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LFB Finale match 4 - Tarbes-Bourges, samedi à 16h30 au Quai de l’Adour

samedi 26 mai 2018 par Rédaction

Titre toujours en jeu

Les Tarbaises ont réalisé l’impossible à 7 contre 10, en ayant dans les jambes trois matchs en cinq jours et 44 points d’écart à digérer moralement. Elles ont démenti tous les commentateurs et les spécialistes du Basket qui voyaient Bourges se parer du titre ce jeudi au terme d’un troisième succès consécutif. Le Trophée était là, prêt à être remis aux Berruyères en présence des officiels de la LFB, mais il a rejoint le bureau du TGB où il sera conservé jusqu’à samedi avant de rejoindre Bourges. Quel que soit le résultat samedi, le Trophée rejoindra Bourges. Soit officiellement, si Bourges gagne (3-1), soit dans l’attente du résultat du cinquième match au Prado, si le TGB égalise à 2-2.

Après cet exploit, les Tarbaises ont toujours faim et veulent retourner à Bourges pour disputer le titre. Cela passe par un second succès 24 h après un match intense qui a été au bout du suspense et des émotions. Bourges pensait, comme lors des deux premières manches, faire craquer physiquement les Tarbaises par le roulement des rotations et une intensité ininterrompue. Mais ce sont les Berrichonnes qui ont craqué moralement devant la résistance des Tarbaises qui sont toujours revenues et ont même pris le score. L’agacement, puis l’énervement, ont gagné Bourges. Olivier Lafargue, le premier, a perdu son flegme et sa nervosité a gagné ses joueuses qui se sont mises à déjouer. Le plan défensif et les solutions offensives apportées par François Gomez ont déstabilisé l’assurance des Berruyères qui n’ont pas su trouver les solutions.

Les Tarbaises, soutenues par un public de feu, debout pendant les dernières minutes de la rencontre, ont puisé leur énergie à celle d’un Quai de l’Adour incandescent. Si celui-ci fait de nouveau le plein ce samedi, un second succès devient possible.

Réactions

Même si tout le monde, à part les Bigourdans, voyaient la Finale se terminer ce jeudi, la plupart des acteurs de cette Finale avaient, par prudence, réservé des places à l’hôtel au risque de perdre le prix des réservations. C’était du moins le cas de l’équipe de Bourges et des représentants de la LFB. Seule Emmeline Ndongue, prise par son travail, devait retourner à Paris.

Du côté de Bourges

Pierre Fosset, le Président de Bourges : Les joueuses ont pour mission de gagner ce titre 2018, d’abord

Président de Bourges depuis 1993, c’est lui qui a mis sur rails le grand Bourges en recrutant Yannick Souvré et Vadim Kapranov, qui ont changé la face du club. Avant le match, Pierre Fosset, vingt finales au compteur pour treize titres, était relativement confiant. « On est là pour terminer et pour essayer de battre le record du CUC. On va essayer de les dépasser ce soir ou ce week-end. Mais avant de parler de quatorzième titre, il faut parler du titre de 2018. Et toutes les joueuses ont pour mission de gagner ce titre 2018, d’abord. » C’est la seconde année que le titre se joue en cinq manches, dont trois gagnantes et c’est une première pour Pierre Fosset, puisque la Finale 2017, nouvelle formule, opposait Montpellier à Villeneuve d’Ascq. « On va voir, on fera le bilan après. Est-ce-que l’équipe sera championne en trois, quatre ou cinq matchs ? » Pour lui, deux matchs de plus n’influent pas physiquement sur les joueuses. « Elles sont professionnelles, elles sont payées toute l’année et à un moment donné, qu’elles fassent deux matchs de plus, ce n’est pas grave. 

