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Assemblée générale de la CMA 65 : le rapport d’activités du président Daniel Pugès

mercredi 25 novembre 2015 par Rédaction

Mardi 24 Novembre 2015, la Chambre de Métiers et de l’Artisanat des Hautes-Pyrénées a tenu, dans ses locaux, son Assemblée Générale, en présence de nombreuses personnalités. Lire ci-dessous la longue intervention du président Daniel Pugès.

L’allocution de Daniel Pugès, président de la CMA 65

 

Monsieur le Président de la Chambre Régionale de Métiers et de l’Artisanat Midi-Pyrénées,

Monsieur le Conseiller Régional,

Monsieur le Maire de Tarbes,

Mesdames, Messieurs les Présidents,

Mesdames, Messieurs les Directeurs,

Mesdames, Messieurs,

Chers Collègues, Chers amis,

 

C’est avec une émotion toute particulière que j’ouvre nos travaux d’hiver 2015. En effet, nous ne pouvons être indifférents aux événements qui se sont produits le 13 novembre dernier dans notre pays. La solidarité, le courage et l’abnégation, dont notre peuple a fait preuve dans l’adversité, font chaud au cœur.

 

Le marasme économique, dans lequel nous vivons, est devenu presque secondaire dans ce contexte de guerre. Le réveil de nos valeurs républicaines, vont bien au-delà de nos problématiques quotidiennes, et ce, même si ce sont celles qui nous préoccupent depuis maintenant plus de cinq ans. Alors, loin de moi l’idée de faire oublier que nous sommes en pleine crise économique majeure mais plutôt de rappeler qu’il y a des choses bien plus graves.

 

L’équipe que nous sommes, tous ici réunis, joue ensemble depuis cinq années et il est temps pour moi de vous rappeler l’étendue du travail qui a été effectué depuis novembre 2010.

 

Nous avions des objectifs de mandature claire :

 

♦ défendre notre établissement consulaire départemental autonome en tant qu’établissement public de l’État

♦ renforcer le lien avec le ressortissant et promouvoir l’idée d’une Chambre de Métiers et de l’Artisanat au service des artisans

♦ favoriser la reprise d’entreprise afin de maintenir un tissu artisanal local fort

 

Grâce aux efforts de chacun ici présents, nous avons su tout d’abord redonner un poids important à notre institution consulaire à travers nos présences régulières dans toutes les instances de notre département.

 

Je sais, pour le vivre, que les disponibilités de chacun sont rares mais votre engagement a toujours permis de répondre favorablement aux attentes de nos partenaires et je vous en remercie.

 

La Chambre de Métiers et de l’Artisanat des Hautes-Pyrénées est présente partout, plus encore aujourd’hui qu’hier, et ce, grâce à votre engagement et à vos convictions.

 

 

L’idée d’une Chambre de Métiers et de l’Artisanat reconnue en tant que telle, égale à égale avec nos cousins consulaires, n’a pas été facile. Le combat n’est toujours pas gagné. De gros efforts ont été faits, de communication notamment, mais le chemin est encore long et je sais pouvoir compter sur vous.

 

Alors, même si ce soir il n’y a pas de représentant de l’État pour raison d’élections régionales, qu’il n’y a pas de parlementaire et même si, finalement, nous ne sommes qu’entre nous, je me devais de vous le rappeler.

 

Je suis fier du travail que nous avons effectué.

 

Le support trimestriel ou la mise en place d’un tout nouveau site Internet ont permis de maintenir un lien étroit avec nos ressortissants.

 

Le choix de créer un poste de développeur, afin de garder contact avec nos entreprises, a également été important. Enfin, la reprise du Centre de Formation d’Apprentis, avec ses 45 salariés et ses 800 apprentis et stagiaires, a placé notre établissement consulaire au centre des questions d’apprentissage de notre département.

 

Loin de moi l’idée de lister toutes les choses qui ont été faites mais je tenais à rappeler ces quelques éléments incontournables qui permettent aujourd’hui, à notre Chambre de Métiers et de l’Artisanat, d’être solidement implantée dans notre territoire.

 

Et ce, malgré les difficultés rencontrées, la crise économique tout d’abord qui nous impacte tous et ses conséquences, la RGPP, voulue par le Gouvernement précédent et souhaitée par l’APCMA au nom d’une hiérarchisation du réseau dans laquelle le petit serait asservi par la tête pensante parisienne et enfin, la création du régime de l’auto-entrepreneur véritable chienlit dont on voit aujourd’hui les méfaits.

 

Tout ceci pour vous rappeler ô combien ce quinquennat fut difficile mais à la fois riche en travail et ce dans le contexte que vous connaissez.

 

Or, comme je vous l’ai dit, le travail n’est pas fini, ce qui a été semé commence à pousser mais restons vigilants, rien n’est jamais acquis.

