AG de la CCI 65 - François-Xavier Brunet : « L’heure est grave, nos entreprises souffrent terriblement ! »
L’assemblée générale de la Chambre de commerce et d’industrie de Tarbes et des Hautes-Pyrénées s’est tenue lundi soir, en présence de la préfète Anne-Gaëlle Baudoin-Clerc et de la députée Jeanine Dubié qui ont pu mesurer l’exaspération des chefs d’entreprises de notre département. Pure coïncidence : cette AG s’est déroulée alors que débutait au plan national une semaine d’actions revendicatives des chefs d’entreprise, à l’appel de la CGPME, du Medef et de l’UPA.
« Si les chefs d’entreprise sont mobilisés, déclarait François-Xavier Brunet, président de la CCI 65, c’est parce que l’heure est grave. L’heure est grave parce que notre tissu économique souffre et nos entreprises souffrent terriblement. Lorsque nous parlons de la souffrance du tissu économique et du monde de l’entreprise, je fais référence à ces dizaines de milliers d’entreprises qui ont connu des défaillances et connaissent des difficultés. Plus de 60 000 entreprises en France. Il faut Madame la préfète, Madame la députée, que nous participions tous à une mobilisation générale en faveur de la levée de toutes les entraves qui pèsent sur l’économie. Je sais bien que le pacte de responsabilité a été mis en oeuvre. Je sais que l’on m’objectera que des mesures ont été prises avec le crédit d’impôt compétitivité emploi (CICE) mais que pouvons-nous dire à ces milliers de chefs d’entreprise, de TPE, de PME, de commerçants, de prestataires de services, d’artisans, de très petites entreprises combien d’entre elles pourront être sauvées par le CICE. Le principal bénéficiaire du CICE c’est la Poste (plus de 400 millions d’euros), les entreprises du CAC 40 qui mobilisent à elles seules plus de 800 millions d’euros de bénéfice du CICE. La plupart des entreprises, celles qui font la cohorte de ces 60 000 entreprises qui souffrent dans ce pays, ne pourront pas bénéficier du CICE. Il faut lever toutes les entraves : la mise en oeuvre du compte individuel de pénibilité ingérable pour les TPE et PME, la loi Hamon avec ses conséquences sur les transmissions d’entreprises qui vont devenir plus complexes, la durée minimale légale hebdomadaire du travail fixée à 24 heures, ce qui fait que l’on ne pourra plus embaucher une personne à mi-temps, causant une entrave de plus à un certain nombre d’embauches à temps partiel ; les cotisations sociales sur les dividendes taxant la prise de risque, la lourdeur administrative difficilement compatible avec la compétitivité, la pression et l’instabilité fiscale interdisant tout projet à long terme, un code du travail incompréhensible. Bref autant d’obstacles à l’esprit d’entreprise, à la liberté d’entreprendre en France. Je ne pouvais pas ne pas manifester à l’ouverture de cette assemblée générale ma solidarité et celle de la chambre de commerce et d’industrie à l’égard de la mobilisation décrétée par la CGPME, le Medef et l’UPA.
(…) La plupart des difficultés génèrent en contrepartie des aides de l’État. L’État mobilise des moyens budgétaires considérables pour compenser les contraintes qu’il impose à ces mêmes entreprises bénéficiaires de ces aides. Cela représente 110 milliards d’euros. Pour conclure ce propos liminaire avant d’ouvrir l’ordre du jour de notre assemblée générale, je voudrais évoquer le cas particulier des chambres de commerce et d’industrie. Comme je l’ai dit à M. le Premier ministre il n’est pas de mon ressort, je ne veux plus rentrer dans le débat consistant à juger de l’opportunité et du bien-fondé des décisions budgétaires de l’État. Elles s’imposent à nous. Je fais entièrement confiance à notre représentante à l’assemblée nationale Mme Dubié pour porter notre parole. Je vous lance Mme la préfète et Mme la députée un appel : aidez- nous ! Aidez-nous à faire comprendre aux pouvoirs publics et au gouvernement que les décisions budgétaires dont vous verrez les conséquences dramatiques sur le budget d’une chambre comme la nôtre, aidez-moi à faire en sorte que l’échelon national et l’échelon régional de notre réseau n’y voient pas un effet d’aubaine pour amoindrir, voire faire disparaître l’échelon territorial. Ce serait dramatique. Ces 60 000 entreprises dont je parlais, ce sont les plus faibles, les plus fragiles et ce sont celles-là qui ont le plus besoin d’un réseau comme celui des chambres de commerce et d’industrie. Monsieur le Premier ministre m’a dit l’autre jour qu’il tenait à la pérennité des chambres de commerce petites ou moyennes comme les nôtres. Attention, il se lève certaines volontés dans le réseau à l’échelon national et régional pour contrecarrer cette position. Il n’y a pas unanimité dans le réseau. Je vous demande Mme la préfète et Mme la députée de faire savoir que nous sommes attachés de façon rigoureuse à la pérennité de l’échelon territorial. Faisons en sorte ensemble qu’à l’injustice budgétaire ne viennent pas s’ajouter l’iniquité territoriale ».
Rédaction
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