Mon rêve c’est de gagner avec une équipe à 100% française

En vingt-cinq ans de présidence, Pierre Fosset a disposé des plus grande joueuses et des meilleurs entraîneurs mais il confie : « L’équipe de mes rêves, j’ai essayé de la faire une ou deux fois mais je n’y suis jamais arrivé, parce que c’est les joueuses qui décident. Je voulais faire une équipe avec uniquement des Françaises, sans étrangère. Mais, ça s’est retourné contre nous parce qu’une joueuse a décidé de partir au dernier moment. Il a fallu prendre une étrangère parce que les Françaises étaient déjà prises. Mais ça aurait été mon rêve de gagner un Championnat de France avec une équipe de joueuses françaises uniquement. Maintenant c’est compliqué. Le basket professionnel a changé et maintenant, dès qu’une sirène appelle, les joueuses y vont. Ce sera compliqué et ça m’étonnerait que j’y arrive. »

Aurélie Bonnan  : Tarbes a mérité de remporter ce match

Bien qu’ayant débuté sa carrière à Tarbes (1998-2002 et 2007), l’ex-internationale Aurélie Bonnan portait le tee-shirt orange de Bourges où elle n’a jamais jouée mais où elle s’est installée après son départ de Montpellier. « On a eu des différends et moi je préfère passer à autre chose » confie-telle, sans vouloir donner plus de détails. « Tarbes a fait un très bon match ce soir. Elles ont mérité leur victoire. Elles se sont battues, elles n’ont rien lâché et ça s’est joué à des détails des deux côtés. Mais Tarbes a mérité de remporter ce match. »

Olivier Lafargue, l’entraîneur de Bourges  : On n’a bien su s’adapter

Très déçu, même s’il était averti du caractère de l’équipe, du coach et du public tarbais, Olivier Lafargue reconnaît la valeur des Tarbaises. « Elles ont été là dans les moments chauds, quand derrière, ça a un peu envoyé et qu’on a laissé faire. Nous, on n’a bien su s’adapter derrière. Il aurait fallu qu’on s’adapte un petit peu mieux. Et puis surtout, qu’on trouve un peu plus de fluidité offensive. C’est ça qui aurait dû être un peu mieux. On a cherché à perforer, à se rapprocher du cercle malgré tout. Comme souvent en finale, ça n’a pas été offensivement quelque chose de vraiment très bon. A nous de retravailler pour être capable de retrouver de bonnes choses. » Le coach berruyer concède : « Ce qu’il y a à retenir, c’est que Tarbes est revenu au match 3 avec des intentions. Ils ont essayé de poser des problèmes qu’on avait pu anticiper sur certaines choses mais a priori, ça n’a pas été bien perçu ou bien compris, en tout cas. A nous, derrière de retravailler et de revenir pour aller chercher ce qu’on a envie d’aller chercher. » Le problème n’est pas défensif avec 64 points encaissés en 45 minutes. « Dans les standards défensifs, on ne peut rien se reprocher. Ce qui nous a manqué, c’est de la fluidité offensive. On a eu du mal, dans l’agressivité que l’on a pu proposer, à trouver les bons choix après. Il faut juste qu’on reste concentré. On va revenir samedi, plus fort encore et plus préparé. » Olivier Lafargue reste confiant. « Depuis le début de la saison, j’ai confiance en elles. Je sais qu’elles sont capables de faire des choses extraordinaires. Ce n’est pas quand tu trébuches, que derrière, il faut remettre les choses en cause. C’est une grande équipe et je leur souhaite, qu’elles arrivent à ramener le titre samedi, parce qu’elles le méritent vraiment. »

