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L’école Hubert Reeves de Barèges en grand danger

mardi 8 février 2011 par Rédaction

Créée en 1935, c’était une des deux écoles de Betpouey. Ce n’est qu’en 1946 que ce quartier de Labatsus devient une commune à part entière sous l’impulsion d’Urbain Cazaux. A l’époque, il y avait un petit peu plus d’élèves qu’aujourd’hui. Mais les conditions étaient différentes. Comme dans beaucoup d’écoles de France, chaque élève apportait une bûche dans le sac pour chauffer la classe. On y parlait aussi un peu le patois…. En cachette de l’instituteur. De toute manière, si on ne le parlait pas à l’école on le parlait à la maison. Et puis, pas de voiture. Tout le monde arrivait à pied et, l’hiver, avec beaucoup plus de neige qu’aujourd’hui.

Depuis, Hubert Reeves, astrophysicien bien connu et Président de la Ligue ROC, a donné son nom à l’école. Une référence au Pic du Midi où il est souvent venu. Mais depuis le Canada où il vit, il s’intéresse toujours à cette école. Encore, hier, il a cherché à s’enquérir de la situation dont il avait entendu parler… Même au Canada ! « Il demande à être informé de ce qui se passe », nous précise Nelly Boutinot, vice-présidente de la Ligue ROC que nous avons pu joindre dans l’après-midi.

Plus de poêle à bois mais un chauffage central, des classes où il fait bon vivre avec ordinateur, livres, jouets à profusion… Tout ce qu’il faut pour apprendre et découvrir la vie de la maternelle à l’entrée en 6ème autour de deux maitresses dévouées qui ont fait le choix de venir vivre à Barèges. Cette école est un peu européenne. De nombreux étrangers se sont installés sur la commune. C’est ainsi qu’à Barèges, école du Pays Toy, se côtoient de vrais Toy avec des Anglais, Espagnols, etc…Et le mélange est encore plus remarquable lorsque, hors des horaires scolaires, ils se retrouvent au centre Léo Lagrange à certaines périodes de vacances. Une telle situation offre aux enfants une large ouverture vers d’autres horizons. Et tout ceci pourrait être remis en cause pour une question de réduction d’effectifs purement administrative.

Quel est le problème ?

Comme partout en France, c’est la course aux économies. On cherche à réduire les postes. On chasse les dépenses publiques. Noble tâche si elles sont bien appliquées. Perdre une classe de maternelle sur 2 ou 3 en ville n’a pas la même signification que dans un fond de vallée comme Barèges. D’où la colère des parents et des enseignants. « Il y a actuellement 26 élèves. 5 partent au collège en 6ème » nous dit-on. Il ne reste donc que 21 élèves. C’est ce que prévoit l’académie. « Oui mais il en rentre 6 » nous précise-t-on. « Et ceux-là, l’académie ne veut pas les prendre en compte ». Pas cool ! Et il y a 6 niveaux, ce qui nécessite deux maitresses. Mais vu depuis Tarbes, il n’en faudrait qu’une. « Ici, on fait pratiquement de l’enseignement individualisé ». On comprend que les parents y soient attachés. « Tout le monde se connaît et se suit pendant des années. Les grands aident les petits ». C’est aussi l’école de la solidarité, de l’entraide. C’est un lien social pour le village et la vallée.

