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Retour sur Tarbes-Graulhet

lundi 10 février 2020 par Rédaction

Mission remplie pour les Tarbais

On a tellement vu les Tarbais passer à côté de matchs soi-disant tranquilles, qu’on peut se réjouir qu’ils aient assuré l’essentiel en prenant un large bonus offensif. Le septième de la saison avec, pour la seconde fois consécutive six réalisations. Répondant aux consignes, les joueurs ont entamé cette rencontre en mettant beaucoup d’intensité et de vitesse et ont marqué sur des combinaisons travaillées à l’entraînement. Bonus offensif en poche au bout d’un quart d’heure, Tarbes l’a assuré en inscrivant deux essais supplémentaires avant la mi-temps. La sortie de Lhusero, capitaine de la soirée et leader de jeu et de défense, a peut-être désorganisé l’équipe, car Dulucq n’avait plus joué en première depuis Pamiers. En seconde période, les Tarbais ont peut-être mis un peu moins d’intensité mais ils se sont quand même procurés quelques bonnes occasions sur des coup-francs ou des pénalités, jouées à la main. On pense aussi à l’essai refusé à Berbizier, retourné sur la ligne, qui avait marqué en deux temps, au lieu de libérer pour le soutien. Une seconde mi-temps où les Tarbais se sont égarés en surjouant, face, il ne faut pas l’oublier, à des Graulhetois plus agressifs. Une seconde mi-temps qui aura, tout de même, permis aux Tarbais de travailler leur défense sur une série de touches et de mêlées à cinq mètres. Une défense mise à mal depuis Albi avec six essais encaissés en trois rencontres. En somme une première période très aboutie offensivement et une seconde bien maîtrisée défensivement, qui ont permis de travailler ces deux secteurs de jeu, avant « Le Derby ».

Les réactions du côté de Graulhet

Après une pause agitée durant la mi-temps la sérénité était revenue dans les vestiaires à la fin du match après une belle réaction sur le terrain. Avec un seul essai encaissé à la 78ème minute, les Graulhétois pouvaient être fiers de leur seconde mi-temps dédiée à leur coéquipier Beka. La charge émotionnelle pouvait encore se sentir dans les vestiaires, qu’aucun joueur n’avait quitté, plus de trois-quarts d’heure après la fin du match. Comme s’ils avaient du mal à se séparer après un match joué avec un maillot dédié à leur coéquipier, avec son prénom floqué sur le dos et le 3 floqué sur l’épaule droite. Un maillot blanc avec les couleurs de Graulhet associées à celles de l’équipe nationale de Géorgie. Un maillot symbolique que les Graulhétois porteront jusqu’à la fin de la saison. Avec inscrit en georgien et en français : « La force dans l’unité »

Olivier Régnier : On s’est beaucoup parlé pendant quinze jours

Le capitaine reconnaissait : « On vient de passer quinze jours compliqués où on n’avait pas rejoué depuis. Ils ont mis du rythme d’entrée et dans ce contexte, c’était compliqué. Dès l’entame, ils ouvrent de partout. Nous, on a eu du mal à se mettre dans le match et on l’a payé cash. » La mi-temps a permis au Groupe de se reprendre dans les vestiaires. « On s’était beaucoup parlé pendant quinze jours. On s’était promis des choses et on n’avait pas le droit de réaliser un match comme la première mi-temps. C’était se mentir à nous-mêmes et on a remis les choses un peu à l’endroit. Tarbes, avec 35 points d’avance, était un peu moins dans le match. En étant plus agressif en défense, en conservant le ballon, on est arrivé à faire quelque chose de plus abouti. Tarbes a fait son match en première mi-temps en prenant le bonus offensif. Après ils n’ont rien lâché en défense. »

