur les vingt deux joueurs alignés à Trélut, douze dont huit, dans le Quinze de départ, étaient issus de la Formation dacquoise (Dréan, Bidau, August, Garrouteigt, Cerisier, Pilati, Curutchet, Reteau, Gatelier et Delblancu, Tremeau, Despiau et Dechavanne).

Arnaud Mignardi : Un bonus qui comptera à la fin

L’entraîneur des trois-quarts retient le point du bonus arraché au bout des arrêts de jeu. « On jouait un match à l’extérieur et ce n’était pas à nous de faire le jeu, c’était à Tarbes de le faire. On a été contré, pas mal en touche et on n’avait pas toutes nos munitions. Après, on y a cru vraiment. Ce qui est intéressant, c’est qu’à dix minutes de la fin, on était à moins neuf et on va chercher les ressources, pour aller chercher le bonus défensif qui comptera à la fin. C’est aussi important, pour le moral des troupes, de ne pas revenir avec rien. »

Emmanuel Maignien : C’est frustrant, on fait deux erreurs qu’on paye cash

L’entraîneur des avants est partagé entre la satisfaction de ramener un bonus et celle, peut-être, d’avoir manqué mieux. « C’est frustrant, parce qu’il y a un bon investissement des joueurs. On fait deux erreurs qu’on paye cash. » Deux en-avants qui coûtent deux essais dont un à zéro passe. « On a couru derrière le score. On avait mis en place une stratégie qui a été bonne et il ne nous a pas manqué grand-chose. Il ne manque pas grand-chose et c’est décevant. Je suis déçu parce que nos Garçons ne sont pas payés de leur investissement. Après, on a eu des carences en touche, où on a grillé pas mal de munitions. On a bien défendu et je pense que ce match était à notre portée mais on a fait trop d’erreurs pour pouvoir l’emporter. On était dans une bonne dynamique mais on était trop diminué par les blessures. On avait en plus deux joueurs en sélection et on n’est venu qu’à vingt-deux. On a fait jouer pas mal de jeunes et ça, c’est bien aussi. C’est très important pour le club. On va bien préparer Dijon pour gagner à la maison. »

Réactions du côté tarbais

Les vestiaires sont restés anormalement fermés pour un soir de victoire, ouverts seulement à quelques élus et sponsors mais aussi aux deux Espoirs Ugo Benhamada et Lucas Parrou, qui relèvent d’une grave blessure. Des Tarbais soulagés de l’avoir emporté mais frustrés d’avoir concédé le bonus offensif, alors que le match semblait plié.

Lionel Terré : Satisfait et soulagé du résultat

Le Président, qui est longtemps resté dans les vestiaires, était satisfait d’une victoire qui n’était pas évidente avant le match, contre un adversaire qu’il connaît bien. « C’est un club qui est comme nous, avec une Histoire, des valeurs, une Formation. Ce sont nos meilleurs ennemis. Je suis heureux du résultat, parce que ce n’est jamais facile de les battre. Et heureux de notre jeunesse qui rentre encore avec Hugo Croquet et ses soixante kilos de haine face à un Fidjien monstrueux. Je suis satisfait et soulagé du résultat face à une belle équipe. Ce qui veut dire qu’au bout de huit matchs, on est toujours dans les six. A nous de faire ce qu’il faut pour y rester. Ce sera dur mais c’est aux joueurs d’aller le chercher. » Malgré tout, le Président se refuse toujours à recruter malgré la cascade de blessures en première ligne et la perte de Parrou. « Je resterai fidèle à ce que j’ai dit. On a fait une préparation à trente cinq avec nos Espoirs et on finira avec ces trente cinq joueurs. C’est aux jeunes à prouver et à aller se chercher la place. On leur fait confiance et ils savent qu’ils auront la porte ouverte. » Une porte qui s’est ouverte pour Agueb et Croquet, comme elle s’est ouverte pour une neuf Espoirs cette année. Le Président assure que Tarbes a rendu ses comptes à la DNACG, avant le 15 octobre avec les 100 000 euros de fonds propres cumulés, nécessaires pour être éligibles administrativement à la montée, si Tarbes terminait dans les six premiers.