Le pire à venir

Une maman nous explique : « Il y a de nombreuses fratries. Si les parents ont des enfants réparties entre Luz et Barèges, comment feront-ils pour se dédoubler et récupérer tout le monde à la même heure. Si la maternelle ferme, les enfants de la même famille suivront les petits et partiront aussi à Esquièze et ce sera la mort de l’école. On a vu fermer le funiculaire, partir l’UCPA, disparaître la poste et la gendarmerie et maintenant l’école. Ce n’est pas acceptable. » On sent la colère monter. Et le raisonnement va plus loin chez cette mère de famille. « Actuellement des jeunes couples s’installent dans le village. On peut y trouver du travail. Si nous n’avons plus d’école, on partira et on ne montera ici que pour travailler ». Un argument qui ne prêche pas en faveur de l’écologie, la réduction des transports et l’aménagement du territoire. Parce qu’au Pays Toy, il n’y a pas de métro comme à Paris. Sans voiture, on ne fait rien. Une autre mère de famille intervient : « La cantine, c’est Léo Lagrange au centre de loisirs dans l’ancien UCPA (et encore avant l’hôtel Hélios). C’est aussi la piscine et les activités périscolaires. Si on réduit le nombre d’élèves, le risque est que ce ne soit plus rentable, que ça ferme et plus rien pour les gosses qui restent ». Et en plus il y a des emplois et les activités de loisirs en période de vacances aussi bien pour les enfants du village que pour les vacanciers. Le plus existant pour la station d’hiver et d’été mais aussi station thermale. Le risque est de voir tout s’écrouler pour une histoire de 5 ou 6 élèves de maternelle. L’éducation nationale remettra-t-elle en cause le développement économique et social d’une vallée ?

Des solutions du côté de la mairie.

Tout le village se mobilise comme nous l’avons vu hier matin. Une occasion pour certains de retourner à l’école. La présidente de l’APE, Sonia Bertholo, montée sur une chaise de la maternelle a l’air bien décidée à se battre. Tous les maires de la vallée sont mobilisés. Ils ont fait le déplacement ou se sont fait représenter pour cette matinée de revendication. La mairie de Barèges n’a pas du tout l’intention de laisser tomber l’affaire. L’adjoint au maire, Laurent Cazaux, explique les diverses solutions envisagées avec le département. L’idée de fermer la maternelle est exclue. Au contraire, c’est l’idée d’un ramassage des enfants dans les 4 villages de Labatsus qui prévaut avec, peut-être bien, une certaine complicité de Luz. Et si l’effectif montait ainsi à 32 élèves… Que dira l’inspection académique ? Une question qui trouvera peut-être sa réponse à la fin de la semaine.

Les revendications se poursuivent

Les parents ne vont pas se limiter à Barèges. Mercredi après-midi, un rassemblement doit avoir lieu à 13h30 devant le Lycée d’Argelès pour se rendre à la sous-préfecture.
Vendredi, ce sera à Tarbes à l’inspection académique.
Peut-être, peut-on espérer que la dimension internationale d’Hubert Reeves aidera.

Louis Dollo

Un peu plus sur Barèges….

Barèges une population décroissante de 1946 à 2007 :

 Population de Barèges en 2007 : 233 habitants
 Population de Barèges en 1999 : 259 habitants
 Population de Barèges en 1990 : 257 habitants
 Population de Barèges en 1982 : 282 habitants
 Population de Barèges en 1975 : 279 habitants
 Population de Barèges en 1968 : 332 habitants
 Population de Barèges en 1946 : 374 habitants – Année de création de la commune

Soit 100 habitants de moins en 40 ans en voyant disparaître les services publics comme la Poste et la gendarmerie. Il se dit aussi que l’OPAC cherche à se désengager en vendant les appartements HLM. Donc réduction des logements sociaux alors qu’ailleurs on en crée. Ce n’est pas en éliminant les logements sociaux que l’on fait venir des jeunes et des enfants.

Des projets de développement à Barèges

Barèges cherche à s’améliorer. Après la remarquable réfection des Thermes, il va y avoir 3 hôtel 3 étoiles. La Montagne Fleurie, déjà réalisé. Les travaux vont débuter pour l’hôtel Central et ils sont engagés pour l’Igloo en haut du village. Il changera de nom et s’appellera « Le Tourmalet ».

Et puis un hôtel / résidence fermé depuis 20 ans va faire l’objet d’une rénovation. Il s’agit du Montalivet où nous aurons 14 appartements de bon standing sous le nouveau nom de Val des Thermes. Un projet qui respecte la valeur patrimoniale du bâtiment du 18ème siècle en associant le style développé par les Thermes et les maisons voisines.

L’esplanade sera réaménagée aussi bien pour le parking que pour la promenade avec un point de départ pour la randonnée estivale et hivernale (raquette)