C’est super de jouer dans des ambiances comme ça

L’ex-coach landais, habitué des ambiances chaudes du sud-Ouest, reconnaît que celle-ci a pu peser sur la nervosité de ses joueuses. « Quand on est dans une ambiance chaude et tout ça, c’est normal. Ce qui nous a manqué c’est d’être capable de se concentrer. Moi, j’aime jouer dans des salles comme ça. C’est dur de s’entendre. C’est dur de se parler, etc... Mais c’est super de jouer dans des ambiances comme ça et ça doit nous servir, justement, à être concentré sur les choses qu’on doit faire. Et là, de temps en temps, on se retournait sur les arbitres au lieu de rester centré sur nous. Et ça, c’est à nous, à moi coach, déjà en un et à toutes les joueuses cadres de rester centrer sur les choses qu’on a à faire sur le terrain, et pas aux décisions autres. » Plus loin au micro de France 3 Région, il lâchera : « On a géré correctement, on est tout le temps devant, c’est juste que, sur un petit temps fort tarbais, elles arrivent à revenir sur les dernières minutes avec l’appui du public. C’est comme ça, mais on ne doute pas de ce que l’on est. On savait qu’à 2-0 ce n’était pas gagné et on sait qu’à 2-1, ce n’est pas gagné. C’est une finale, tout le monde se donne à fond. On s’est donné à fond et on perd le match. A nous d’analyser les choses et de revenir avec plus d’armes samedi. »

Du côté des personnalités

Gérard Trémège, Maire de Tarbes

« C’était un match extraordinaire, avec beaucoup d’héroïsme, de solidarité. On avait en face une équipe de Bourges excellente. Le combat a été rude et la stratégie que François Gomez a mise en oeuvre, notamment sur les dernières minutes, a été absolument payante. C’est un grand bonheur pour le club, pour les supporters qui sont nombreux et passionnés et pour la Ville de Tarbes, qui est fière de son équipe. »

Michel Pélieu, Président du Département

« Je suis venu juste quand il fallait (rires). En principe, quand je suis là, Tarbes gagne. C’est quelque chose de formidable. Je n’ai pas trop l’habitude de ces matchs de basket mais je suis ébloui par la vivacité, par la rapidité de déplacement de ce jeu, c’est formidable. En tout cas, ces Filles nous ont donné une belle leçon, avec en plus, un budget qui est relativement modeste par rapport à Bourges, qui a un budget quatre fois plus important. Il faut saluer la performance, c’est quelque chose de formidable. »

Kamal Chibli, Vice-Président Région Occitanie, Chargé du Sport

« Je suis très heureux parce que les Tarbaises ont déjoué tous les pronostics. Les Filles de Bourges pensaient rentrer ce soir à la maison. J’ai dit au Président de Bourges de rester encore à Tarbes parce qu’on accueillait bien dans les Hautes-Pyrénées. Les Tarbaises ont été superbes, elles ont fait un match extraordinaire qui montre bien le parcours qu’elles ont fait cette saison. Il faut compter sur les Filles de Tarbes aujourd’hui dans le monde du Basket Professionnel en France et ça fait plaisir pour les hautes-Pyrénées et pour la Région aussi. Pour moi aussi, en tant que Vice Président, c’est un réel plaisir, surtout que c’est un petit budget. Bravo, bravo à elles. »

Emmeline Ndongué : Sauf, qu’ici c’est Tarbes

Nous la classons dans la catégorie personnalités même si elle a passé douze saisons à Bourges où elle a été formée. De par son statut d’internationale (196 sélections), de consultante sur SFR Sport où elle commente les phases finales en direct pour la télévision, elle fait bien partie des personnalités du sport féminin français. Elle est également Ambassadrice de Paris 2024. Pour elle, comme pour bien d’autres spécialistes Bourges devait soulever le Trophée dès le premier match à Tarbes. Mais c’était sans compter ’’sur la glorieuse incertitude du sport’’. « C’est tout à fait ça... Quand on regarde les deux premiers matchs, on se dit que Bourges est au dessus et que Bourges, avec les rotations, même s’il est poussé dans ses retranchements, sera plus frais physiquement. Sauf, qu’ici c’est Tarbes. Sauf qu’ici, c’est un public qui donne une énergie extraordinaire à ses joueuses. Parce qu’on voit sur leurs traits, dans leurs mouvements, qu’elles sont cramées. Les Berruyères, l’étaient aussi, ça se voyait aussi, sauf que les Tarbaises ont joué avec un public. Elles ont joué vraiment avec le coeur et même quand on est cramé, quand on a du coeur, comme elles l’ont montré, ça peut passer. Les Berruyères ont fait quelques erreurs que l’on ne les avait pas vu faire avant et elles ont eu du mal à s’ajuster. Les Tarbaises ont fait aussi des erreurs au départ qu’elles ont réussi à changer au fur et à mesure du match. Cela s’est joué dans la concentration sur très peu de choses et vraiment sur l’engagement et sur ce que le public a pu apporter. » De part sa carrière de joueuse et de consultante, l’ex-intérieure est formelle sur la qualité du public bigourdan. « Tarbes a toujours été à niveau sur les gros matchs comme ça et a toujours su recevoir ses adversaires, j’y ai goûté (rires).

