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Finale LFB, match 4 - Bourges Champion 3-1 (86-66, 80-56, 64-63, 80-87)

lundi 28 mai 2018 par Rédaction

Bourges survole 2018 et détrône le CUC

Bourges était attendu. C’était, depuis le début de la saison, le grand favori du Championnat de France, de part son budget et surtout ses dix joueuses interchangeables qui en font un redoutable rouleau compresseur. Et Bourges l’a fait, en survolant la LFB avec seulement trois défaites en vingt deux matchs de championnat, contre cinq à Charleville-Mézières et huit à Villeneuve d’Ascq, ses dauphins. Après avoir dominé Nantes (88-60 / 54-63) et Lyon (73-67 / 52 /71) en quarts et en demis, Bourges a confirmé sa supériorité contre Tarbes en Finale 3-1, non sans avoir été poussé dans retranchements. Bourges a assumé jusqu’au bout son statut de favori et rentre dans l’histoire du Basket Féminin Français en s’octroyant un quatorzième titre en 23 ans (1995, 1996, 1997, 1998, 1999, 2000, 2006, 2008, 2009, 2011, 2012, 2013, 2015 et 2018). Un de plus que les Demoiselles du Clermont Université Club (1968, 1969, 1970, 1971, 1972, 1973, 1974, 1975, 1976, 1977, 1978, 1979, 1981).

En Finale contre Tarbes, après un départ canon et deux succès ’’faciles’’ au Prado (86-66 / 80-56), Bourges a chuté au Quai de l’Adour (64-63 après prolongation) avant de s’imposer à l’usure 80-87 et de savourer un titre qui le fait rentrer dans l’Histoire. Les Berruyères ont pris pendant près d’une heure la possession du parquet du Quai de l’Adour. Après des séries de photos et d’interviews, elles sont longuement restées au milieu de leurs supporters et des supporters bigourdans, à discuter, à signer des autographes et à faire des selfies.

Les réactions

Elodie Godin : Elles nous ont fait douter à un moment donné

Elodie Godin, déjà sacrée Championne de France en 2006, (Bourges) 2007 (Valenciennes) 2016 (Montpellier), savoure cette victoire. « Elle est belle, parce que ça fait deux ans que Bourges l’attendait pour battre le record du CUC. Donc elle est vraiment belle et aller jusqu’au bout c’est vraiment génial. » La capitaine berruyère rend hommage aux Tarbaises. « Je savais que ce serait difficile, parce que Tarbes n’avait perdu que deux matchs chez lui cette saison. C’est une équipe très dure à gagner ici, avec le public qui les pousse. Elles font des matchs extraordinaires. On a vingt points d’avance et elles reviennent dans le match. Elles nous ont fait douter à un moment donné. Il faut vraiment féliciter cette équipe de Tarbes qui a fait une saison vraiment remarquable. »

Olivier Lafargue

Pour nous battre deux fois d’affilée, il faut être très costaud

Bizarrement, pendant l’échauffement le coach berruyer semblait moins tendu qu’au match précédent. « Je crois juste que, sur ce match, on savait le contexte, on savait comment le public allait agir, on savait plein de choses qu’on avait oublié un peu avant de faire ce match 3. Et puis surtout, c’est une équipe de gagneuses, c’est une équipe de fous. Pour nous battre deux fois d’affilée, il faut être très costaud. Je suis très fier d’elles, je suis très fier de ce que l’on a fait cette année. Je suis très heureux. » D’autant qu’Olivier Lafargue, pur landais qui a conduit Basket-Landes au plus haut niveau, avait choisi la difficulté. Succéder à des figures comme Valérie Garnier (3 titres), Pierre Vincent (4 titres), Vadim Kapranov (6 titres), ce n’est pas évident. De plus, sa mission était d’offrir à Bourges un quatorzième titre qui lui échappait depuis 2015 et la pression était énorme. « C’était un beau challenge personnel de savoir si on est capable ou pas de s’adapter à un grand club comme ça. Ce n’est pas la même chose, de faire cohabiter dix joueuses, que six ou sept. Ce n’est pas pareil, il faut donner du temps de jeu pour tout le monde, il faut arriver à gérer les susceptibilités. Je suis très, très, fier, pour elles, pour ce groupe qui, depuis le premier jour, a tout fait pour arriver à un objectif et on l’a réussi. Maintenant, on peut être heureux et partir sereinement en vacances. » Objectif réussi à 100% avec le Trophée des Champions, contre Villeneuve d’Ascq, la qualification aux quarts de finales d’Euroligue et la Coupe de France, contre Charleville-Mézières.

