Les voeux à la chambre d’Agriculture

Jeudi soir, Jean-Louis Cazaubon, Président de la Chambre d’Agriculture des Hautes-Pyrénées présentait ses vœux au personnel mais aussi aux divers partenaires de l’Etat et du Conseil Général ainsi qu’aux élus en présence de Monsieur le Préfet, Jean-Régis Borius.
Une occasion pour le Président Cazaubon d’affirmer l’engagement de la Chambre d’Agriculture sur trois grands chantiers :

• Le projet de création de réserves d’eau.

L’eau est un sujet qui a mobilisé la Chambre consulaire « une grande partie de l’année écoulée ». Pour ce qui concerne les projets de création de réserves d’eau, il précise : « plusieurs hypothèses sont évoquées, mais ceci dure depuis 15 ans, il s’agit maintenant d’aboutir et de s’engager même si cela doit causer quelques désagréments. Nous ne pouvons plus nous contenter de paroles et de certaines prises de position qui sont des positions de posture. Le courage, le vrai, des décideurs et des responsables professionnels, nous allons le mesurer dans les mois qui viennent » nous dit le Président en évoquant « le courage des bâtisseurs ».

Jean-Louis Cazaubon précise : « Dans un contexte de réchauffement climatique et de besoins de productions cumulés alimentaires, puisque la faim dans le monde est encore une réalité, et non alimentaire tel que pour l’agrochimie, il serait insupportable de ne pas pouvoir disposer de la ressource, alors que nous avons la possibilité de nous exonérer de ces possibilités ». Et il ajoute : « Il serait irresponsable pour les uns de s’opposer à ces projets, pour les autres, de baisser les bras ». Et il annonce des initiatives dans les prochains mois.

• Le développement des circuits courts.

La Chambre d’Agriculture souhaite organiser ces circuits courts « dans une logique de création d’une chaîne de valeurs ajoutées ». Il s’agit, pour débuter « de mettre en place une plate-forme de distribution de produits fermiers à destination de la restauration collective ». Et par la suite, il s’agira : « de toucher tous les consommateurs au travers des différents circuits de distribution ». Il est servi dans les Hautes-Pyrénées, 11 millions de repas par an. Les producteurs locaux espèrent pourvoir en fournir un million. Le Président rappelle que « 80% de la viande consommée en Midi-Pyrénées n’est pas issue de la région ». Alors que nous sommes producteurs, voilà une anomalie économique à réparer. D’ailleurs Jean-Louis Cazaubon nous dit : « Croyez-vous qu’il soit nécessaire de faire parcourir un demi-tour de planète à une carcasse de bovin pour approvisionner nos consommateurs locaux ? » Elémentaire…. Et fidèle à ces propos qu’il tenait déjà bien avant les écologistes. Le problème était comment le réaliser ? Il rappelle : « Nous pensons sincèrement qu’en terme de développement durable… Et même en terme d’éthique, il y a beaucoup mieux à faire » en s’appuyant sur ce vieil adage : « Nos emplettes sont nos emplois ».

• La prise en compte des surfaces collectives en zone de montagne.

Chantier important dans le « cadre des négociations de la future politique agricole commune (PAC) qui prendra effet dès 2014 ». Pour bien faire comprendre la problématique il explique que : « ces surfaces sont au foncier ce que sont les CUMA au matériel ». Et en plus il y a une histoire, des us et coutumes, un savoir local indispensable pour « la vie économique de nos exploitations ». Cette vie « se poursuit sur ces surfaces collectives : 30 000 hectares d’estives génèrent des DPU « proratisés » qui ont toute leur importance. Il rappelle qu’ils se sont « battus ces dernières années pour que les estives soient reconnues comme des surfaces productives dans le cadre du bilan de santé ».

Jean-Louis Cazaubon rappelle qu’en terme d’aménités il convient de rémunérer l’élevage pastoral de production qui entretient les paysages, les espaces évitant ainsi des catastrophes naturelles (avalanches, glissements de terrains, etc…) et satisfait le tourisme.
Il termine son intervention en souhaitant à tous une bonne année.
Jean-Louis Cazaubon invite le Préfet, Jean-Régis Borius, à prendre la parole. Ce qui lui permet de remercier le Président « de l’accueil chaleureux » qui lui a été réservé. En matière de foncier, il rappelle le rôle de la Charte qui vient d’être signé avec le Conseil Général et les collectivités locales dont il espère qu’elle évitera une « confrontation » entre urbains et ruraux et « ne se fasse pas toujours au détriment des agriculteurs ».

Louis Dollo