Benjamin Dumont : Un nouveau championnat, sous de nouvelles couleurs

L’ouvreur, honnête, ne veut pas mettre le début du match sur l’émotion du Groupe. « Je ne sais pas si c’est ça qui explique notre très mauvaise entame, même s’il y avait une charge émotionnelle assez spéciale pour ce premier match sans Beka. Ce sont les défauts qui nous caractérisent. Chaque début de rencontre, on a du mal à rentrer dans les matchs et face à ces équipes là, ça ne pardonne pas. On nous répète sans cesse qu’il faut avoir confiance en nous mais on voit, par ces entames, qu’on ne le met pas en place. » Le buteur espère que ce drame va permettre au Groupe de se remobiliser. « Maintenant, un nouveau championnat, sous de nouvelles couleurs, commence. On a grillé un premier joker et maintenant, il faut qu’on s’envoie à chaque match. » La seconde mi-temps, plus accomplie, en termes de jeu et d’engagement où ils ont bousculé leurs adversaires, leur permet d’espérer. « On est capable de faire de bonnes choses, on est capable de faire des temps de jeu. On n’est pas plus bêtes que d’autres, on sait se déplacer, on sait se faire des passes. Quand on croit en nous, on est capable de faire de belles choses mais on ne le fait pas assez souvent dans un match ou bien on le fait trop tard. »

Jean-Christophe Bacca : On est trop en manque de confiance

La grosse colère à la mi-temps est en partie oubliée même l’entraîneur aura longtemps du mal à digérer l’essai de Pérez, complètement oublié par la défense. « Du jamais vu en quarante ans de carrière de joueur et d’entraîneur », fulmine l’ancien Albigeois. Compte tenu des circonstances, la réaction en seconde mi-temps, a montré le visage qu’il aimerait voir à tous les matchs. « Clairement, ce sont des garçons de la qualité. Ce sont des garçons qui sont capables de jouer, on l’a vu. Benji Dumont, sans vouloir le flatter, c’est un des meilleurs buteurs de Fédérale 1. Jérôme Montbroussous a franchi sur soixante mètres, Olivier Régnier et Jérôme Montes, sont des joueurs complets dans l’alignement. Ces joueurs là, qui sont le noyau dur, ne pensent pas qu’ils ont la qualité pour s’opposer à des équipes comme Tarbes. » Un mal récurrent qui pèse sur un Groupe qui enchaîne les saisons galères dues avant tout aux blessures. « Je suis persuadé de la qualité de ce Groupe quand il est entier. La qualité humaine et rugbystique de ce Groupe est intéressante mais on est trop en manque de confiance. » L’entraîneur, sur le vu de la seconde mi-temps et de l’essai de Perez, estime l’addition un peu lourde. « Un 35-10, avec le Graulhet qu’on a vu en seconde mi-temps, m’aurait paru plus proche de la réalité du match. »

Les réactions du côté de Tarbes

Les Tarbais staff et joueurs étaient partagés entre la satisfaction du devoir accompli avec une victoire bonifiée construite en première mi-temps et la frustration d’avoir rendu une copie très brouillonne en seconde. Incontestablement les joueurs ont mis moins d’intensité, se préservant plus ou moins inconsciemment, dans l’optique de Lannemezan et d’un bloc de quatre matchs d’affilée. Si les Tarbais n’ont pris aucun carton, la mauvaise nouvelle de la soirée c’est la sortie sur blessure de Vial (poignet).

Christian Etchebarne : On s’est complètement relâché

L’entraîneur des trois-quarts savourait cinq des six essais venus, une fois encore après plusieurs enchaînements de jeu.