 

Aussi, à un an des prochaines élections des Chambres de Métiers et de l’Artisanat, je vous invite à vous mobiliser afin de continuer le travail que nous avons commencé.

 

Et vous pouvez aussi comptez sur moi pour continuer à porter votre parole dans les instances départementales comme au niveau régional.

 

Serge CRABIE, que vous connaissez tous Mesdames et Messieurs, Président de notre Chambre Régionale de Métiers et de l’Artisanat de Midi-Pyrénées, est à nos côtés ce soir et je l’en remercie vivement.

Serge, mon ami, tu sais ô combien le combat est rude et je sais que nous pouvons compter sur toi pour maintenir un échelon départemental fort et autonome dans notre future grande région.

 

Je sais également que l’artisan des Hautes-Pyrénées peut compter sur toi pour défendre un secteur trop souvent négligé par nos gouvernants, je sais enfin que tu ne lâcheras rien et c’est bien là l’essentiel.

 

Tu ne lâcheras jamais les convictions que nous partageons, et je tenais à le rappeler à tous ce soir, car beaucoup ont oublié l’essence même de l’existence d’une Chambre de Métiers et de l’Artisanat : la représentativité des artisans.

 

Toi non.

Aussi, les élections qui se profilent seront à préparer car nous le devons à nos ressortissants. L’UPA n’existe plus, et il va falloir, tel le phœnix la faire renaître de ses cendres.

 

Comme j’ai pu vous le dire, chers amis, je vous verrai prochainement afin que nous travaillons ensemble à la constitution de cette liste et mener à bien la prochaine campagne.

 

Alors, soyez convaincus que la tâche ne sera pas aisée, il faudra encore plus de présence dans les instances afin de défendre les intérêts de notre secteur, mais je sais compter sur vous.

 

De tout ceci bien sur, nous aurons l’occasion d’en débattre, mais sachez que le ciel n’est pas bleu et qu’il faudra toutes nos convictions et notre pugnacité pour œuvrer dans l’intérêt de l’artisanat. Soyez convaincus, chers amis, que ma motivation est intacte et que je reste combatif.

 

La combativité, je la dois notamment à un homme, qui m’a marqué à jamais, et à qui je souhaitais rendre hommage ce soir : Jean CAMPISTRO

 

Jean, que vous connaissez tous et qui, malheureusement, nous a quitté dernièrement, était, jusqu’à son dernier souffle, un défenseur de l’artisanat.

 

Meilleur Ouvrier de France, il a porté haut les couleurs de l’artisanat de notre département. Avant tout CAPEB, il faisait l’unanimité avec les autres familles.

 

Disparu il y a peu de temps dans l’anonymat estival des grandes vacances, je tenais à lui rendre hommage ce soir.

 

Merci Jean.

 

 

Avant de reprendre nos travaux d’Assemblée Générale, je tenais à vous livrer quelques chiffres clés de l’artisanat au 31 décembre 2014. Nous avons enregistré 4 935 entreprises artisanales dans notre département, répartit de la façon suivante : 46,9 % pour le bâtiment, 28,8 % pour les services, 12,8 % pour la production et enfin 11,5 % pour l’alimentation.

 

Comme vous pouvez le constater et ce, malgré une baisse par rapport aux années précédentes, le secteur du bâtiment reste le secteur le plus représenté dans notre secteur. Le nombre d’entreprises artisanales semble toutefois se stabiliser artificiellement.

 

Comme vous le savez, chers amis, l’auto-entrepreneur, dont j’ai utilisé le terme de chienlit, fausse aujourd’hui, grâce au législateur, le nombre de nos entreprises.

 

Le secteur du bâtiment est notamment très lourdement impacté. A ce jour, plus d’une entreprise du bâtiment sur deux est inscrite en tant qu’auto- entrepreneur.

 

Comme j’ai pu vous le dire à de nombreuses occasions, il ne s’agit malheureusement que de la réalité.

 

Plus d’auto-entrepreneurs égale moins de recettes fiscales pour l’État.

 

Plus d’auto-entrepreneurs égale moins de Maître d’Apprentissage

 

Plus d’auto-entrepreneurs égale moins de salariés dans l’artisanat.

 

Voilà, sans concession, le triste spectacle de notre secteur.

 

A ce sujet, je voulais marquer toute mon inquiétude quant aux réflexions du Ministre de l’Economie actuel qui, sous prétexte de libéralisation, tend à détruire un système.

 

L’allégement des qualifications notamment, pour pouvoir s’inscrire, serait une catastrophe pour les artisans que nous sommes. En effet, le client ne sachant plus à quel saint se vouer finira par se détourner définitivement de l’artisanat.

La résistance est difficile, notre voix est trop souvent inaudible quand elle est entendue.

