Le traitement des déchets dans le département au menu de la conférence de presse de Pierre Lagonelle (Modem)

Pierre Lagonelle, président départemental du Modem, a tenu ce mercredi 1er Septembre à 17h00 à la mairie d’Hibarette, une conférence de presse au sujet du traitement des déchets dans le département des Hautes-Pyrénées. « Au Modem, nous faisons la promotion d’une nouvelle approche qui ne considère plus les déchets comme un problème à brûler ou à enfouir mais comme des ressources valables et une opportunité de créer des emplois, d’économiser de l’argent et de réduire la pollution » a-t-il fait observer.

a) Réduction des déchets :

Il faut passer d’une approche qui veut qu’au lieu de produire des ordures, on produise des matières premières utilisables pour d’autres processus industriels. Les programmes Zéro Déchet mis en place par plusieurs collectivités dans le monde créent des embauches (avec de plus des emplois non délocalisables), évitent la perte de ressources dans les décharges et les incinérateurs.

Dans les Hautes-Pyrénées, le SMTD 65 en signant en juin 2010 un contrat avec Eco Emballages (société privée agréée par les pouvoirs publics qui aide à l’organisation de la collecte sélective et du recyclage des emballages ménagers) montre sa volonté de mieux valoriser les déchets et d’améliorer les performances des collectes sélectives déjà existantes. Nous attendons maintenant des actes et des résultats significatifs.

b) Revalorisation des déchets :

Chaque jour nous brûlons, nous enterrons du papier, des métaux et des plastiques. S’ils étaient recyclés, des millions d’arbres échapperaient à la coupe, des milliers d’hectares de terrain seraient épargnés d’exploitation minière et la dépendance au pétrole décroitrait. Ainsi le but est d’ériger un système industriel plus tourné vers la récupération que vers l’extraction.

Tri des rebuts à la source : Une poubelle c’est un mélange de tout et n’importe quoi. En triant les différentes catégories de produits en fin de vie (papier, métaux compostables, toxiques..) on peut appliquer à chacune une approche rationnelle. Une fois ce tri effectué, on alimente des usines de recyclage et de compostage.

Compostage des déchets : Les déchets verts et alimentaires constituent une part importante des déchets qui atterrissent à la poubelle. Leur compostage permettra non seulement de réduire les déchets mais aussi d’économiser de l’argent en permettant de réduire les fréquences de ramassage de tous les autres rebuts.

Les déchets de jardinage peuvent être collectés ou bien compostés à la maison chaque fois que cela est possible. C’set la démarche qu’encouragent le Symat et le Smectom Lannemezan-Nestes-Coteaux en mettant à disposition des composteurs pour un prix modique de 10 à 15 euros.

Ainsi les décharges ne doivent plus être utilisées pour l ’enfouissement des résidus échappant à tout recyclage ou compostage.

Pour parvenir à un taux maximal de valorisation des ressources issues des déchets, les pouvoirs politiques nationaux et locaux doivent montrer l’exemple en créant à la fois l’offre et la demande pour les produits recyclés : en instituant des programmes de retour des produits et de taxation environnementale des mauvais emballages, en établissant des mesures incitatives pour les installations de tri, de recyclage et de compostage ».

Le schéma départemental de traitement des déchets doit être accéléré

« Le Conseil Général a pris beaucoup de retard dans le dossier de traitement des déchets. L’approbation du PDEDMA en juillet 2010 ne fait que reprendre les réflexions d’une réunion de juillet 2009 où le Conseil Général avait pris la décision (enfin !) de créer une usine de traitement bio-mécanique d’un coût d’environ 36 millions d’euros. Mais là encore le calendrier est très flou et rien de tangible ne peut être espéré avant 2015. Le SMTD 65 est chargé d’acquérir sur la Commune de Bordères/Echez le terrain qui accueillera cette usine. Nous sommes favorable à cette idée de faire un tri des ordures ménagères plus pointu que celui fait par les ménages a précisé Pierre Lagonelle. Le but est de séparer par un moyen mécanique tous les déchets organiques des matières à enfouir. Le résultat est qu’il y aura en effet moins de déchets ultimes puisque l’on arrive à séparer 90% des matières organiques des ordures ménagères.

Quant à l’idée de créer un Eco-Parc sur la zone industrielle de Bordères/Echez, le Modem y est favorable. Il y a déjà sur place la société ROM qui valorise les déchets verts. On peut faire beaucoup encore dans les Hautes-Pyrénées pour réduire la production de déchets et augmenter le recyclage. De plus cela crée de nombreux emplois sur place. La commune de Bordères-sur-l’Echez étudie aussi l’implantation d’usines de méthanisation. Cette technologie s’est développée dans les années 1980 également pour le traitement des déchets organiques solides des ménages. Elle permet de réduire, comme l’usine de traitement bio-mécanique, les quantités des déchets à enfouir ou à incinérer. Mais attention cependant aux odeurs car certaines de ces usines, notamment à Montpellier, celle construite par Vinci Environnement, connaissent des difficultés d’exploitation. Il ne faudrait tout de même pas que Bordères/Echez devienne un deuxième Bénac ! »

Henri Soulet