Hugo Croquet : On savait que ça allait être compliqué

Le jeune ailier de poche n’a pas été impressionné par les 1,93 m et 100 kg de Delaï. Il l’a stoppé sur place par des placages aux chevilles et il n’a pas hésité à le provoquer offensivement. « Oui, c’était un client mais avec mes 70 kg, des clients plus lourds que moi, j’en rencontre à tous les matchs même en Espoirs (rires…) » Hugo Croquet, modeste préfère parler du match. « On était deux équipes du même niveau. On fait une bonne mi-temps puisqu’on est devant au score. On savait que la deuxième mi-temps serait décisive et globalement, on fait un bon match. On savait que ça allait être compliqué parce que Dax n’allait rien nous donner. »

Thibaud Dulucq : On va se satisfaire des quatre points

Le jeune demi, qui a dû pallier aux absences combinées de Lhusero et de Pees, relativise sa prestation. « Le score était fait, on avait plus huit et on était un peu à l’abri. Je n’ai pas eu de ballons chauds à négocier quand je suis entré. On jouait dans leur camp et c’était moins dangereux et plus apaisant pour moi. » Au-delà de sa prestation, Thibaud Dulucq savoure la victoire. « On savait que c’était un match piège pour nous à la maison et on s’en est bien sorti, même si on leur laisse le bonus à la fin. On prend quatre points et on va se satisfaire de ces quatre points. »

Paul Sajous : On n’a pas su tuer le match

Que ce soit en troisième ligne comme à Cognac ou en seconde ligne contre Dax, Paul Sajous ne perd pas son sens de l’analyse. « C’était équivalent dans le combat. Après, on a fait des erreurs qui les ont laissé dans le match. On n’a pas su tuer le match au bon moment. Après, ils avaient une grosse conquête mais je pense qu’on les a bien contré dessus et on a fait la différence au fil du match. » C’était un match qu’il fallait gagner et on entame ce troisième bloc positivement. C’est dommage qu’on prenne ce dernier essai à la fin, qui leur laisse le bonus. » Quand on lui parle de Tulou, il rigole « Nous, on a Manu mais c’est vrai qu’il est solide » (rires…)

Thomas Millet : On a cassé beaucoup de placages

Absent lors de la mise en place vendredi pour un rendez-vous à Bordeaux pour un contrôle de sa mâchoire fracturée, le demi-de-mêlée était bien présent pour le match. On avait l’impression d’avoir les deux mêmes équipes. Tout était exactement pareil, on jouait le même jeu, j’ai l’impression qu’on avait les mêmes consignes, qu’on avait les mêmes combinaisons. En gros, on se neutralisait. Après, ils ont réussi à nous mettre en difficulté, avec quelques départs au ras quand leur demi-de-mêlée a pris un carton jaune. On n’était pas assez serré et on s’est fait un peu prendre. Mais sinon, défensivement, on était là. On a bien couvert le fond du terrain, avec un bon jeu au pied de Max (Oltmann), qui les a renvoyés chez eux. Derrière Teddy (Stanaway) a cassé beaucoup de placages et ça nous a bien aidé. » Thomas Millet confirme l’impression vu du bord du terrain que les trois-quarts tarbais étaient supérieurs. « Oui, sur les ballons qu’on écartait, les premiers placages étaient cassés. On était dans l’avancée mais on a fait beaucoup trop de fautes de mains pour essayer de prendre cinq points. On a fait beaucoup trop de fautes, du coup, on leur a laissé le ballon. Si on avait pu garder le ballon, j’ai l’impression qu’ils auraient craqués au bout d’un moment. » Si Tulou ne l’a pas impressionné, « Franchement, il ne m’a pas plus impressionné que Felipe (Manu). C’est le même niveau », un joueur a retenu son attention. « Celui que j’ai trouvé bon, c’est Levi le talonneur. Il a fait un très gros match et il est vraiment très dur à plaquer. »

