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Tarbes-Albi, dimanche à 19h00 (Huis clos, match retransmission Chaîne L’Equipe)

vendredi 14 mai 2021 par Rédaction

Un choc pour la télévision

C’est assurément le choc de ces matchs en retard pour la Chaîne l’Equipe, même si un Narbonne-Massy, entre le 4ème et le 6ème avec pour enjeu une place en demi-finale, semblait plus logique. Un Tarbes-Albi déjà programmé le 27 avril, alors qu’il y avait un Nice-Narbonne explosif. L’Equipe n’a sans doute pas voulu diffuser Narbonne deux fois de suite après le match contre Bourgoin. Ce Tarbes-Albi a, pour certains, l’apparence d’un derby avec une rivalité certaine, même si les deux clubs ne tirent plus dans la même catégorie depuis qu’ils sont redescendus de Pro D2. Albi veut remonter, coûte que coûte dès cette année, après le gel des montées de la saison dernière et Tarbes préfère reconstruire et ne prendre aucun risque financier. Le SCA dispose d’un des plus gros budgets et des plus gros effectifs de Nationale alors que Tarbes fait partie des plus petits budgets et des plus petits effectifs de la Poule.

Albi plus à l’aise avec les « Gros »

Ce choc est disproportionné sur le papier même si les Albigeois ont plus de mal avec les « petites » équipes qu’avec les « grosses ». Albi a bien débuté sa saison avec un nul, arraché durant les arrêts de jeu, à Nice (13-13). Après un match reporté contre Bourgoin, le SCA à perdu de peu face à un autre « Gros » Bourg-en-Bresse (22-16) et s’est imposé avec le bonus contre Dax (21-6). Un second match reporté contre Cognac a coupé l’élan et les Tarnais ont chuté, contre toute attente, à Suresnes (18-6) juste avant le confinement. A la reprise, Albi a débuté par un succès bonifié contre Aubenas (26-9) et a enchaîné avec une victoire sur le fil contre Nice (21-19) et une courte défaite à Bourgoin (16-13). Ensuite, les Tarnais l’ont emporté de justesse contre Bourg-en-Bresse (17-16) et à Dax (21-22), avant de se planter à domicile contre Cognac (22-34), sans prendre de point terrain. Le SCA alignait ensuite quatre victoires de rang contre Bourgoin (24-9), dont deux bonifiées, contre Suresnes (53-5) et Narbonne (35-16) avant de se reprendre les pieds dans le tapis à Blagnac (19-17). Les Tarnais retrouvaient des couleurs au classement avec quatre succès mitigés de rang contre Dijon (36-26), à Aubenas (26-30), à Cognac (30-34) et dernièrement contre Chambéry (12-9), en se faisant très peur. Les Albigeois, qui avaient en poche les deux tiers du bonus offensif à la mi-temps, ont failli perdre cette rencontre ou concéder le match nul. « Normalement, on aurait dû perdre, parce qu’ils ont eu les occasions pour gagner le match », reconnaisait d’ailleurs Arnaud Méla à la fin de la rencontre. Gerber, buteur hors pair, a manqué trois pénalités « faisables » et le SOC a vendangé trois mêlées à cinq mètres à 15 contre 13, avec un huit et un pilier en moins en face.

Un manque d’investissement flagrant

Du coup, les vestiaires ont résonné de l’ire de l’ancien seconde qui s’est répandue aussi dans les médias. « On aimerait gagner des matchs sans s’investir sur le terrain. Les mecs de Chambé, sont tous mâchés, ils ont mal partout… Nous, on a 60% des joueurs qui se cachent sur le terrain et quatre qui travaillent et le reste s’appuie sur eux. » Des mots durs déjà employés à l’issue des matchs précédents où l’investissement n’avait pas satisfait un entraîneur qui a toujours payé de sa personne sur un terrain. Après Aubenas, le staff avait remodelé l’équipe pour apporter un supplément d’envie et permettre à d’autres joueurs de postuler pour les phases finales. Mais visiblement le message n’est pas passé pour affronter une équipe de Chambéry classée bonne dernière et qui restait sur deux défaites, dont une sur son terrain contre Dijon. C’était aussi oublier que les Savoyards avaient fait chuter Narbonne (25-13) début avril et qu’ils avaient quelques arguments à faire valoir malgré un lourd échec p contre Dax (15-32). Notamment du côté de l’engagement et de l’envie deux vertus primordiales dans un sport collectif comme le rugby.

