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La troisième « Nuit Debout » tarbaise s’engage sur la double voie de la réflexion et de l’action sociale

samedi 30 avril 2016 par Rédaction

Constitution pour un nouveau modèle social, actions non violentes sur des sites économiques, recherche d’une pédagogie pour consommer autrement et communication lors de la manifestation du 1er mai : tels sont les principaux thèmes abordés le 29 avril 2016 lors de la troisième « Nuit Debout », sur la place de la Mairie de Tarbes. Deux autres commissions et un atelier de travail ont été mis en place. Prochain rendez-vous le 4 mai sur la place de la Mairie.

La « convergence des luttes » et la réflexion sur des thèmes concrets en commissions. La troisième « Nuit Debout » des Hautes-Pyrénées, à Tarbes, le 29 avril, accède à un nouveau stade de maturation. Près de 70 personnes, au plus fort de la soirée, ont participé à cette assemblée générale, précédée par un travail en petits groupes.

Premier constat : l’impact fort de l’action menée en commun avec ATTAC 65, à l’issue de la manifestation contre le projet de loi El Khomri le 28 avril à Tarbes. Une expérience qui pousse les membres de la commission « Action non violente » à proposer d’autres initiatives pacifiques et symboliques, en lien avec des luttes sociales déjà existantes, sur des sites économiques de la ville. Par ailleurs, les membres de la commission « Communication », qui a réalisé les panneaux très remarqués lors de la manifestation du 28 avril, proposent d’accentuer la visibilité de « Nuit Debout » lors du défilé du 1er mai. Le porte-parole de la commission, Jean-Paul, est mandaté par l’assemblée générale pour présenter « Nuit Debout » lors des discours de la Fête du travail. Un débat, non encore tranché, a lieu sur l’opportunité ou non de diffuser des tracts, ce qui impliquerait la mise en place d’un budget. Pour l’heure, « Nuit Debout » privilégie la communication par Facebook et par le bouche à oreille. Sans oublier sa présence dans les rendez-vous sociaux du département.

« Nous avons abordé la question du modèle social que nous souhaitons mettre en place », précise Morgane, porte-parole de la commission « Constituante ». « Nous avons aussi défini ce que nous ne voulions pas pour cette assemblée constituante. Cela nous a amenés à éclaircir des notions comme celles de l’Etat, de la République, ou de la Démocratie. Enfin, nous pensons créer de petits groupes de travail, pour étudier ce projet de Constituante sur un niveau à la fois local et national ». La commission « consommer local » a exploré de son côté les « bonnes pratiques » existant au niveau des Hautes-Pyrénées, dans des domaines aussi variés que l’alimentation « bio », le recyclage, les garages associatifs ou la formation au permis par des associations. L’idée émerge de lancer un recensement des pratiques possibles pour consommer autrement dans notre département, en s’appuyant sur les connaissances de chacun.

Catherine, désignée pour cette soirée comme modératrice des débats, demande si d’autres personnes souhaitent créer des commissions de réflexion. Deux propositions surgissent. L’une concerne « l’immigration ». C’est l’occasion pour un jeune homme militant à la Cimade d’apporter son témoignage à propos des « Cercles du silence », qui ont lieu le dernier mardi de chaque mois sur la place de la Mairie. Objectif : attirer l’attention sur la détresse des réfugiés et des demandeurs d’asile en France. L’autre commission proposée est celle de « l’auto-partage », qui propose d’innover en matière de transport, pour faciliter l’accès de tous à la mobilité, sans trop impacter l’environnement. Enfin, un jeune homme, Manu, propose de constituer un atelier « droit et philosophie ». Il lance un appel aux juristes qui ont envie de travailler sur la question du lien entre justice et politique. Une rencontre est proposée le jeudi 5 mai dans la soirée, 1 rue de l’Harmonie à Tarbes. Chaque proposition fait l’objet d’un vote à main levée, y compris celle qui vise à avancer au mercredi 4 mai la date de la quatrième « Nuit Debout », pour « tenir compte du pont de l’Ascension ».

Au sein de l’assemblée, quelques élus locaux ou responsables syndicaux sont présents, en tant que citoyens. Ils portent un regard bienveillant sur la démarche de « Nuit Debout ». Romain Pagnoux, conseiller régional « Nouveau Monde », vient « par curiosité et par conviction ». Il trouve intéressant « d’assister à la naissance d’un mouvement citoyen spontané, à l’écart des formations politiques ». Manuel Espejo, secrétaire de l’UL CGT de Tarbes, souligne la place importante prise par « Nuit Debout » dans le mouvement social actuel. « Pendant cette période de vacances, ils nous ont aidé à maintenir la flamme de la mobilisation contre le projet de loi El Khomri ». Après les comptes rendus des commissions, les participants poursuivent leurs conciliabules en petits groupes. Morgane, anthropologue et politologue, confie les raisons de son engagement dans les « Nuits Debout ». « C’est la perspective d’une reconquête de la citoyenneté, en posant des actes concrets. Une citoyenneté qui ne se limite pas à l’utilisation du bulletin de vote. « Nuit Debout » nous permet de faire de la politique autrement que par les institutions et par le système tel qu’il est établi aujourd’hui ». Dans le crépuscule, la statue de Danton se détache au-dessus de ces alter-citoyens du XXIème siècle. Comme un trait d’union entre la naissance de la République française et le rêve d’une nouvelle constitution …

Jean-François Courtille