Pierre Fosset : Les Tarbaises ont fait vraiment un bon match

Le Président de Bourges, contrairement à jeudi, avait quitté la tribune officielle pour être sur le banc de ses joueuses qu’il avait quitté vendredi pour aller voir son fils à Toulouse. « Non, ce n’est pas par superstition, ça m’arrive souvent, à l’extérieur, d’être sur le banc pour participer avec mes joueuses. » Au point de bondir, avec ses joueuses à chaque panier à 3 points, les bras levés. Pierre Fosset, qui a pris la Présidence en 1993, a donc vécu toute l’épopée berruyère et savouré treize titres avant celui-là. « Bien sûr, qu’il a une saveur particulière. Battre le record du CUC a une saveur particulière. Mais pour les joueuses, c’est l’aboutissement de toute une saison, d’être Championnes de France, certaines ne l’avaient jamais été. Donc, c’était ça la priorité, après c’est vrai, moi j’ai gagné 14 titres, alors que certains n’en ont pas gagné du tout. C’est aussi un aboutissement d’être Champion de France. » C’était la quatrième finale et le troisième titre contre Tarbes, mais la première fois en cinq manches, dont trois gagnantes. « Les Tarbaises ont fait vraiment un bon match. Elles font un quatrième match 80-87 et même si elles n’ont terminé que sixième de la saison régulière, elles nous ont bousculés ici. »

Driandra Tchatchouang : On a réussi à imposer notre rythme

L’ailière internationale, déjà titrée en 2015, savourait cet instant tant attendu. « On en a parlé pendant longtemps, car ça faisait trois ans qu’on n’avait pas gagné. On s’est battu pour ça toute la saison et on y arrive enfin. C’est un vrai sentiment de bonheur, on est super heureuses. C’est une année qui se termine comme on le voulait et franchement, ça fait chaud au coeur de concrétiser tout ça avec ces Filles là, avec ce staff là, avec ce club. » Driandra Tchatchouang souligne la réaction tarbaise après les deux matchs perdus largement au Prado. « On savait que ce serait difficile de venir gagner ici, comme ça l’a été pour toutes les équipes cette saison. On s’y attendait et on n’a pas été surprises parce qu’on a jouée une très, très, belle équipe de Tarbes pendant toute la série. On savait qu’il faudrait mettre les bouchées doubles ici pour s’imposer. Malgré la perte du dernier match, on est restée confiantes, on est restée sûres de nous. On connait nos objectifs depuis le début de saison et on a réussi à imposer notre rythme, ce qu’on n’avait pas réussi à faire dans le troisième match. »

Valeriane Ayayi : On a répondu présent

« On est rentrées avec beaucoup d’intensité, on savait sur quoi on avait péché au match 3. On savait qu’elles nous avaient proposé quelque chose de nouveau et on n’avait pas su s’adapter pendant le match. Donc, on a travaillé à l’entrainement pendant ces deux jours. On a fait beaucoup de vidéo et on a répondu présent sur ce rendez-vous là. Pour nous, c’était un titre à jouer, maintenant, on sait qu’il y a une histoire derrière. On sait que c’est important pour le club, pour les bénévoles, les dirigeants et le Président. On sait que ce quatorzième titre était attendu mais nous, on va le savourer comme un titre »

Marine Johannes : On n’a pas refait la même erreur

« On était très déçues au troisième match et on ne voulait pas que ça se reproduise. On était concentrées. On a réussi à mettre notre jeu en place et à faire bouger le ballon, donc on est contentes. » La jeune internationale (23 ans), qui s’était agacée jeudi, était plus sereine le surlendemain. « Oui, au troisième match, on est un peu sorties de notre match par rapport à certaines décisions. C’est dans des matchs comme ça, qu’on apprend le plus et on n’a pas refait la même erreur. C’est une super journée, c’est mon premier titre et on remporte ce quatorzième titre historique pour le club. »

