Assemblée Générale de la chambre des métiers et de l’artisanat
L’assemblée générale de la chambre des métiers et de l’artisanat des Hautes-Pyrénées s’est déroulée sous la présidence de Daniel Pugès et en présence de Serge Crabié, président de la chambre régionale de métiers et de l’artisanat d’Occitanie, Chantal Robin Rodrigo vice-présidente du conseil départemental, Béatrice Massoulard, responsable de l’unité départementale de la DIRECCTE ainsi que de nombreux ressortissants.
Après avoir remercié les personnalités présentes, Daniel Pugès a regretté l’absence des parlementaires, saluant au passage le travail de proximité mené avec eux.
Le rapport moral de Daniel Pugès
Je tenais également à saluer la présence de mon ami Serge CRABIE, Président de la Chambre Régionale de Métiers et de l’Artisanat d’Occitanie, qui nous fait l’honneur d’être à nos côtés ce soir. Il est venu accompagner de son Secrétaire Général, Monsieur Thierry AUCOUTURIER, que je salue également.
Ta venue, Serge, est un signe fort pour les départementalistes que nous sommes toi comme moi.
Dans cette période trouble, l’APCMA, notre tête de réseau, cherche à tout prix à nous imposer son dictat en voulant, coûte que coûte, contre notre volonté, un modèle unique de régionalisation qui n’est pas le nôtre, contrairement à la décision prise démocratiquement par l’ensemble des Présidents de Chambres de Métiers et de l’Artisanat de France en 2010.
Madame la représentante de l’Etat, écoutez bien les propos qui vont suivre car, en tant que représentant de l’État, nous comptons tous sur vous, pour faire remonter aux plus hauts responsables de l’État, cette situation qui a amené notre représentation nationale à entreprendre des démarches auprès du Gouvernement, sans notre accord et contre toute décision démocratique.
Pire encore, le jour même où l’on nous réunit en séminaire à Paris pour débattre de l’avenir de notre réseau, ce fameux mardi 12 septembre, nous apprenons, à posteriori, qu’un amendement, porté par Bernard STALTER, Président de l’APCMA, et les membres de son Bureau national, visant à imposer un modèle régional d’établissement unique, était déposé auprès du groupe parlementaire de la majorité, sans aucune concertation, sans aucun dialogue, sans même avoir abordé le sujet durant cette journée de séminaire avec l’ensemble des Présidents du réseau des Chambres de Métiers et de l’artisanat.
Cette décision unilatérale, portée par l’échelon national, est un véritable coup de massue pour notre réseau.
Notre représentation nationale nous a trahis, et je pèse mes mots, Madame la Directrice.
Cet amendement, n° 2133 au projet de loi PACTE, a malheureusement été voté depuis en première lecture à l’Assemblée Nationale.
Mais sachez, Mesdames et Messieurs, Chers amis, que nous nous battons et que nous nous battrons jusqu’au bout pour tenter de faire supprimer cet amendement qui mettrait fin à tout le travail de proximité que nous réalisons quotidiennement auprès de nos ressortissants dans notre territoire rural et montagnard. Travail qui porte ces fruits sur le maintien de l’emploi, la formation et la pérennisation des économies locales, etc…
Cette centralisation des moyens et des pouvoirs au niveau régional n’est qu’une étape avant la nationalisation pure et simple de notre réseau.
Madame la Directrice, Madame la représentante de l’État, mon ami Serge s’est exprimé devant le Secrétaire Général aux Affaires Régionales, lors de l’Assemblée Générale de la Chambre Régionale de Métiers et de l’Artisanat d’Occitanie, pour dénoncer cette situation, alors même que la tutelle, en l’occurrence le SGAR d’Occitanie, saluait le travail remarquable effectué par les Chambres de Métiers et de l’Artisanat d’Occitanie pour la mise en place d’un processus de mutualisation et d’harmonisation de nos établissements consulaires dédiés à l’artisanat.
Je vous avoue, Chers amis, ne pas comprendre cette situation que nous vivons. Alors que l’ensemble des Présidents des 13 départements d’Occitanie ont signé à l’unanimité une motion visant à dénoncer cette situation, c’est aujourd’hui la représentation syndicale et politique régionale qui s’oppose à cette décision.
En effet, pour celles et ceux qui ont assisté à la dernière Assemblée Générale de la Chambre Régionale de Métiers et de l’Artisanat d’Occitanie, vous avez pris connaissance de la prise de position conjointe des représentants régionaux de l’U2P, de la CAPEB, de la CNAMS et de la CGAD, pour dénoncer cette volonté de rayer de la carte l’échelon départemental.
Sur le fond comme sur la forme, nous nous opposerons farouchement à cette manière de fonctionner digne d’une dictature.
Madame la représentante de l’État, vous êtes notre tutelle et vous ne pouvez laisser faire de telles pratiques.
On nous a dupés, on nous a menti, et maintenant, on veut nous faire disparaître.
Attention à ne pas créer un fossé entre les territoires, sinon demain, seules les métropoles existeront.
Attention à ne pas laisser se créer « deux Frances » : la France des villes concentrant les pouvoirs et les moyens économiques autour des Préfectures de région et la France des campagnes, la France des départements ruraux qui seront condamnés à disparaître.
Attention à ne pas laisser une vision parisienne décider d’un tel découpage.
Serge, je t’ai déjà entendu t’exprimer sur cette situation ubuesque mais je souhaite que, lors de ta prise de parole, tu nous fasses part de ton point de vue.
Le projet de loi PACTE, c’est aussi la fin de l’obligation du stage de pré-installation des créateurs repreneurs d’entreprise, le fameux SPI.
Pour rappel, ce stage de cinq jours vise à présenter toutes les facettes du monde de l’entreprise, qu’elles soient financières, fiscales, sociales, réglementaires ou managériales.