Alain Jardel  : Tarbes est sur le toit de la France

Le technicien gersois, dernier finaliste en 2011 avec le TGB, commentait le match sur radio Bleue Béarn. Même s’il n’est pas tout à fait d’accord avec le nouveau format des Play-Off, qui ne favorise pas les équipes les mieux classées. Charleville-Mézières (2), Villeneuve d’Ascq (3), Basket-Landes (4), ne sont pas en finale. Alain Jardel est satisfait de la présence tarbaise (6). « Dans ce cas précis, il y aura eu deux matchs à Bourges et deux matchs à Tarbes. C’est une vraie finale. Pour une équipe qui joue et qui tire sur un effectif relativement réduit, comme c’est le cas du TGB, c’est plus problématique sur la durée. Le match est dans 48 h et les Filles vont avoir beaucoup de mal à retrouver le calme. La récupération, c’est ce qu’il faut gérer le plus. Et là, il faut être équipé d’un staff médical qui puisse gérer. C’est ça le problème de ces successions de matchs. » Pour autant Alain Jardel apprécie le parcours des Tarbaises : « Elles sont sur le toit de la France et c’est bien. Le travail qui a été fait et la prestation des gens, c’est magnifiqure. Mais ce système de Play-Offs, pour moi, est adapté à un Championnat qui se joue au moins à 14 à 16 ou à 18. »

Bourges a baissé le pied sur le plan de l’engagement physique

« J’ai vu vraiment une équipe de Bourges qui est bien rentrée dans le match et qui a essayé ensuite de contrôler, sans condescendance, sans attitude de supériorité. C’était leur jeu, ils se sont dit ; le temps travaille pour nous, on va changer beaucoup de joueuses... Après, je suis assez interrogatif sur la prestation de certaines joueuses de Bourges, dont il faudra se méfier samedi. Parce que Valériane Ayayi, qui a fait une saison exceptionnelle, se retrouve à 2 points. Donc, il faut bien s’imaginer qu’on va la piquer dans son orgueil. Là où je suis totalement stupéfait, c’est la gestion, non seulement de la prolongation mais aussi des dernières minutes de la part de Bourges. Là, je n’ai rien compris à leur choix tactique. Le dernier ballon, en est le témoin. Je pense, moi personnellement, vu de ma fenêtre, qu’ils étaient en train d’isoler Marine Johannes pour jouer en un contre un et l’envoyer au carton pour tirer des lancers-francs, à condition que les arbitres ne mettent pas le sifflet dans la poche, comme ils l’ont fait à la fin du temps règlementaire. Comme ils le font toujours, ils mettent le sifflet dans leur poche dans les trente dernières secondes pour être tranquilles. Le jeu appartient aux joueuses et aux joueurs... Ensuite, ce choix d’Elodie Godin de tirer à quatre mètres décalée dans le coin, ce n’est pas bon même si, elle peut le mettre. Bourges a baissé le pied sur le plan de l’engagement physique, elles ont manqué de lucidité face à la confiance sur laquelle Tarbes a surfé. »