« Une première mi-temps très correcte avec, vraiment, de très jolis mouvements où le ballon a bien circulé. Des choses qu’on travaille à l’entraînement et qu’on a pu mettre en place. En seconde mi-temps, on s’est complètement relâché et quand on se relâche, on retrouve de l’imprécision, on fait beaucoup de fautes techniques. » Après une heure de jeu Noyé a été remplacé par Berbizier et Dumestre a glissé à l’arrière, pour prendre des repères au cas où. « Nolan (Noyé) a fait une bonne première mi-temps, en alternant le jeu à la main, le jeu au pied. Après, on a mis Mathieu (Berbizier) pour avoir une deuxième solution à ce poste. »

Nolan Noyé confirme son potentiel

C’était seulement la quatrième titularisation (Blagnac, Oloron) et la seconde à domicile (Fleurance) pour le jeune ouvreur, orphelin pour la première fois de William Pees. « Oui, ça pèse un peu, parce qu’il m’aide, notamment à Oloron, quand il était à côté de moi sur le terrain. C’est encore mieux, il m’apporte beaucoup par son expérience et il m’enlevait de la pression. » Cette fois et jusqu’à la fin de la saison, Nolan va devoir porter seul toute la pression. C’est pour le soulager, que le staff a testé Berbizier à l’ouverture, car Lhusero est trop précieux à la mêlée. La non qualification du demi-de-mêlée Rixens, grand espoir au poste, ne permet pas de l’associer avec Lhusero à l’ouverture. Toutefois, Noyé a confirmé son potentiel et le staff compte sur lui pour diriger l’attaque tarbaise. D’autant que si on faisait confiance à ses qualités naturelles en attaque, l’ouvreur a rassuré en défense en plaquant, de face, le seconde ligne Régnier lancé à pleine vitesse.

Mathieu Berbizier : On fait trop de fautes en seconde mi-temps

L’arrière tarbais, auteur d’un 100% au pied sur les transformations, a une nouvelle fois apporté, par son timing et sa vitesse, dans la ligne d’attaque. « On démarre fort. Pendant les vingt premières minutes, on a mis en place tout ce qu’on a travaillé à l’entraînement. On avait dit qu’il fallait les agresser et mettre du rythme, c’est ce qu’on a fait et on a marqué plusieurs essais. » Mathieu Berbizier ne s’explique pas le relâchement au retour des vestiaires. « Après, en seconde mi-temps, peut-être qu’on se croit arrivé et on fait trop de fautes. » Une attitude collective qui le frustre comme l’ensemble du Groupe. « Certes, on a gagné avec le bonus mais ça ne nous satisfait pas. On est trop imprécis et contre des grosses équipes ça ne passe pas. On l’a vu contre Blagnac. » La défense mise sous pression près de sa ligne a retrouvé son efficacité « Oui, après, on s’appuie sur notre défense. On sait qu’on est performant et que toute l’équipe ne lâchera rien. » D’autant que les Graulhetois ont tout donné pour sauver l’honneur et dédier un essai à leur coéquipier tragiquement disparu. « On s’y attendait, ils ont tout donné. Ils ont joué tous les ballons mais nous, on a répondu présent. »

Thomas Camy : Il faut tirer un coup de chapeau à cette équipe

L’arbitre a beaucoup parlé aux premières lignes et a beaucoup pénalisé les mêlées. « Il y avait des soucis des deux côtés mais eux, ils ne faisaient que tricher. Nous, on ne s’est pas déstabilisé et je pense, qu’en mêlée on les a dominés même si on prend des pénalités en seconde mi-temps. Je ne comprends pas pourquoi, alors qu’on les domine », s’interroge le talonneur qui tient cependant à rendre hommage aux Graulhetois. « Ils ont perdu un membre de leur équipe et ils se sont refaits à la mi-temps. Il faut tirer un coup de chapeau à cette équipe parce que ce n’est pas facile de jouer après le décès d’un coéquipier. En seconde mi-temps, ils ont été présents dans le combat et ça ne fait que 7-0 pour nous. »

Thomas Noui : C’est très compliqué pour eux

L’ex-graulhetois, privé du match Aller, et habitué du banc était cette fois titulaire contre son ancien club. Du coup, le pilier a été au four et au moulin sur le terrain tout en tenant sa place à la mêlée. « C’est sûr, il y a une motivation supplémentaire mais j’ai fait ce qu’on m’a dit de faire. Après, en seconde mi-temps, on est trop pénalisé et on n’arrive pas à marquer. » Une première qui était spéciale compte tenu des circonstances, même s’il n’avait pas joué avec Burdiashvili. « C’est vrai que ça fait bizarre parce que c’est mon ancien club. Je m’étais bien intégré, je m’entendais bien avec tout le monde. C’est dur pour eux de perdre un joueur comme ça. En plus, un autre a été obligé d’arrêter sa carrière et c’est très compliqué pour eux. »