 

La Loi MACRON, qui succède à la Loi PINEL, laisse perplexe notre secteur. Pourquoi seul l’Artisanat répondrait aux problèmes du nombre de demandeurs d’emploi, pourquoi précipiter des gens dans la création d’entreprise sans qu’ils en aient la moindre idée, pourquoi leur laisser penser que c’est facile alors qu’il n’en est rien, enfin pourquoi marginaliser une frange de la population qui ne pourra pas vivre de son travail.

 

Voilà toutes les questions qui restent sans réponse et c’est bien méconnaître notre secteur que de le galvauder.

 

Quand je parlais de ciel qui n’était pas bleu vous voyez, chers collègues, qu’il n’est pas rose non plus.

 

Nous ne pouvons que le constater.

 

Et pourtant, avec 6 893 emplois salariés dans nos établissements artisanaux, nous faisons parti des premiers employeurs de notre département.

 

Bien sûr, les entreprises artisanales ne sont pas homogènement réparties sur notre territoire mais nous sommes présents partout dans les villes comme au fin fond de nos vallées.

 

Nous restons le lien vital au territoire pour maintenir les populations. Peu l’ont déjà compris et je crains, qu’à l’avenir, ce ne sera que lorsque nous aurons disparu que le législateur et les décideurs locaux se rendront compte de l’importance que nous avions.

 

Mais je reste convaincu, qu’avant de mourir, l’artisanat doit combattre en mobilisant ses troupes afin de disparaître sur le champ d’honneur. Nous n’avons plus rien à perdre alors mobilisons-nous.

 

Serge, tu entends mes propos, auxquels je sais, tu n’es pas indifférent. Je te demande de relayer toutes nos inquiétudes aux instances régionales, comme étatiques, afin de faire entendre notre voix.

Pour ce combat, dont je sais que tu partages les objectifs, tu dois savoir que tu peux compter sur moi sans réserve.

 

Dernièrement, le législateur a redécoupé administrativement nos territoires. La fusion des régions nous entraîne vers une nouvelle dimension qui nous mènera d’un bout des Pyrénées à la mer Méditerranée. Nos amis du Languedoc-Roussillon ont leur culture, leur histoire, leurs idées, mais nous avons les nôtres.

 

Serge, tes idées sont très souvent partagées par nous tous dans la région Midi-Pyrénées et je sais que tu continueras à les porter dans le cadre de cette nouvelle super région.

 

Tu auras besoin de soutien et sache que nous te suivrons sur les idées que tu porteras dans le respect de nos convictions et des objectifs que nous nous sommes fixés.

 

Il nous reste un an pour travailler tous ensemble dans le respect mutuel et en gardant à l’esprit que nous représentons le secteur de l’artisanat. Car notre voix doit être entendue au plus vite. C’est tout un secteur qui souffre.

 

La Chambre de Métiers et de l’Artisanat a été créée pour accompagner ces hommes et ces femmes qui œuvrent dans ce secteur. Alors, même si l’horizon économique de notre Compagnie Consulaire s’obscurcit, nous ne pouvons nous plaindre quand vous, quand nous, chefs d’entreprise, vivons dans un contexte de crise économique majeure depuis plus de 5 ans.

Sachez que les difficultés, nous en rencontrons également. Les subventions de fonctionnement diminuent et cela ne va pas s’arranger. Pourtant, dans la noirceur de mes propos, mon optimisme imagine qu’un jour tout va s’arranger.

 

Mais, nous ne sommes pas les seuls à pouvoir en décider.

 

Aussi, seul le travail que nous effectuons au quotidien pourra nous permettre d’envisager des jours meilleurs.

 

Du travail, comme vous le verrez dans les rapports qui vous seront présentés dans quelques instants, il n’en manque pas.

 

La présentation du rapport de la Commission des Finances, par son Président Thierry JUAN, vous montrera et ce, malgré les difficultés, la bonne santé financière de notre établissement. Les rapports de la Commission du Développement Economique et Territorial, présidée par Manuel DUARTE et rapportée par Laetitia DESGUERS, ainsi que la présentation du rapport de la Commission Formation Professionnelle, présidée par le fraîchement nommé Pascal GAMBIN, rappelleront la palette des services qu’offre notre établissement.

 

Je salue au passage l’ensemble de l’équipe administrative de notre siège, de Marie-Claude AUBRY, à l’accueil, à Isabelle ARBERET, la Secrétaire de Direction, ici présent, ainsi que Pascale LATKOWSKI, Directrice Adjointe de l’Ecole des Métiers, accompagnée des responsables de filières, Patricia SEZARY, Christian BOURDIEU, Christophe VIVES et de l’intendant de notre établissement de formation, Joël TURCHI, qui sont présents également ce soir à nos côtés.

 

Je salue également Bertrand GAYRI, notre Secrétaire Général, qui œuvre aux manettes de cet établissement et dont je connais le sérieux et l’implication.

 

Je vous remercie.