Ce stage est considéré comme un frein à la création d’entreprise par le Gouvernement.
Là encore, comment notre représentation nationale, l’APCMA, a pu laisser passer cette idée qu’un jeune créateur d’entreprise, titulaire d’un CAP ou d’un BP, avait reçu une formation entrepreneuriale durant sa formation initiale, que ce stage de cinq jours, facturé moins de 200 €, était un frein financier à la création d’entreprise.
Qui peut imaginer un seul moment que tous les créateurs d’entreprise sont armés, en termes de connaissances du monde de l’entreprise, lorsque 1 créateur sur 2 disparaît 3 ans après.
Comment l’APCMA ne s’est-elle pas battue pour expliquer l’importance de suivre ce stage ?
C’est incroyable, ou tout simplement bien orchestré par ceux qui souhaitent notre disparition. Alors, qu’ils nous le disent sans se cacher derrière soit disant de fausses volontés des chambres départementales.
L’actualité législative, c’est aussi, comme vous le savez, la loi sur « la Liberté de choisir son avenir professionnel » qui a été adoptée en lecture définitive le 1er août 2018 par l’Assemblée Nationale.
Beaucoup de points restent encore à éclaircir et nous serons attentifs et vigilants à la mise en place de cette loi qui réforme en profondeur l’ensemble des aspects liés à la formation initiale, professionnelle et continue.
À ce sujet, vous, Mme Béatrice MASSOULARD, Responsable de l’Unité Départementale de la DIRECCTE, vous présenterez dans quelques instants un focus sur cette loi.
Je ne m’étendrai donc pas plus sur le sujet.
L’artisanat, c’est aussi l’apprentissage et la transmission des savoir faire et des compétences.
M. BOUJU était à mes côtés lors de notre 48ème traditionnelle cérémonie de remise des diplômes aux apprentis et stagiaires de notre établissement de formation, l’Ecole des Métiers, qui s’est déroulée le 20 novembre dernier.
Il a pu constater que les réussites, et pas seulement en termes de réussites dans l’obtention des diplômes, mais surtout de réussites en termes d’insertion dans le monde du travail, sont légions.
75% de ces apprenants ont trouvé du travail à l’issue de leur formation.
Qui peut se targuer d’un tel succès ?
Comme vous l’avez constaté, le rôle d’outil d’insertion de notre établissement de formation fonctionne à merveille et nous nous en félicitons tous les jours.
Dites le à Mme la Préfète, Mme la Directrice.
Mme la Préfète, que nous verrons d’ailleurs demain à l’Ecole des Métiers pour le coup de projecteur sur notre Formation « 100% Fibre Optique », mise en place avec le Conseil Départemental des Hautes Pyrénées. En formant 10 demandeurs d’emploi dont 4 bénéficiaires du RSA au métier d’installateur câbleur fibre optique, nous allons nous positionner pour éviter la venue en Hautes-Pyrénées de main d’œuvre extérieure pour réaliser cet immense travail de déploiement de la fibre.
Cette formation « 100% Fibre Optique » est unique en France et va permettre à ces 10 stagiaires de retrouver de l’emploi à l’issue de leur formation qui se termine à la mi-décembre.
Demain donc, nous aurons l’honneur, outre de recevoir Mme la Préfète, de voir sur notre établissement de formation, la venue de Mme Carole DELGA, Présidente de la Région Occitanie / Pyrénées-Méditerranée, de M. Michel PELIEU, Président du Conseil Départemental des Hautes-Pyrénées et de Mme Patricia GORIAUX, Directrice d’Orange Sud.
Ce coup de projecteur sur notre Ecole des Métiers est une formidable opportunité de développement.
Mais la concrétisation de ce projet n’a pu se faire sans une liberté de fonctionnement départemental pour notre Chambre Consulaire.
C’est cela que vous souhaitez voir disparaître Mme la Représentante de l’Etat ?
Je ne le pense pas et c’est pour cela que nous comptons sur vous et sur votre soutien engagé.
Il est temps de revenir maintenant à l’ordre du jour :
♦ Rapport de la Commission des Finances
• Examen du Budget rectifié n° 2 - 2018 et du Budget primitif de l’exercice 2019
• Redevances et Prestations 2019
♦ Rapport de la Commission du Développement Economique et Territorial
♦ Rapport de la Commission Formation Professionnelle
♦ Intervention de Mme Béatrice MASSOULARD, Responsable de la DIRECCTE 65, sur la loi pour « la Liberté de choisir son avenir professionnel »
♦ Informations diverses
♦ Questions diverses
Avant de conclure mon rapport moral et d’activité, je tenais à remercier l’ensemble des collaborateurs, des équipes administratives et enseignantes de la CMA des Hautes–Pyrénées et de l’Ecole des Métiers qui, malgré un avenir incertain, maintiennent une activité sérieuse et dynamique au quotidien.
Bravo Mesdames et Messieurs, bravo à tous, de manière générale, pour votre travail irremplaçable au service des artisans des Hautes-Pyrénées.
Je voudrais saluer également Mme Ghislaine TAFFARY, Présidente de l’Association Nationale des Membres de l’Ordre National du Mérite des Hautes-Pyrénées, ainsi que les récipiendaires, qui se verront remettre le prix de l’Education Citoyenne de l’Ordre National du Mérite à la fin de nos travaux.
Une fois n’est pas coutume, j’ai souhaité être court mais j’espère de tout cœur que les messages qui ont été délivrés soient entendus et compris par tous, et je le souhaite vivement qu’ils soient rapportés de manière très large à nos décideurs
Mesdames et Messieurs, je vous remercie pour votre écoute et pour votre soutien sans faille.