Le staff se méfie des Tarbais

Le Groupe pour Tarbes devrait avoir été remonté toute la semaine même si les joueurs devraient craindre un peu plus l’équipe tarbaise qui a accroché tous les « Gros » à Trélut, à l’exception de Narbonne. Beaucoup de ces joueurs* savent combien les Tarbais sont difficiles à manœuvrer pour avoir perdu en Bigorre, il y a deux ans (18-11) et s’y être imposés difficilement la saison dernière (6-12), avec quatre pénalités de Boulogne contre deux de Berbizier. Jérémy Wanin, le co-entraîneur albigeois s’en souvient et il estime que les Tarbais se sont renforcés depuis. « C’est une équipe complète, plutôt avec des costauds, que ce soit devant ou derrière, avec des joueurs de duels qui sont capables d’avancer. Et tout ça, avec un fond de terrain et des ailiers qui ont beaucoup de rapidité. » Les Tarnais ne devraient donc pas mésestimer l’équipe tarbaise, comme ils ont pu le faire contre des équipes comme Suresnes, Cognac, Blagnac, Dijon, Aubenas ou Chambéry. D’autant que seuls les plus motivés devraient être du voyage. « Les joueurs qui ont envie iront…, les autres resteront chez eux », a prévenu Arnand Méla. La place se gagnera à la vidéo de Chambéry mais aussi lors des entraînements avec ceux qui mettront le plus d’engagement pour convaincre le staff de les emmener. Car Arnaud Mela respecte lui aussi les Tarbais et il connaît leurs forces et leurs faiblesses. En entraîneur madré, il leur tresse des louanges et avertit les siens. « J’ai peur qu’il nous poussent contre les grilles, voire contre le Pic du Midi… Si on ne s’y met pas plus, ils vont nous faire mal. » L’ex seconde ligne international pique ses joueurs pour les faire réagir mais il sait qu’il dispose des atouts en conquête pour l’emporter a minima comme l’an passé.

*Vingt-huit joueurs : Nevers, Dedieu, Chocou, Escur, Breton, Toetu, Jean-Jacques, Castant, Feltrin, Gaillard, Foures, André, Essid, Calas, Pardakhy, Guillaume, Veyrac, Doan, Boulogne, Menoret, Russell, Caminati, Bertrand, Mafi, Vaccaro, Vasuinubu, Decrop, Sicard, faisaient partie de l’effectif de l’an passé.

 

Les Tarbais prêts à en découdre

 

Fabien ,Fortassin qui craignait une démotivation de ses troupes est revenu rassuré sur le comportement des joueurs qui n’ont rien lâché face à une équipe d’Aubenas fidèle à sa réputation d’équipe accrocheuse et dure au combat. « Ils s’accrochent de partout comme des ronces », confiera un joueur tarbais. Un combat que les Bigourdans ont fini par remporter après avoir été un temps bousculés. Le mental est donc au beau fixe avant d’affronter Albi qui devrait venir pour se racheter de ses dernières sorties mitigées et pour prendre des points en vue d’une éventuelle seconde place. Les Tarnais connaîtront les résultats de Nice-Bourgoin et de Narbonne-Massy et ils seront maîtres de leur destin. Au rugby, sport de combat où l’envie, l’engagement et l’agressivité, font la différence, la motivation devrait être du côté des Albigeois qui ont tout à gagner en cas de défaite de Nice mais peu à perdre, puisqu’ils sont assurés d’être qualifiés, si Massy était battu. Les Tarbais eux, n’ont rien à perdre ni à gagner, si ce n’est l’honneur de battre Albi et de remporter un succès de prestige pour leur dernière sortie à Trélut. Pour cela, ils devront répondre présent dans le combat au sol, dans l’agressivité, dans l’intensité, gagner tous les duels offensifs et défensifs, remporter le jeu au pied et priver si possible les Albigeois de ballons en conquête. Si on est sûr que les Tarbais mettront tous les ingrédients au niveau du combat, la conquête reste aléatoire face à une équipe dont c’est la principale force. La touche albigeoise, sur ses lancers et en contres, est une des meilleures de Nationale*. Ce qui lui permet de construire des ballons portés efficaces qui débouchent sur des essais ou sur des points sur pénalités. Ils s’appuient aussi sur une mêlée performante avec un Escur qui est passé maître dans l’art de destructurer les mêlées adverses. D’où des pénalités converties en pénaltouches ou en points. C’est comme ça qu’Albi avait construit sa victoire l’an passé, après avoir été bousculés par les Tarbais dans le jeu.

*Albi dispose de trois secondes lignes à plus de 2,00 m (André, Gaillard, Foures), et de cinq troisièmes lignes à plus d’1,94 m (Engelbrecht, Essid, Calas, Guillaume, Veyrac)

Jean-Jacques Lasserre