Appel intersyndical à un rassemblement devant le Tribunal de Tarbes le 2 décembre
Un rassemblement aura lieu mercredi 2 décembre, de 13h à 15h, devant le Tribunal de grande instance de Tarbes, à l’appel des syndicats CGT, Solidaires et FSU. Lors d’une conférence de presse mercredi, les trois syndicats ont précisé que cette action sera organisée pour soutenir un conseiller prud’homal du collège « industrie », convoqué par le Procureur de la République des Hautes-Pyrénées.
Un appel commun à trois syndicats : la CGT, Solidaires et la FSU. Un rassemblement programmé le 2 décembre, une date inscrite en noir dans le calendrier des militants syndicaux. Sur le plan national, cette date correspond à la comparution en justice des salariés d’Air France, dans l’affaire de la « chemise déchirée », lors de l’annonce du plan social par les responsables de la compagnie aérienne. Dans les Hautes-Pyrénées, un conseiller prud’homal, salarié, militant de la CGT et membre du collège « industrie » du tribunal des Prud’hommes, sera entendu le même jour par le Procureur de la République.
« Nous ne connaissons pas officiellement le motif de sa convocation », explique François Dousseau, secrétaire général de l’UD CGT. « Mais nous craignons que cette convocation, qui pourrait être suivie d’une éventuelle sanction, soit liée à des manœuvres orchestrées par des syndicats patronaux ». Le responsable de la CGT dénonce un climat de « violence sociale », dans notre pays, qui se traduit par des actions judiciaires contre des militants syndicaux. Il cite encore l’exemple de syndicalistes de la CGT énergie à Toulon, convoqués au commissariat après la journée nationale d’action du 8 octobre, pour avoir effectué des coupures électriques. « On a pris leurs empreintes et on a procédé à des relevés ADN comme s’il s’agissait de criminels », s’indigne François Dousseau.
De son côté, Michel Torres, secrétaire départemental de la FSU, estime que la pression est actuellement forte contre « les organisations syndicales qui portent un vrai projet de transformation sociale ». Il craint une remise en question des « grandes conquêtes sociales issues des orientations du Conseil National de la Résistance ». Evoquant le contexte difficile provoqué par les attentats terroristes, il souligne que « la vigilance reste malgré tout de mise sur les questions sociales ». Véronique Courtois, secrétaire départementale de Sud Santé Sociaux et responsable de Solidaires, s’étonne du manque de respect du gouvernement dans les négociations avec les partenaires sociaux. « Nous avons le sentiment que notre point de vue n’est plus pris en compte. Plusieurs ministres n’hésitent pas à passer outre l’opposition de syndicats comme les nôtres. Pourquoi nous consulter, dans ces conditions ? Cela pose question concernant le fonctionnement de notre démocratie ».
Lors de la conférence de presse, les trois syndicats ont aussi attiré l’attention sur le conflit social chez Euralis, ou sur l’opposition des salariés de l’énergie aux « projets de privatisation de l’hydro-électricité ». Ils ont pointé « les attaques contre l’hôpital public ». Et ils ont dénoncé « le mauvais usage des aides aux entreprises », citant en exemple l’affaire récente de la plateforme téléphonique MG Call IRC à Tarbes. En conclusion, les responsables de la CGT, de Solidaires et de la FSU ont appelé les salariés et les demandeurs d’emploi à se mobiliser ensemble contre « la violence sociale », en participant largement au rassemblement du mercredi 2 décembre devant le Tribunal de grande instance de Tarbes. Pour soutenir, dans un même élan, le conseiller prud’homal du collège « industrie » et les salariés d’Air France.
Jean-François Courtille