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Retour sur Fleurance-Tarbes

jeudi 30 janvier 2020 par Rédaction

Pour les supporters tarbais, ce déplacement à Fleurance restera comme un de leurs meilleurs souvenirs car au niveau de l’accueil des dirigeants et du spectacle offert par les deux équipes, difficile de trouver mieux. Ceux qui avaient réservé se sont régalés d’une « Poule au Pot » succulente et ont assisté à une cascade de neuf essais au terme d’un « vrai » match de rugby, très engagé, entre deux formations décidées à envoyer du jeu. Tous les ingrédients ou presque, comme dans la « Poule », y étaient, avec une longue et énorme bagarre générale et des placages très virulents, qui ont donné le ton en début de rencontre. Et c’est peut-être là que les Tarbais ont gagné le match, car sur la générale tous ont fait front sans reculer. Et les deux énormes placages dangereux n’ont pas empêché Berbizier d’inscrire deux essais et d’être serein sur les chandelles.

Les réactions du côté de Fleurance

Avant ce match capital, Fleurance a définitivement perdu Cervantes (préparateur de l’équipe de France Féminine de Rugby), Farah (Etudes à Paris), mais aussi depuis quinze jours, Van Kampen et Krieger, qui ont pris la poudre d’escampette, en pleine nuit, au lendemain de la défaite contre Mauléon. Un vrai coup dur pour cette équipe de Fleurance. Malgré la déception d’avoir cédé un quatrième match de rang à domicile, après les réceptions d’Albi, de Saint-Sulpice et de Mauléon, les Gersois avaient le sentiment d’avoir tout donné sur le terrain et de n’avoir rien à se reprocher au niveau de l’engagement et de l’envie. Les trois essais de Parat, sur un judicieux coup de pied à suivre, l’essai de Lanave, au ras d’un regroupement et l’essai de pénalité, sur une mêlée à cinq mètres, sont là pour le confirmer.

Damien Camacho : On a été se chercher le bonus à la fin

Le seconde ligne est, bien sûr, frustré de cette quatrième défaite mais elle passe mieux que celle contre les Basques, il y a quinze jours. « Mauléon, c’est un match à oublier surtout au niveau de l’état d’esprit. Contre Tarbes, on voulait prendre des points et on a été se les chercher à la fin. » Des points mérités au vu de la physionomie du match. « On était devant à la mi-temps. Ils ont été opportunistes et ils sont repassés, sur une erreur, en début de seconde mi-temps. Après, c’était le chassé-croisé. On est revenu, on est repassé devant, puis malgré les dix points d’écart, on revient à la fin, pour arracher le bonus. » Un point chèrement acquis qui pourrait compter à la fin dans la lutte pour le maintien. « On reçoit Blagnac en match en retard et c’est encore un ton en dessus. En février, on aura des matchs capitaux où on va jouer des équipes rivales pour le maintien.

Mickaël Carré : On a été battu par meilleurs que nous

L’entraîneur des trois-quarts reconnaît sportivement  : « On a été battu par meilleurs que nous, c’est le sport. » Rien à voir avec la défaite contre Mauléon au niveau de l’état d’esprit affiché. « On a serré un peu plus la défense, on a essayé de s’appliquer mais ça allait un peu trop vite pour nous par moments. A Tarbes, il y avait beaucoup de puissance et à partir d’un moment, on casse, on casse et ça fait des points. » Mickaël Carré semble beaucoup moins frustré qu’à Trélut. « Oui, parce que je pense qu’on avait fait mieux au match Aller finalement. On avait proposé beaucoup plus de choses et on avait réussi à trouver des zones intéressantes. Là, on n’a pas osé aller un petit peu plus loin dans le couloir des quinze mètres. On n’a pas osé y aller parce que, techniquement, on ne s’y sentait pas. A Tarbes justement, on avait essayé de trouver ces zones là et on les avait beaucoup plus mis en difficultés dans le mouvement. Ici, Tarbes nous a dominés pendant 45 minutes. On fait un bon bout de première mi-temps et après, on cède sur la puissance. » Dangereux sur les ballons portés qui ont amené deux essais, Fleurance a été défaillant en conquête sur deux ou trois pénaltouches importantes. « C’est un manque de maturité », constate l’ancien ouvreur.