Interpellé par la prestation des deux jeunes

L’un des meilleurs techniciens et tacticiens français, relève « une accommodation tactique tout à fait adaptée à leurs qualités et en particulier, l’utilisation du jeu intérieur par Aby Gaye. Je passe sous silence la prestation de Michelle Plouffe qui me paraît normale. Mais là, où j’ai été vraiment très interpellé, c’est par la prestation des deux jeunes, Tima Pouye et Naomie Mbandu. J’ai trouvé qu’elles amenaient de la fraicheur, et surtout qu’elles prenaient de l’autorité dans les décisions. Finalement, si on regarde les deux dernières actions décisives, ce sont les deux gamines qui les jouent. Je suis ravi d’avoir vu ça ! »

Côté tarbais

Alain Coll, le Président du TGB

« C’est extraordinaire, c’est inespéré même si on y croyait quand même, et on y croit toujours d’ailleurs. On a des joueuses qui sont extraordinaires, un coach qui est magnifique et puis un public qui est extraordinaire. La salle est bondée, bondée, bondée... On a même installé un écran géant à l’extérieur pour que les gens puissent voir le match. Mission remplie, le club est arrivé au plus haut niveau ce soir et j’espère qu’il va le rester longtemps.

François Gomez : L’objectif prioritaire était de rendre les gens heureux

« L’objectif prioritaire de ce match était de rendre les gens heureux et de se rendre heureux. On donne du bonheur au delà de gagner un match, puis être un titre (rires). On a la chance d’avoir cette envie de vivre des moments comme ça en équipe. » Une équipe qui répond présent dans l’adversité. « On a pris deux fois 20 et 24 points, on a encaissé 80 et 86 points, mais je ne peux pas reprocher aux Filles de ne pas avoir mouillé le maillot. Sur les trois rencontres, elles sont dans le même état d’esprit. C’est plus compliqué quand on est à moins trente deux fois à Bourges. On a pris un coup sur la calebasse et c’est plus compliqué de réagir. Mais je n’ai jamais eu à me plaindre de l’état d’esprit des Filles. Et aujourd’hui c’est toujours le même état d’esprit. Elles reviennent de Bourges et elles me disent encore qu’elles vont gagner.

Créer du doute et mettre Bourges en difficulté

Cette victoire redonne espoir sur la capacité à résister face à l’Armada de Bourges. « Déjà, on n’a pas encaissé 86 points. Défensivement, c’est un gros progrès et c’est ce qu’il fallait pour mettre en doute Bourges et offensivement, je crois qu’on peut encore faire mieux. On peut mettre un peu plus de paniers et on peut jouer encore un peu mieux sur les phases d’attaques. » Pour François Gomez, la tension n’explique pas un début de match difficile. « Ce sont des choix, peut-être nouveaux. On s’est pas trop entraîné et ce n’est pas évident de changer des habitudes de toute une saison. Il y a eu un temps de concentration puis ça s’est mis en route tout doucement. Mais on a fait, c’est trois erreurs défensives d’entrées parce que ce n’est pas évident de tout changer pour un match. » Lors du deuxième match, les Tarbaises avaient cédé au retour des vestiaires mais pas cette fois, comme Bourges s’y attendait. « Il faut tenir. Il faut rester dans le même état d’esprit, dans le même respect des consignes » a averti le coach à la mi-temps. « Sur l’aspect défensif, ça a été réussi, sur l’aspect offensif, on a raté l’occasion de revenir beaucoup plus tôt dans la partie. Mais au moins, on a su rester au contact de Bourges. C’était important de maintenir cette pression sur cet adversaire pour créer du doute et le mettre en difficulté. »

