400 manifestants à Tarbes contre le projet El Khomri
Avant le grand rendez-vous interprofessionnel du 31 mars, près de 400 personnes ont défilé ce jeudi midi dans les rues de Tarbes, pour demander le retrait du projet de loi « Travail ». Un lycéen de Marie Curie a lu la déclaration intersyndicale sur le parvis de l’Hôtel de Ville.
« Motivés, motivés, il faut se motiver » - « Accroche à ton cœur, un morceau de chiffon rouge ». Les chansons de Zebda et de Michel Fugain ont accompagné jeudi midi le rassemblement des opposants au projet de loi El Khomri, place de Verdun à Tarbes. Les quelques 400 manifestants, dont une cinquantaine de lycéens et d’étudiants, ont fait de ce troisième défilé dans les rues de Tarbes un « tour de chauffe » avant le grand rendez-vous interprofessionnel programmé jeudi 31 mars.
« Beaucoup de jeunes se sont réservés pour la manif de la semaine prochaine », confie Nils, lycéen à Marie Curie. « Nous allons organiser bientôt une assemblée générale avec les étudiants, pour élire nos délégués à la Coordination nationale qui aura lieu à Rennes le 2 avril », ajoute Corentin Genois, responsable de l’UNEF à l’IUT de Tarbes.
Cette troisième manifestation contre le projet El Khomri était organisée par la coordination syndicale CGT-FSU-FO-Solidaires-UNEF. La date du 24 mars avait été choisie en raison de la présentation, ce même jour, du projet de loi au Conseil des ministres. Les lycéens de Marie Curie, à Tarbes, se sont mobilisés, comme lors des deux précédentes manifestations. « Nous demandons le retrait sans conditions du projet El Khomri », affirme Nils, lycéen en classe de seconde. « Il est impossible d’accepter un tel recul social en France. Au contraire, nous devrions aller vers les 32 heures hebdomadaires et vers des contrats de travail plus stables ». Et le jeune homme dénonce pêle-mêle « les licenciements qui seront possibles sans réel motif, les heures supplémentaires moins payées, la possibilité de travailler jusqu’à 12 heures par jour ». Les lycéens et les étudiants ont déjà organisé une assemblée générale à la Bourse du travail de Tarbes pour se coordonner.
Corentin, étudiant à l’IUT de Tarbes, s’est mobilisé parce qu’il est « fondamentalement contre l’idée même de diminuer la protection des salariés ». Le jeune homme complète ainsi son argumentation : « on nous propose un projet de loi qui va à l’encontre des salariés et favorise uniquement les employeurs. Il nous sera impossible de nous stabiliser, si nous risquons de perdre nos emplois du jour au lendemain. La baisse des indemnités prud’homales ne nous permettra même pas de nous défendre face à des entreprises qui voudront mettre fin aux contrats à durée indéterminée ». Un sombre tableau qui rejoint l’analyse d’Annick, militante au syndicat Solidaires. « Pour les jeunes, cela prépare un bel avenir ! La loi va remettre en question les CDI ». Le projet El Khomri s’inscrit pour elle dans la même ligne que le démantèlement du service public, « avec une réduction des effectifs. Et la difficulté croissante, pour les fonctionnaires, d’assumer leur travail quotidien ». Parmi les banderoles portées par les manifestants, plusieurs évoquent les atteintes au Code du travail, victime d’un « meurtre avec préméditation ».
De son côté, Alain Franchet, responsable de la CGT énergie, est venu pour manifester contre un projet « qui ne fera que précariser le monde du travail, sans résorber le chômage ». A l’issue de la manifestation, il lance un appel à un « rassemblement des citoyens pour la défense d’un véritable service public de l’énergie » vendredi 25 mars à 8h30, à l’auditorium du Téléport 1, près de l’aéroport de Tarbes-Lourdes-Ossun. Une action organisée à l’occasion de la venue de trois directeurs régionaux de la production hydraulique et de la distribution.
Arrivés sur la place de l’Hôtel de Ville, les manifestants écoutent la déclaration intersyndicale lue par Nils, le lycéen de Marie Curie. « La nouvelle mouture proposée par le gouvernement conserve la même philosophie que la précédente ». Les syndicats dénoncent la « garantie jeune » proposée par le gouvernement. « Elle n’offre précisément aucune garantie d’accès et de sécurité dans l’emploi pour la jeunesse. C’est un bluff, un tour de passe-passe imaginé par Valls, et sans doute négocié en coulisses, afin d’offrir une porte de sortie à certains dirigeants de syndicats, qui n’ont pas manqué, comme à leur habitude, de s’y engouffrer ».
Un rendez-vous est désormais proposé par l’intersyndicale des jeunes et des salariés le 31 mars, à 10h30, devant la Bourse du travail, pour « une énorme journée de grève et de manifestation dans les rues de Tarbes ». Les lycéens et les étudiants prévoient des assemblées générales préparatoires dans la semaine à venir. Le mouvement est sans doute loin d’être achevé …
Jean-François Courtille
Rédaction
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