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Cinq syndicats appellent à manifester le 31 mars à Tarbes contre le projet de loi « Travail »

mercredi 30 mars 2016 par Rédaction

« Tous dans la rue le 31 mars, à 10h30, de la Bourse du Travail à la Préfecture » : c’est l’appel lancé par les syndicats Solidaires, CGT, FO, FSU et UNEF des Hautes-Pyrénées. Lors d’une conférence de presse, ils ont expliqué pourquoi ils combattent avec détermination le projet de loi « Travail », même après la rédaction d’une seconde mouture du texte par le gouvernement.

« Si cette loi El Khomri est adoptée, nous ne reviendrons pas au XIXème siècle, mais au temps des « Seigneurs » et de la féodalité ». Lors de leur conférence de presse intersyndicale, vendredi dernier à la Bourse du Travail de Tarbes, les responsables de Solidaires, de la CGT, de FO et de l’UNEF, auxquels la FSU, absente, avait confirmé son soutien, ont lancé un cri d’alarme. Ils ont appelé à « un grand rassemblement des salariés, des fonctionnaires, des demandeurs d’emploi, des travailleurs précaires, des étudiants, des lycéens et des retraités, jeudi 31 mars à 10h30, devant la Bourse du Travail, pour défiler dans les rues de Tarbes jusqu’à la Préfecture ».

Malgré la rédaction d’une deuxième mouture de ce projet de loi « Travail », les cinq syndicats restent déterminés à obtenir dans la rue son « retrait pur et simple ». Principale pierre d’achoppement : le renversement de la hiérarchie des conventions négociées entre le patronat et les salariés. « Aujourd’hui, le code du travail prime sur la convention collective nationale, qui elle-même a le dessus sur les accords de branche, puis sur les accords d’entreprise », expliquent les responsables syndicaux. « Avec la loi El Khomri, l’accord d’entreprise primera sur les autres échelons de négociation. Ce système fera émerger, dans les faits, un code du travail au sein de chaque entreprise. Et si la présence syndicale est trop faible, les salariés seront complètement à la merci de leurs employeurs ».

Autre cible des syndicats : la facilitation des procédures de licenciement. « Une simple baisse du carnet de commandes d’une entreprise pourra suffire pour justifier des suppressions d’emploi. Et si un salarié refuse la mise en place d’un accord d’entreprise, il pourra être licencié sans motif ». Les responsables syndicaux rappellent que seulement 18 % des offres d’emploi dans les Hautes-Pyrénées en 2015 concernaient des CDI, certains à temps partiel. « La loi El Khomri accentuera encore ce phénomène, certains employeurs pouvant choisir de remplacer des CDI par des contrats précaires, comme c’est souvent le cas, par exemple, dans la grande distribution ».

Les syndicats reconnaissent une seule avancée réelle dans la nouvelle mouture du projet : l’abandon de l’article permettant la journée de 10 heures et la semaine de 40 heures pour les apprentis. Concernant le recul sur le plafonnement des indemnités prud’homales, ils relativisent la portée de cette concession gouvernementale. « Dans les faits, la loi Macron, qui permettra de fixer un barême « indicatif » concernant les indemnités, ouvre déjà la porte à une limitation du montant des indemnités ».

Seul jeune présent lors de la conférence de presse, le référent de l’UNEF à Tarbes, Corentin Genois, a dénoncé « une loi qui ouvre le champ à un avenir de précarité professionnelle pour tous les jeunes. Comment, dans ces conditions, espérer construire le moindre projet ? ». Une inquiétude qui pousse l’UNEF de Tarbes à rejoindre l’appel national du syndicat étudiant pour la grève et la manifestation du 31 mars. Le principal point d’interrogation sur cette journée de mobilisation contre la loi El Khomri concerne le degré de mobilisation des lycéens, qui n’ont pas de syndicats dans les Hautes-Pyrénées. En attendant, les militants syndicaux ont prévu de distribuer des tracts devant les lycées, l’IUT, sur les ronds-points de Tarbes et devant les antennes de Pôle emploi. La coordination nationale des étudiants se réunira samedi prochain à Rennes, et un appel à une nouvelle mobilisation des jeunes le 5 avril est déjà prévu.

Jean-François Courtille