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Après Bourgoin

mercredi 30 septembre 2020 par Rédaction

L’analyse de Fabien Fortassin : Aucune excuse !

Fabien Fortassin est clair, même après 48 heures de réflexion et des images vidéo revues en boucle, il ne trouve aucunes excuses à ses joueurs. Pas même celle de l’usure physique après deux gros matchs de suite, alors que Bourgoin avait vu son match précédent reporté. « Non, dès la première minute, les joueurs se sont poussés. Ils sont tous passés à travers au niveau de l’engagement. Il y a eu tellement zéro engagement, que c’est impossible qu’ils se trouvent des excuses. Certains peuvent dire, on manquait de rythme, ça on peut l’entendre mais dans ce cas, on montre de l’engagement quand même. Là, des excuses, il n’y en a aucunes. On ne peut pas en avoir. Il n’y avait rien, il n’y avait pas de combat, pas d’agressivité. Il n’y avait rien, pas de mêlée, pas de touche, pas de défense. Tout ce qu’il faut pour faire un match de rugby, il n’y en avait pas. Donc, c’est compliqué de jouer. »

On n’a pas le droit de passer à côté de l’engagement

 L’entraîneur ne comprend pas le comportement de ses joueurs qui, jusqu’à présent, n’avaient jamais failli dans l’investissement. Pour lui, c’est inadmissible quand on joue dans un sport de combat collectif. « Le minimum syndical, pour faire un match de rugby, c’est d’avoir un peu d’agressivité et de combat. A partir du moment où tu n’a pas ça, c’est impossible de gagner. Dès la première minute, il n’y en avait pas. » Fabien Fortassin ne pensait pas que les joueurs alignés manqueraient à ce point d’engagement et d’envie. Pour pleins de raisons objectives, le staff se devait de faire tourner l’effectif mais il ne s’attendait pas à pareil fiasco. « Forcément on a été déçu. Il y en a vraiment, qui n’ont pas marqué des points et qui sont complètement passés à travers. On a le droit de mal jouer, on a le droit de se tromper dans les choix. On a le droit de faire des erreurs mais dans un match de rugby, on n’a pas le droit de passer à côté, à ce point là, de l’engagement. »

S’en servir pour bien rebondir

L’entraîneur prend cependant sa part de responsabilité dans cette faillite. « On a tous sombré. C’est collectif, les entraîneurs compris. C’est peut-être nous, dans la façon de préparer le match, qui a fait des erreurs. Je ne sais pas. » Le Stado, en Pro D2, a connu pareilles déroutes et il a su toujours rebondir en suivant. Le staff va tout faire pour que le Groupe retrouve les valeurs dont il a fait preuve contre Massy et Nice. « Il faut s’en servir pour voir d’où ça vient et pour ne jamais recommencer ça. Après, ça peut être un bon coup de pied au cul qui nous fait avancer. Ça peut être un mal pour un bien. Il faut savoir d’où ça vient, pour crever l’abcès et repartir de l’avant. » A part pour l’image du club et des joueurs eux-mêmes, mathématiquement, la lourdeur du score ne change rien au classement. « On aurait perdu 20 à 10, c’était pareil, on prenait 0 point mais on aurait pu croire qu’on avait fait un bon match, continuer à croire que, et se faire surprendre contre Bourg-en-Bresse. Au moins, il vaut mieux que ça arrive maintenant, sur le premier match à l’extérieur, plutôt que cette semaine. Il vaut mieux prendre une fois 50 points que perdre tous les week-ends de 10 points. Le truc, c’est de savoir bien s’en servir pour bien rebondir. C’est surtout ça qui est important. » C’est sur ce sentiment de revanche envers eux-mêmes, pour le club et pour les supporters, que le staff va certainement s’appuyer pour préparer le match contre Bourg-en-Bresse.

On a été des agneaux

Mais au-delà du mental et des fondamentaux, il y aura beaucoup de travail technique à faire. Alors que la conquête avait fait jeu égal contre une grosse équipe de Nice, là elle était aux abonnés absents, « avec une mêlée montée sur des patins à roulettes » et une touche de nouveau défaillante. Sans ballons, les Tarbais n’ont pas pu jouer mais en plus, ils ont été complètement absents des débats. « Ce n’est même pas que sur les mêlées et sur les touches. Ce n’est pas là, qu’on est déçu, c’est dans les rucks, dans le combat, dans l’envie de faire mal à l’adversaire, d’avancer aux impacts, de gagner ses duels. On a été des agneaux… Je ne pense pas que Bourgoin a eu besoin du kiné. » Pas de blessés non plus côté tarbais, « compte tenu de l’engagement, je ne pense pas qu’ils se soient fait mal », grince Fabien Fortassin. Cette semaine, le staff qui avait prévu de laisser les joueurs récupérer, n’a pas voulu changer le planning. « On était à la fin d’un bloc de compétition de sept semaines de matchs, avec le déplacement en bus où on savait qu’on dormirait mal. Le sommeil, c’est important pour récupérer et on a préféré leur laisser une matinée de plus pour dormir, pour finir les soins et la récup. On estimait que physiquement, c’était le meilleur choix et ce n’est pas parce qu’il y a une contreperformance, qu’on devait changer. » Fabien Fortassin veut rester fidèle à sa conception du rugby et cette claque ne changera rien. Car elle ne relève pas du projet de jeu mais d’un manque total d’engagement.

La réussite se provoque

Pour qu’ils se rendent bien compte de leurs manquements, les joueurs vont revoir le match à la vidéo, en plus de préparer le match suivant.  « Un match ne remettra pas tout en cause, c’est juste pour qu’ils prennent conscience. Pour qu’ils se rendent compte de ce qu’ils ont fait et qu’ils s’en servent, pour ne plus le refaire. Bourgoin a très bien joué, c’est nous qui sommes passés à travers. Sur tous les duels, on les a tous perdus. On ne voyait que des Grenats. » Le staff doit maintenant essayer de comprendre les raisons de ce non match, même si l’effectif avait beaucoup tourné. « On avait quelques doutes sur certains joueurs pour ce niveau et ça s’est confirmé à un certain niveau. » Mais quel que soit le niveau de compétition, on doit mettre de l’envie et de l’intensité. En Fédérale 1, beaucoup de clubs amateurs ont fait tomber des clubs « pros », rien que sur ces valeurs de coeur. Fabien Fortassin va le rappeler à ses joueurs toute la semaine. « La réussite se provoque. C’est parce qu’il y a plus d’envie, plus d’engagement, c’est souvent comme ça. La réussite, c’est celui qui la provoque, c’est celui qui en a le plus envie, qui va la chercher. Le bon rebond, il est pour celui qui est le plus concentré, le plus concerné et le plus prêt à sauter sur le ballon. Quand tu dors et que tu subis tout, le rebond n’est jamais pour toi. » 

Propos recueillis par Jean-Jacques Lasserre