Sarah Michel : Le sentiment du devoir accompli

« C’est vrai que c’est éprouvant pour les deux équipes. C’est plus dur de jouer en cinq manches », reconnait l’internationale titrée en trois manches avec Montpellier contre Bourges en 2016... « Après pour le club, c’est très important, car ça fait plusieurs années qu’il attend le quatorzième titre. Pour moi, c’est surtout le sentiment du devoir accompli et de se dire ; qu’on a réussi à apporter à ce club tout ce qu’il a apporté aux gens pendant des années. » L’arrière internationale, titulaire indiscutable à Nantes puis à Montpellier, a choisi de se fondre dans le collectif de Bourges. « Quand on va à Bourges, on sait qu’on ne va pas jouer 30 ou 35 minutes. Si j’avais voulu, j’aurais pu rester à Nantes mais j’ai voulu bouger parce que j’ai voulu gagner des choses et c’est ça qui est beau. Là, on a des joueuses, qui sont toutes internationales, et on arrive à trouver ce collectif qui fait qu’on a gagné la finale. »

 Laetitia Moussard ancienne internationale de Bourges et de Tarbes

J’avais des frissons, c’était fantastique

C’était un peu le prototype des joueuses d’aujourd’hui, très dure à jouer physiquement avec ses 1,91 m. Il y a vingt ans, Laetitia Moussard était un des meilleurs pivots européens avec 198 sélections. Championne de France avec Mirande (1990, 1991, 1992) et avec Bourges (1999-2000) elle a remporté la Coupe de France avec Tarbes (1998) et l’Euroligue avec Bourges en 2001. Installée à L’Isle-Jourdain, elle vient souvent, avec les jeunes U13 de son club, soutenir le TGB. « C’est vrai que quand on a joué avec deux clubs, on est souvent partagée. Mais je continue à avoir des relations particulière avec Tarbes et j’avais envie qu’elles disputent une cinquième manche. Sur le papier, la logique a été respectée mais sincèrement je pensais que Tarbes pouvait renverser la vapeur. J’ai suivi le match 3 à la télévision, car en semaine, c’était compliqué, mais de revoir le Quai de l’Adour comme à la grande époque, avec tous ces supporters, c’était vraiment extraordinaire. Devant ma télé, j’avais des frissons, c’était fantastique. » Laeticia Moussard qui est toujours dans le basket au niveau des jeunes, est impressionné par l’évolution du basket féminin depuis une dizaine d’année. « Physiquement, ce sont vraiment des athlètes. Nous aussi, mais là, il y a une autre dimension physique. Le ballon circule beaucoup plus vite, les contacts physiques sont plus durs. On voit de très belles choses, et physiquement, le basket féminin a énormément évolué. C’est une autre dimension. »

Hommages de Bourges aux Tarbaises

Elodie Godin : Tarbes a produit un très beau basket

« Ce quatorzième titre, tenait vraiment à coeur au Président pour rentrer dans l’histoire et on l’a fait contre une équipe de Tarbes qui nous a fait souffrir chez elle. Même avec dix points d’avance, ce n’est pas encore fait. Quand on est à plus vingt, on croit que c’est fini et qu’on a gagné. Sauf que Tarbes, chez elle, à plus vingt, ce n’est pas fini. Elles l’ont fait plusieurs fois cette saison et elles ont gagné des matchs comme ça, notamment contre Charleville. On savait que ça allait être difficile et je tiens vraiment à féliciter cette équipe de Tarbes qui a produit un très beau basket. »

Olivier Lafargue : Il fallait qu’on soit très, fort

« Cette équipe de Tarbes a encore eu un coeur énorme pour revenir, parce qu’elle ne voulait pas mourir devant son public. Elles sont revenues dans le match encore. Elles ont été héroïques et pour battre cette équipe de Tarbes, il fallait qu’on soit très, fort. Offensivement, on a fait du très bon travail sur ce match là, mais je pense que Tarbes a fait du très bon boulot aussi. »

Jean-Jacques Lasserre