Application StopCovid : La France face à Apple et Google
Les nuages s’accumulent au-dessus de StopCovid. Durant le week-end, Berlin s’est retiré du projet paneuropéen PEPP-PT au profit du protocole décentralisé DP-3T. Avant l’Allemagne, la Suisse, l’Autriche et l’Estonie avaient déjà choisi le projet DP-3T. Ce dernier a aussi pour avantage d’être compatible avec les technologies développées par Google et Apple afin de permettre le traçage des personnes.
Or la France, pour des raisons de souveraineté, rejette la solution des deux géants américains. Elle a donc fait le choix de développer sa propre solution, dont on sait qu’elle se basera sur le protocole Robert élaboré par l’Inria , privilégiera le pseudonymat à l’anonymat, et sera développée par un consortium associant notamment Orange, CapGemini, Dassault ou Withings.
Deux modèles en concurrence
Les deux géants ont certes prévu des exceptions - mais dans le cadre de leur solution justement rejetée par la France. Paris a bien sollicité une dérogation à Apple, restée sans réponse. Dimanche, 300 experts en cryptologie et sécurité informatique ont ainsi alerté dans une lettre ouverte contre les « risques très importants quant au respect de la vie privée et des libertés individuelles », et demandé une transparence complète. La publication des sources de StopCovid a par ailleurs été demandé par l’Anssi , garante de la sécurité du dispositif.
Mais comme pour brouiller les pistes, le compte de BetaGouv qui avait commencé à publier les sources de StopCovid sur la plateforme de développement Github a été fermé ce week-end. On est loin de l’enthousiasme des débuts du projet. </span