Nicolas Dupouy : On a rivalisé pendant 39 minutes

Le Manager lui aussi, relativisait ce quatrième échec à domicile. « C’est une défaite moins amère qu’il y a quinze jours. Parce qu’on se battait dans notre cour alors que là, on jouait contre une équipe qui est supérieure à nous. Après, on a essayé de jouer à 400% pour espérer rivaliser. On a vu qu’on a rivalisé pendant 39 minutes et après les deux essais (40+1 et 41ème), nous font extrêmement mal. » Mais le plus grand regret c’est d’avoir toujours une conquête défaillante. « Face à des équipes comme ça, si on a cette envie et cette agressivité, on peut gagner des matchs, sauf que là, on a eu encore des soucis de conquête en touche. Pourtant, on la travaille mais on ne trouve pas de solutions. C’est la seule rampe de lancement qui est correcte dans le rugby et on ne l’a pas. »

 

Du côté de Tarbes

Après la lourde défaite contre Blagnac les Tarbais ont réagi de la plus belle des manières en allant chercher un bonus offensif face à une équipe déterminée et agressive. C’est la sixième victoire bonifiée avec en prime un record de six essais à la clé. Six essais inscrits par quatre avants et deux trois quarts mais dont deux seulement, ceux de Duny et de Péry, sont le fruit de ballons portés. Ceux d’Abat et de Camy, en bout d’aile, ont été construits par les trois-quarts au terme de beaux enchaînements, comme la première réalisation de Berbizier. Sur la seconde l’arrière a bénéficié du coup d’œil de Lhusero sur une pénalité jouée à la main. Une réaction qui montre les qualités de ce Groupe composé de jeunes joueurs qui ont prouvé qu’ils ne lâcheront rien. Le seul point noir, c’est la prochaine suspension de Woki qui a écopé d’un troisième carton jaune consécutif, après ceux reçus contre Albi et à Saint-Sulpice.

Lionel Terré : Une belle journée de rugby dans le Gers

Le Président est vraiment heureux et il tient à le faire savoir. « On a passé une belle journée de rugby dans le Gers, où les gens sont supporters sans être extrémistes. Ils soutiennent leur équipe sans avoir tout et n’importe quoi autour. Je veux saluer avant tout, la réception de Fleurance et leur équipe, qui joue avec ses moyens et qui était en fédérale 2, il y a deux ans. Ils progressent chaque année, ils font un gros travail de fond et je leur souhaite de se qualifier pour le Du Manoir. » Une journée importante aussi sur le plan professionnel pour le patron d’Acchini dont l’entreprise parrainait le match. « J’ai la chance de beaucoup travailler dans le Gers, notamment à Fleurance et ça m’a fait très plaisir d’être le parrain du match. Ça m’a fait plaisir de participer à la vie du club de Fleurance mais ça m’a fait encore plus plaisir de gagner le match. » Un match pas évident à gagner face à une équipe bien décidée à ne faire aucun cadeau à son adversaire. « Ce n’était pas facile de venir gagner ici. Il a fallu qu’on remette un peu tactiquement notre jeu en place, parce qu’on commençait à jouer à l’envers, face à une équipe qui se livrait défensivement. »

 

Marvin Woki : On est une vraie famille, je joue avec mes frères

Le seconde ligne enchaîne les matchs à plus de 80 minutes de présence mais ce n’est pas pour lui déplaire, même si ça commence à peser un peu dans les jambes. « Oui, ça me fait du bien de jouer mais je commence à ressentir de la fatigue. Mais c’est à moi de travailler physiquement, pour être au meilleur de ma forme, tous les week-ends. » Le massif seconde ligne ne s’en plaint pas parce qu’il est venu à Tarbes pour prendre du temps de jeu. « Oui, c’est ce que je suis venu chercher et je suis content.  » D’autant que Marvin Woki s’éclate sur le terrain. « Totalement, franchement, parce que ça me prépare à plus tard et que ça me forge. On a un bon Groupe, on a une bonne équipe. On forme une vraie famille, je joue avec mes frères et ça me fait vraiment plaisir. »