Tant que ce n’est pas fini, elles ne lâchent pas

« On a travaillé, on a perdu deux fois et on a essayé de trouver des solutions. Tactiquement, on a vraiment changé beaucoup de choses, en défense notamment. Et offensivement on a été sérieux. On peut faire encore mieux ", a confié François Gomez à France 3 Région. » En conférence de presse l’entraîneur tarbais soulignait les qualités de ses joueuses. « C’est une équipe qui n’a rien lâché, ça s’est encore confirmé. C’est une équipe de tenaces, de morpionnes, on les appelle comme on veut mais elles ne lâchent jamais rien. Tant que ce n’est pas fini, elles ne lâchent pas. Elles avaient à coeur, d’effacer d’abord les deux gros revers à Bourges. Puis surtout de donner du bonheur aux gens et qu’on s’est donné en même temps. Il y a un partage dans le sport qui est magnifique et on a partagé une soirée que nous, on n’oubliera jamais. Il y a des gosses qui, dans dix ans diront j’y étais. C’est des soirées comme ça qu’il ne faut pas louper et on ne l’a pas loupée. » Un état d’esprit primordial qui permet de faire la différence dans certains cas « Bien sûr, il y a du basket derrière, il n’y a pas que des gens qui ont envie. Ce serait bien si chaque fois qu’on a envie on gagnait mais ça compte, ça compte beaucoup dans ce groupe. »

Un couteau entre les dents

Cette victoire relance tout, confirme le coach bigourdan. « Cela fait 2-1 et on a tous le couteau sous la gorge mais on a aussi le couteau entre les dents (rires). C’est Ana Suarez qui m’a dit ; on a aussi un couteau entre les dents. Donc on est pratiquement dans la même situation. C’est à dire que si Bourges gagne un match, il est champion. On s’est fait plaisir, on a fait plein de choses intéressantes mais on est en finale et on joue, au même titre que Bourges, pour la gagner. Donc, il faudra gagner samedi pour s’octroyer une cinquième manche au Prado. Là bas, tout sera magnifique. On ne l’a pas vu plein, mais j’imagine que s’il y a une cinquième manche tout sera plein. Mais ne mettons pas la charrue avant les bœufs. On a deux entraînements pour préparer cette quatrième rencontre et essayer de proposer quelque chose qui nous permette d’aller chercher une victoire supplémentaire pour l’égalisation. »

On n’est pas là pour gagner un match mais pour gagner un titre

A 2-1, les Tarbaises et leur coach y croient plus que jamais. « On est très content, mais on est en finale. On n’est pas là pour gagner un match mais pour gagner un titre. Il faut se remettre très vite au travail. Le travail d’une joueuse professionnelle c’est de se coucher tôt, de bien manger, de boire. De se mettre dans les poubelles d’eau froide parce qu’il faut être de suite dans la récupération. Il faut apprécier cette victoire qui marquera les esprits de mes joueuses et de moi. Parce que ce match là, restera un événement. Mais on est en finale et la finale se gagne en trois manches. On a pris deux fessées à Bourges mais au troisième match on est là. Et tant que Bourges ne sera pas allé chercher ce troisième match, on est là. Il faudra compter sur nous. » Malgré un troisième match joué à haute intensité pendant 45 minutes, les Tarbaises ne paraissaient pas plus épuisées que leurs adversaires qui s’étaient reposées plus longtemps sur le banc. « Elles sont en bonne santé. Il y a le gros temps de jeu d’Aby, avec Christelle qui fait ses quatre fautes très tôt. Mais je trouve mes joueuses en bonne santé depuis le début. Je trouve que physiquement, on est au top. Est ce qu’on va être pénalisé samedi ? Je ne le crois pas. Quand on est dans cet état psychologique, on n’a pas mal. On oublie la fatigue, on oublie les douleurs. Je ne suis pas inquiet pour ça. Tant mieux pour Bourges et ses dix joueuses, nous il faut qu’on fasse avec et on ne va pas s’attarder là dessus. »

