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ATTAC veut redonner le contrôle de l’eau aux citoyens

samedi 22 octobre 2016 par Rédaction

Alors qu’une conférence internationale sur le thème de l’eau se tient cette semaine à Lourdes, les militants d’ATTAC 65 souhaitent redonner aux citoyens un droit de regard sur ce bien naturel collectif, menacé selon eux par la convoitise des sociétés privées et des multinationales.

Ils se sont invités cette semaine à « l’Euro-Riob », la conférence internationale pour l’application de la « Directive cadre européenne pour l’eau ». Mais les militants d’ATTAC 65 n’avaient pas été prévenus officiellement de l’organisation de cette conférence stratégique à Lourdes. « Claude Miqueu, élu local très impliqué dans les problèmes de l’eau, nous avait assuré que cette conférence aurait lieu au printemps 2016, et qu’il nous en avertirait. Mais cela n’a pas été le cas. Nous avons découvert par un autre biais cet événement programmé finalement cette semaine. Et nous avons décidé d’aller sur place, car nous sommes des citoyens concernés par l’usage public de l’eau », explique Michel Sanciaud, président d’ATTAC 65. Les membres de l’association évoquent l’article 14 de la directive européenne relative au « retour de la qualité des eaux », où il est fait mention de « la consultation et de la participation du public et des consommateurs ». Une préconisation qu’ils estiment oubliée par les pouvoirs publics. « Il est grand temps que les citoyens soient de nouveau associés à la délibération sur l’eau, ce bien commun », affirme Marcel, un autre militant d’ATTAC 65.

Le bassin Adour Garonne, dont fait partie le département des Hautes-Pyrénées, regroupe 26 départements et 7 millions d’habitants. Or, le Schéma Directeur d’aménagement et de gestion des eaux prévoit un programme de mesures d’un coût de 3 milliards d’euros, financé par la redevance, pour atteindre l’objectif de 69% des eaux en bon état dans un délai de 5 ans. « Les citoyens financeurs sont exclus de la gestion de l’eau et n’ont aucun droit de regard sur les dépenses », dénonce Régine, membre d’ATTAC 65. L’association, aux côtés d’autres collectifs - Eau Bien Commun France, Les Amis de la Terre, France Libertés et la Coordination Eau Ile de France - revendique, au nom du respect des citoyens et des consommateurs, un droit de contrôle sur cette gestion de l’eau.

ATTAC 65 attire aussi l’attention des usagers d’eau potable sur le non-respect de la loi Brottes, qui interdit les coupures d’eau par Veolia, Saur et Suez. L’association signale notamment un cas récent de coupure d’eau sur la commune de Tournay, dans les Hautes-Pyrénées. Autre danger pointé par les militants d’ATTAC 65 : la signature des accords du TAFTA et du CETA. « Nous sommes en mesure d’affirmer que l’article 1.9 du CETA stipule ceci : ‘toutes les utilisations de l’eau (potable, pour l’irrigation ou pour l’assainissement), peuvent être traitées comme des marchandises’ ». Les membres d’ATTAC 65 en appellent donc à la vigilance de tous les citoyens : « l’eau est un bien commun vital. Sa gestion doit rester ou revenir dans le domaine public. La Régie publique de l’eau est la meilleure protection contre les multinationales, le CETA et le TAFTA ».

Jean-François Courtille