Morgan Rubio : Gagner ici, n’est jamais facile

L’ailier est le joueur le plus ancien et il est le plus à même d’apprécier la performance de son équipe. « On gagne avec le bonus mais durant la partie on a marqué des essais sans vraiment les distancer en fait. A la mi-temps, on est derrière au score. Après, on réussit à repasser devant mais on était à + 6, toujours à la portée d’un essai transformé. » Malgré tout, les Tarbais ont continué à y croire et à envoyer du jeu. « C’était difficile et gagner ici, ce n’était pas facile. Ils jouent le maintien et ils ont montré leurs valeurs de combattants dès la troisième minute avec une générale. Ils avaient bien préparé ce match et c’est une satisfaction de venir gagner ici avec le bonus, même si, sur le contenu, il y a encore plein de choses à revoir. Mais on ne va pas faire la fine bouche et on va se satisfaire amplement de cette victoire bonifiée. »

Thomas Camy : C’était un rêve de marquer un essai comme ça

Le jeune talonneur était tout heureux au milieu de sa famille qui suit tous les déplacements, car il venait de marquer un superbe essai qui, au final, sera l’essai du bonus. Et pas un essai d’avant, au terme d’un ballon porté, mais un essai de troisième ligne, voire de trois-quarts, en redoublement de l’ailier. « C’est sur du jeu déployé, Nisié (Huyard) déborde, je suis au soutien, il passe les bras, je n’ai plus que vingt mètres à faire et c’est bon. C’est mon deuxième essai cette année, mais c’est le plus beau de ma carrière » souligne, grand sourire aux lèvres, Thomas Camy, qui ne vit que pour jouer et se défoncer sur un terrain de rugby. « C’était un rêve de marquer un essai comme ça et je le vis aujourd’hui. »

Nisié Huyard : Devant ils ont bien bossé

L’ailier, international à VII, a trouvé sa place dans le XV de Tarbes où sa vitesse, sa fluidité, ses crochets et ses passes au contact, sont un atout. Contre Fleurance, s’il n’a pas marqué, il a fait deux passes décisives, sur le premier essai de Berbizier et sur celui de Camy. Réservé et modeste, il rend avant tout hommage à son pack. « Les mecs travaillent bien devant aussi pour que je puisse avoir des ballons. Devant, ils ont bien bossé et du coup derrière, on a de bons ballons à jouer. » Perfectionniste, il regrette toutefois une première mi-temps trop hachée qui n’a pas permis aux Tarbais d’imposer leur rythme. « On aurait pu tuer le match avant quand ils sont à douze contre quatorze mais on ne marque pas. Après, on fait aussi trop de fautes… »

Mathieu Berbizier : C’était un match très ouvert

Cette fois, l’arrière n’a pas pesé sur le score par sa botte mais ses deux essais ont été déterminants. Le premier a lancé une équipe tarbaise en plein doute qui était menée au score et qui subissait l’agressivité gersoise. Le second a permis, au tout début de la seconde mi-temps, de prendre le score et l’ascendant psychologique. « C’est surtout l’essai au retour de la mi-temps qui leur fait mal », confirme Mathieu Berbizier. « C’était un match très ouvert, les deux équipes voulaient jouer et il y avait des espaces. On a réussi à marquer six essais, tout le monde a marqué, les trois-quarts, les avants, c’est très bien. » Un petit bémol toutefois avec trois essais encaissés, une première cette année. « Malheureusement, on prend trois essais et il faudra être mieux en place en défense. » A titre personnel l’arrière a été victime de deux placages dangereux qui n’ont rien changé à sa détermination. « C’est vrai qu’il m’est arrivé quelques mésaventures (rires…) mais bon, ce n’est rien de bien méchant. C’était le début du match et toutes les équipes sont plus ou moins agressives, c’est l’envie. »

Yannick Vignette : Tout est secondaire par rapport à ce drame

Malgré cette victoire bonifiée le Manager n’avait pas le sourire, car ce dimanche ensoleillé a été gâché par la mort, dans un accident de la route, du pilier graulhétois Beka Burdiashvili. « Toutes mes pensées vont à sa famille, à l’équipe de Graulhet et à son staff. Je suis très peiné aujourd’hui et tout est secondaire par rapport à ce drame. »