On joue aux échecs

Pas question pour autant de dévoiler les dessous de cette victoire. « J’ai changé de gardien de but, on est passé en 4 4 2 et c’est compliqué pour Bourges, qui joue qu’avec un seul avant-centre » ironise le coach tarbais. « Je ne vais pas vous dire comment on a fait, c’est le travail d’Olivier Lafargue. Il a très vite compris ce qu’on a fait et il a deux entraînements pour mettre des choses en place pour nous casser les pieds. On joue aux échecs. On a avancé une pièce et il va nous en avancer une autre la prochaine fois. » François Gomez va retravailler de son côté. « On va regarder la vidéo. Le métier de coach, c’est dire, ça a marché c’est bien mais aussi, comme aux échecs, c’est d’anticiper sur le coup suivant, voire les deux coups suivants. .On va essayer de préparer de nouvelles choses pour ce match de samedi. Mais on n’a pas le temps de tout changer fondamentalement. Les deux équipes vont jouer avec leurs forces et leurs faiblesses. On a envie d’aller jouer le cinquième match au Prado, dans cette grande salle devant cette grande équipe. Mais d’abord il faut préparer le match de samedi pour le gagner. »

Michelle Plouffe : On joue pour aller chercher le titre

L’internationale canadienne avoue : « C’était dans la tête. On veut jouer ensemble, on aime quand l’équipe joue ensemble et on veut aller le plus loin possible. On ne voulait pas que ce soit le dernier match. On veut continuer parce qu’on a une très belle équipe et qu’on joue très bien ensemble, quand on joue ensemble. C’était l’état d’esprit de toute l’équipe. » Jamais Michelle n’a douté quand Bourges a fait le break « C’est chez nous et c’est différent. A Bourges, c’était très difficile, mais ici on a été à – 16, à - 20, contre Villeneuve et Charleville et on a gagné. C’est l’ambiance et le public qui nous aident. C’est différent quand on joue ici. Ce soir, c’était complet et c’était magnifique. Je sais qu’il y avait aussi beaucoup de gens sous le chapiteau, derrière la salle et tout ce monde qui nous encourage, c’est très, très, cool. » Michelle Plouffe réfute l’idée que l’équipe jouait sans la pression du résultat. « On avait quelque chose à perdre parce qu’on veut jouer le titre. On joue pour quelque chose. On joue pour l’équipe, pour le public et on joue pour aller chercher le titre. On ne joue pas pour rien, parce que c’est une finale. En demi-finale, c’était différent parce qu’on n’avait rien à perdre. On avait perdu de 40 points en championnat à Charleville mais maintenant, c’est la finale et on cherche le quatrième match. On veut continuer et on va travailler pour changer des petites choses en attaque et en défense. »

Je ne joue pas bien quand je me mets la pression

Après deux matchs à Bourges en partie ratés, Michelle Plouffe s’est rattrapée. « Je pense que je m’étais mis trop de pression et ce n’est pas aider l’équipe. Je ne joue pas bien quand je me mets la pression comme ça. Je me suis rappelé que l’équipe a besoin de moi et des choses que j’ai faites toute la saison. Je n’ai pas besoin de changer des choses. Je dois jouer comme je sais le faire et c’est tout. Je n’ai pas besoin de plus que cela. Et je me suis mis ça dans la tête. » A présent l’équipe veut aller au bout. « Ce match était important parce que si on le perdait, c’était fini. Maintenant, il y a encore de la pression, parce que si on perd, c’est fini encore et on veut continuer.

Tima Pouye  : Tant qu’on n’est pas mortes, on continue

La jeune meneuse résume, au micro de France 3 Région, l’état d’esprit de l’équipe après ses deux échecs à Bourges. « Tant qu’on n’est pas mortes, on continue. Il y avait encore la possibilité d’avancer et de gagner. On était très motivées même si on savait que ça allait être très dur. On s’est dit qu’on était chez nous, avec notre public et on était surmotivées pour gagner ce match. » Face à ce qui se fait de mieux, avec Palau, Ouvina et Sharp à la mène et Johannes, Michelle et Ayayi aux ailes, comme adversaires directs, la jeune poste 1-2 a joué sa partition sans fausses notes.

Jean-Jacques Lasserre