Les Jeunes Agriculteurs confrontés à un dialogue de sourds.

Ce jeudi après-midi, une délégation des jeunes agriculteurs (JA) des Hautes-Pyrénées a rencontré Denis Fégné, député de la deuxième circonscription pour discuter des contraintes pesant sur leur métier. À l’issue de la rencontre, les agriculteurs ont exprimé leur frustration qualifiant le dialogue « de dialogue de sourds ».

La proposition de loi visant à alléger ces contraintes, censée répondre aux engagements gouvernementaux pour sortir de la crise agricole, a été adoptée au Sénat mais a été remaniée en quelques heures par la Commission du Développement Durable de l’Assemblée nationale. Les JA critiquent ce texte, qui, selon eux, complique davantage l’exercice de leur profession, en particulier la proposition de loi de Duplomb, ancien élu de la FDSEA. « Après cela, comment pouvons-nous rester compétitifs ? » s’interrogent-ils.

Les Jeunes Agriculteurs critiquent également la décision de prononcer un moratoire sur la création de réserves d’eau. Ils estiment que, au lieu de conserver et de turbiner l’eau qui descend des montagnes pour la vendre à prix d’or aux grandes agglomérations, les élus devraient agir de manière plus pragmatique. Ils se sentent de plus en plus déconnectés de la réalité par les élus de l’Assemblée nationale, qui, selon eux, suivent leur groupe à tout prix. "On nous tire une balle dans le pied. C’est un dialogue de sourds", concluent-ils.

De son coté, le député Denis Fégné a réaffirmé son engagement en faveur d’un modèle agricole français de qualité qui intègre les enjeux environnementaux. Bien qu’il ait qualifié les échanges de très cordiaux, il met en avant son expérience de paysan pour défendre sa position. En commission développement durable où il siège avec Sylvie Ferrer députée de la première circonscription, il soutient l’interdiction des néonicotinoïdes, considérés comme nuisibles pour l’environnement tout en travaillant sur des compensations pour les producteurs affectés notamment les betteraviers et les noisetiers. D. Fégné insiste sur l’importance du dialogue avec les syndicats agricoles tout en regrettant la pression de la FNSEA, cherchant ainsi à équilibrer les préoccupations environnementales et les besoins des agriculteurs.

Nicole Lafourcade