Site d’informations en ligne, sur Tarbes et le Grand Tarbes

  Informations Lourdes et Grand Tarbes  Informations Lourdes et Pays de Lourdes  Informations Bagnères de Bigorre  Informations Argelès-Gazost Vallées des Gaves  Informations Pays de Lannemezan  Information Pays du Val Adour  Informations Hautes-Pyrénées     
         

Haras : Commémoration de la visite de Napoléon 1er

mercredi 21 juillet 2021 par Rédaction

« Un Air d’Equestria » s’est ouvert ce mardi matin par une Commémoration Historique de la visite de Napoléon 1er à Tarbes le 23 juillet 1808, présentée par Pierre de Ligondes et Bernard Viaque. Une courte visite impériale dans les Pyrénées, du 21 au 24 juillet, mais qui aura laissé des traces autant à Pau, par la création du « Boulevard des Pyrénées » qu’à Tarbes, avec la création des Haras, de l’Hippodrome de Laloubère et des « Chasseurs de Montagnes », devenus les « Chasseurs Alpins. »

La Bigorre grand fournisseur de la Cavalerie Impériale

Napoléon, dont la Grande Armée avait un besoin impératif de chevaux, a choisi la Bigorre, terre réputée d’élevage de chevaux avec ses nombreux paturages et estives. En 1790 le Département comptait 12 000 chevaux, dont 8 000 juments poulinières, avec un excédent de 1 800 chevaux destinés à la remonte militaire. L’Empereur s’est servi des atouts de la Bigorre pour y développer l’élevage des chevaux destinés à la cavalerie, (Chasseurs à Cheval, Hussards, Chevau-Légers Lanciers…) mais aussi des chevaux plus lourds pour tirer les canons et les charriots de ravitaillement des troupes lors des campagnes napoléoniennes. La Bigorre fournira 35% des 20 000 chevaux de remonte par an, destinés à la Grande Armée qui possède 200 000 chevaux. Le Haras de Tarbes est construit en 1810 sur une propriété agricole achetée par le Préfet Jean-Pierre Chazal. Sa construction va s’étaler pendant plusieurs dizaines d’années après la construction de la première écurie, achevée en 1812. Le Baron de Bonneval est chargé de mettre en place un site de production pour les chevaux de l’Armée Impériale. Napoléon III poursuit la construction du patrimoine architectural des Haras. C’est au Haras de Tarbes que l’on fait les premiers croisements avec des chevaux locaux pour arriver progressivement à produire le « cheval tarbais », particulièrement adapté pour les Hussards. Une économie locale importante se développe autour de la filière cheval des Haras (bottiers, selliers, carrossiers, maréchaux-ferrands, vétérinaires…). Des maîtres de manèges, qui sont d’anciens militaires, vont donner des cours d’équitation et vont créer les premiers centres équestres. Les Haras, d’abord Royaux, puis Impériaux, vont devenir Nationaux à l’initiative du Maréchal Mac Mahon en 1874. En 2000, une réforme de l’Etat transforme les Haras Nationaux qui deviennent, en 2010, les IFCE (Instituts Français du Cheval de l’Equitation) rattachés l’Ecole Nationale d’Equitation de Saumur du Cadre Noir. En 2016, le Haras de Tarbes est racheté par la Ville dirigée par Gérard Trémège qui s’est fait un devoir de protéger et de rénover cet important patrimoine et d’y promouvoir le Cheval à travers Equestria qui y trouve toutes ses lettres de noblesses.*

Napoléon et les chevaux

Le commentaire de Pierre de Ligondes, fourmille de faits mais aussi d’anecdotes historiques. Napoléon, qui participait aux batailles, possédait une centaine de chevaux dont une vingtaine sont morts sous lui au cours des combats. Mais comme tout bon cavalier qui avait besoin de sa monture pour survivre, Napoléon aimait et traitait bien ses chevaux. La preuve, lors de sa visite au dépôt d’étalons de Tarbes, Napoléon demanda à voir Chiesa son compagnon de la Campagne d’Egypte. On lui déconseilla de l’approcher à cause de sa dangerosité. L’Empereur répliqua «  Je ne lui ai fait que du bien, il ne me fera point de mal  » et de claquer la croupe de l’étalon qui ne broncha pas. Mais remis dans sa stalle l’étalon démontra son caractère irascible en envoyant une ruade à un palefrenier novice. Double preuve de la grande mémoire des chevaux et de l’amour que leur portait Napoléon. L’Empereur fit soigner le palefrenier et augmenta sa « gratification. » Cavalier peu académique, qui a appris à monter à cru durant sa jeunesse en Corse, Napoléon était endurant mais chutait parfois. Le soir à la Préfecture, il levait par « Décret Impérial » huit Compagnies de « Chasseurs de la Montagne » des Hautes-Pyrénées pour défendre la frontière avec l’Espagne. Un décret qui sera signé le 8 août à Rochefort. Les ancêtres des Chasseurs Alpins sont donc des Chasseurs Pyrénéens… La courte visite de l’Empereur fut une fête avec une foule en liesse à Tarbes et sur son passage. Arrivés le 23 juillet à 9h00, Napoléon et Joséphine ont quitté Tarbes le 24 juillet à 3h00 du matin en direction d’Auch. L’occasion deux-cent-treize ans plus tard, presque jour pour jour, de rendre hommage à Napoléon-Bonaparte pour le bicentenaire de sa mort le 5 mai 1821 à l’île de Sainte-Hélène.

Un Haras tarbais sauvé et rénové

Invité à prendre la parole, Gérard Trémège a remercié tous les acteurs et les narrateurs, en costumes d’époque, qui ont participé à l’illustration de cette Commémoration. Le Maire a rappelé : « Il y a cinq ans, le 19 juillet 2016, que nous avons racheté ce site. En cinq ans, nous avons démontré notre attachement à ce site, qui fait partie de l’Histoire de notre Ville, et en cinq ans, nous avons déjà réalisé de nombreux investissements pour le mettre en valeur. De nombreux projets sont toujours à l’étude et certains sont déjà engagés. Vous le voyez, avec la Maison du Cheval, qui est en cours de rénovation. C’est un chantier de longue haleine, sur plusieurs années, mais il était de notre devoir, quand la Direction des Haras Nationaux a décidé de céder le site, il était de notre devoir de procéder à son acquisition. Non seulement de l’acquérir, mais de le maintenir, de le revaloriser à travers des investissements très importants. » Le Maire a aussi rendu hommage à Serge De Sousa, le responsable de l’entretien des Haras, pour la propreté « remarquable  » du site. Revenant à Napoléon, en cette année du Bicentenaire de sa mort, Gérard Trémège a rappelé, que dans le bilan napoléonien, il y avait du bien et du moins bien, mais qu’il y avait « beaucoup de fondamentaux dans l’organisation de notre Pays, notamment, qui résultent de l’époque napoléonienne  ». Pour rappel, le Code Civil, le Franc, la Banque de France, la Bourse de Paris, les Lycées, le Baccalauréat, l’Ecole Militaire Saint Cyr, les Préfets, le Conseil d’Etat, la Cours des Comptes, le Conseil des Prud’hommes, le Cadastre, la Légion d’Honneur…, sont des réalisations de Napoléon Bonaparte.

*Un texte d’après les commentaires de Bernard Viaque (Historique du Haras) et de Pierre De Ligondes (Visite de Napoléon 1er à Tarbes)

Jean-Jacques Lasserre