On a su relever la tête

Malgré les six essais inscrits, l’ancien demi-de-mêlée s’attachait aux nombreuses pénalités concédées (18) qui ont cassé le rythme du match. « J’attends la vidéo pour voir le degré de responsabilité de mes joueurs car on était pénalisé de façon systématique. » Des joueurs qui ont répondu présent malgré un moral en berne. « On a su relever la tête et ce n’était pas facile après le petit coup derrière les oreilles qu’on a pris contre Blagnac. On a su se relever, on a marqué six essais et ça c’est bien, même si on leur a laissé le bonus défensif. » Le Manager n’oublie pas de souligner le rôle positif de tout l’entourage de l’équipe pour faire oublier la cruelle désillusion blagnacaise. « Je tiens à remercier tout le staff qui a su remettre l’énergie et l’état d’esprit, Christian, James, Jean-Charles, Stéphane, Fabien et les préparateurs physiques Marine et Vincent. » Un travail de fond qui a payé avec un rugby d’envergure. « On a vu beaucoup d’essais avec des off-loads et je suis content pour tous ces gens là, qui sont toujours derrière l’équipe. C’est comme ça qu’on peut créer quelque chose de bien avec, aussi, les supporters qui se reconnaissent derrière cette équipe de jeunes, qui ne lâche rien et qui a un bon état d’esprit. » Tout pourtant n’a pas été parfait avec trois essais encaissés. « C’est la conséquence de l’indiscipline. On était acculé dans notre camp et au bout d’un moment, on était obligé de céder mais sinon j’ai bien aimé notre production », avoue Yannick Vignette. « Je pense qu’on a été bon en conquête mais aussi sur les extérieurs avec beaucoup de vitesse apportée par Benjamin Abat, qui a été intéressant sur ce genre de match qui est un peu pour lui. C’est bien parce qu’il a assumé son statut. » Autre satisfaction, la rentrée au talonnage de Jordan Péry longtemps blessé. « Il a mangé son pain noir et il a montré qu’il pouvait régler quelques problèmes en touche avec une qualité de lancers plutôt satisfaisante, avec un seul échec. » Une touche qui a aussi pesé défensivement en contrant l’alignement gersois. « Le contre a été performant aujourd’hui mais au-delà de tout ça, ce que j’apprécie, c’est l’investissement de tout le monde. Parce que ce n’était pas facile de s’y remettre et qu’on a fait, quand même, un bon petit match de rugby, plaisant à regarder.  »

Jordan Péry : On s’est accroché et on n’a pas lâché

Le talonneur aborde un œuf de pigeon rougeoyant qui commence à bleuir, témoignage de la rudesse de l’échauffourée en début de rencontre. Une générale bien sentie qui lui a valu de prendre un carton à son corps défendant. Comme tous les copains, il a fait front mais c’est lui qui a pris le coquard et le carton ! « Sur la bagarre, il n’y a rien à dire même si je n’ai rien fait. D’entrée, ils ont voulu marquer leur territoire pendant les vingt premières minutes pour qu’on lâche l’affaire. Mais nous, on s’est accroché et on n’a pas lâché. C’est aussi ça, la force du Groupe, peu importe les joueurs qui y sont, on arrive à être performant. » Pour un match de reprise, l’ancien agenais a marqué un essai derrière un ballon porté après avoir été repris à deux mètres de la ligne sur un ballon écarté au large. « Je prends ce que j’ai à prendre. Le coach m’a laissé ma chance à moi de savoir la saisir. A moi, de confirmer dans les semaines à suivre et de faire le mieux que je peux », confie Jordan Péry. C’est vrai que durant son absence sur blessure, Prétorius s’est affirmé comme un titulaire indiscutable au talonnage avec Camy pour doublure. Mais le jeune talonneur a du caractère et il a su prendre son mal en patience. D’autant que derrière le Sud-Africain, il est le meilleur lanceur de l’équipe même s’il fait son mea-culpa : « En première mi-temps, où on prend un essai, c’est vraiment moi qui lance trop haut. » Mais dans l’ensemble, il est plutôt satisfait. « Toute la semaine on a bien travaillé la touche et en contre, on a été très efficace. On leur a posé pas mal de soucis. On a de très grands joueurs et quand on monte, c’est très compliqué, pour le lanceur, de trouver son sauteur. » La mêlée, en souffrance contre Blagnac, s’est aussi retrouvée à Fleurance. « On a travaillé, on s’est resserré. Pour gagner des matchs ça passe par la conquête. On a des trois-quarts qui sont de très bons joueurs et quand ils ont de bons ballons, c’est plus facile. » 

Jean-Jacques Lasserre