Mathieu Berbizier : Cette année tous les joueurs sont costauds

Replacé à l’arrière depuis le début de la saison, Mathieu Berbizier, en l’absence de Pèes et de Lhusero, retrouvait le poste d’ouvreur, dans des conditions loin d’être idéales. D’autant qu’il lui fallait permuter avec Oltmann selon les situations de jeu, pour profiter de sa longueur de pied. « Quand on n’avait pas le ballon, j’étais derrière en troisième rideau. » Mais aussi pour profiter du gabarit de l’ailier face aux montées de Tulou qui venait chercher l’ouvreur. « Je ne suis pas le plus gros défenseur » rigole Mathieu. « Mais ça ne m’a pas empêché de bien le prendre lorsque je me suis retrouvé face à lui. » Preuve peut-être que les Dacquois l’avait bien ciblé et qu’ils ont réussi à aller le chercher quand même. Mais l’arrière en a vu d’autres. « Cette année, tous les week-ends, il y a des joueurs costauds, solides, qui savent jouer au rugby. »

Maxime Oltmann : On s’adapte équipe par équipe

L’ailier, incontournable à son poste, a été placé à l’arrière pour faire monter Berbizier à l’ouverture. Un choix tactique, par rapport à la longueur de son coup de pied, en l’absence de Pèes et de Lhusero, mais aussi pour suppléer Berbizier à l’ouverture en phase défensive. Un choix qui s’est révélé payant, même si Maxime Oltmann n’avait pas joué à l’arrière depuis les Juniors à Perpignan. « J’appréhendais, mais ça s’est plutôt bien passé, je ne me suis fait prendre qu’une fois. » Il est vrai que Fabien Fortassin l’avait fait travailler spécifiquement toute la semaine. Un Fabien Fortassin qui décortique le jeu de tous ses adversaires. « On s’adapte beaucoup à ce que font les autres équipes. Je n’avais jamais connu ça, à ce point. On s’adapte vraiment, équipe par équipe. Notre système défensif change par rapport à chaque adversaire. » Une méthode qui demande beaucoup d’implication et d’attention. « Aux séances vidéos, il faut toujours rester concentré, parce que tout change à chaque fois. En attaque, c’est pareil, on change à chaque fois. » Une méthode qui plait particulièrement au Vanuatais car elle lui permet de rester concentré et de prendre du plaisir. « Tous les jours, il y a quelque chose à apprendre. C’est mieux que de faire tous les jours la même chose, à force, le rugby, c’est chiant. » Maxime Oltmann retrouve le goût au jeu qu’il avait perdu. « Pour moi, le rugby doit me procurer du plaisir et ici, je suis content. » 

Felipe Manu : On n’était pas au top et c’est bien d’avoir gagné

Depuis sa déprime après Nice, les Tarbais ont engrangé deux victoires mais le Néo-Zélandais est toujours aussi exigeant sur le contenu. « La différence, entre une grande et une petite équipe, c’est d’arriver à gagner même quand elle n’est pas à 100%. L’important c’est d’arriver à gagner même quand on est dos au mur et qu’il n’y a rien qui marche. Contre Dax, c’était comme ça. On n’était pas au top et c’est bien d’avoir gagné. » Felipe Manu, fait référence aux vicissitudes rencontrées depuis Cognac. Mais malgré la victoire, le troisième ligne voit plus loin. « Je suis content mais il y a plein de choses qu’on peut faire mieux, qui sont à régler entre nous. » Notamment la discipline. « On n’a pas été assez exigeant sur le terrain. Il y a plein de fautes, plein de pénalités qu’on a données. Mais c’est bien aussi d’avoir gagné comme ça. » Comme d’habitude, Felipe Manu est le dernier à quitter les vestiaires après avoir passé le balai. Une façon peut-être, avec la musique, de faire retomber l’adrénaline.

Propos recueillis par Jean-Jacques Lasserre