Albain Méron : On entame comme il faut puis on se relâche

Le Capitaine, préservé en première mi-temps, a d’abord apprécié la prestation depuis les tribunes. « Oui, c’était un match quasi parfait. On l’entame comme il faut. On s’était dit qu’il fallait qu’on ait le bonus offensif à la mi-temps et on a fait ce qu’il fallait pour. Après, on s’est relâché en seconde mi-temps. » Le troisième ligne réfute l’excuse lannemezanaise. « Non, on n’avait pas du tout la tête à Lannemezan. Il y a eu du relâchement parce qu’on avait le score. Et Graulhet, comme toute équipe de rugby qui se respecte, a des valeurs et un peu d’honneur. Nous, on s’est relâché et ils en ont profité pour nous empêcher de scorer de nouveau en deuxième mi-temps. On n’a marqué qu’un seul essai alors qu’on en avait marqué cinq en première mi-temps. » Beaucoup pénalisés, sous pression sur des pénaltouches et des mêlées à cinq mètres, les Tarbais ont su faire front en défense. Mais Albain Méron, lucide, avertit : « Oui, on peut retenir qu’on n’a pas lâché mais face à une bonne équipe, on le payera cash. »

Yannick Vignette : On a fait le job en première mi-temps

Le Manager était plutôt satisfait de l’investissement et du jeu produit durant les quarante premières minutes. « On a fait le job, notamment en première mi-temps, où on a été très sérieux. On a vraiment bien attaqué la partie, avec beaucoup de respect pour cette équipe de Graulhet. On a eu beaucoup d’investissement, on a vu des choses plutôt bonnes, comme cet essai marqué en première main, après plusieurs passes après contacts. On a vu du jeu dans la défense et des animations offensives qui ont permis d’inscrire de beaux essais. » L’ancien demi-de-mêlée tente de trouver une explication aux approximations de la seconde mi-temps. « On a levé, inconsciemment, le pied, sachant qu’il y a un bloc de quatre matchs et qu’il reste encore trois matchs consécutifs. Et dès qu’on lève un peu le pied, on est moins performant. C’est une évidence, on n’a pas de marge de manœuvres. Mais ceci étant, je suis quand même satisfait de l’ensemble du match. » L’entraîneur n’oubliait pas de signaler que la prestation graulhetoise y était aussi pour quelque chose. « Il faut rendre hommage à cette équipe de Graulhet qui n’a pas lâchée alors que le score était fait à la mi-temps. Ils sont revenus des vestiaires et ils n’ont rien lâché alors que beaucoup d’autres auraient lâché avec un tel score. Ils ont montré une belle image et ils ont su honorer la mémoire de Beka. Ils se sont accrochés, ils ont essayé d’aller marquer un essai. Je tiens à leur rendre hommage parce que ce n’était pas facile avec le drame qu’ils ont vécu. » Les Tarbais, eux aussi, ont fait preuve de caractère pour garder leur ligne inviolée malgré les assauts répétés des Tarnais, qui avaient à cœur de marquer. « On ne lâche jamais rien et ça, c’est super. On a pris zéro essai mais c’est notre état d’esprit depuis plusieurs mois déjà », apprécie Yannick Vignette. Pour autant, aux yeux du technicien, tout n’a pas été parfait, comme la touche malgré deux ou trois beaux contres. « C’était correct mais ça peut être mieux car on a perdu des ballons sur nos lancers. On a fait quelques erreurs qu’il va falloir gommer même si la conquête a été globalement intéressante. »

Jean-Jacques Lasserre