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Réactions, après Tarbes-Bourges

vendredi 6 octobre 2017 par Rédaction

Complexe de supériorité du côté de Bourges

C’est humain, c’est dans l’inconscient et aucun avertissement ne peut empêcher ce sentiment de supériorité face à une équipe qui a pris 59 points d’écart lors de ses deux derniers matchs. Comment douter, face à une défense en carton qui vient d’encaisser 162 points et une attaque en papier qui n’a marqué que 45 points lors de sa dernière sortie. Comment douter de sa supériorité quand vous venez de battre en Finale du Pré-Open, cette équipe de 20 points (88-68) et d’écraser à l’Open, le Champion de France en titre 71-48 ! Une supériorité affichée sur les visages souriants à l’échauffement, alors que les Tarbaises avaient le masque.

Elodie Godin : « On prend une belle claque ce soir ! »

Un sentiment exprimée par la capitaine Elodie Godin en conférence de presse. « Tarbes a perdu lourdement à l’Open et j’ai prévenu, pendant ces trois derniers jours, qu’il y aurait une réaction. Pour nous, tout est beau, on a gagné tous nos matchs, on a un beau groupe, on a une belle équipe... C’est vrai, on a une belle équipe, sauf que ce soir, Tarbes nous a dominé ! Il nous a dominé sur les uns contre un. Tarbes nous a dominé sur l’agressivité et on s’est laissé faire. Quand on est revenu, en fin de première mi-temps, on s’est dit, c’est bon, ça va passer comme d’habitude. Mais ça ne s’est pas passé comme d’habitude ! C’est un warning, c’est une bonne défaite, on prend une claque et il faut rebondir ! On a un premier match dans trois jours chez nous contre Mondeville. On ne va pas être championnes de France ce soir, c’est sûr. Le groupe se construit, mais on prend une belle claque ce soir ! Tarbes mérite largement sa victoire. Ils ont joué un beau basket, sans faillir, du début à la fin. La faute est sur nous, ce soir, on n’a pas été à la hauteur. »

Olivier Lafargue : « On s’est fait botter les fesses ! »

Même analyse, chez le coach Olivier Lafargue qui rend hommage à son homologue François Gomez : « Je pense que Tarbes a bien préparé son truc. Ils ont très bien joué. Ils ont été très bien amenés tactiquement par François. Nous effectivement, on a beau être prévenu, etc..., il faut se faire botter les fesses pour comprendre. Et on s’est bien fait botter les fesses ! Elles ont fait une partie remarquable. Elles ont mis le ballon où elles voulaient le mettre. Nous, on a été extrêmement permissifs, très, très, permissifs. On n’a pas pu impacter physiquement, comme on le désirait, notamment défensivement, sur la fin du match. Après, on court, on court.... En fait, on n’a fait que courir après, et il y a des soirs comme ça où on passe à côté. Mais encore une fois, il ne faut rien enlever à Tarbes ! Elles ont fait un vrai bon match et montré des choses intéressantes mais on ne peut pas s’enlever non plus nos responsabilités dans cette défaite. C’est bien beau d’annoncer plein de choses, mais la vraie chose, c’est qu’il faut mettre le bleu de chauffe et être prêt pour le genre de combat qu’on a eu ce soir ! »

Sentiment du devoir accompli côté tarbais

Après l’humiliation de l’Open de Paris contre Lyon (74-45) les Tarbaises ne pouvaient que réagir pour monter un autre visage. Leurs vrais visages, ceux d’une équipe jeune mais talentueuse et combative. Oubliée la pression négative de l’Open qui les avait paralysées. La pression d’un premier match à domicile, devant un public qui avait répondu présent en nombre, s’est transformée en pression positive. Chaque joueuse s’est transcendée face à une des plus grosses équipe du Championnat. Du moins, celle qui a le plus gros budget... Jamais le TGB n’a douté. Même quand Bourges a mené pendant les sept première minutes, ni quand les Berruyères ont refait leur retard et sont repassées devant. Le mental a fait la différence. Ce sont les Tarbaises, humiliées quatre jours plus tôt, qui ont fait douter un Bourges trop sûr de sa force. Une victoire bigourdane qui aurait pu être plus éclatante encore sans les six points de lancers-francs, contre un à Bourges, laissés en route et le panier à 3 points de Bjorklund refusé au buzzer à la fin du troisième quart-temps !

De la honte à la fierté

Les Tarbaises ont puisé la force de leur réaction dans l’humiliation subie contre Lyon comme le confirme la capitaine Adja Konteh. « Cette défaite nous a beaucoup servi, parce qu’après le match contre Lyon, on avait honte. Moi personnellement j’avais honte et l’équipe aussi avait honte. On avait envie de réagir pour montrer de quoi on était capable. On a fait une bonne préparation et je suis contente. Je suis fière de l’équipe, parce qu’on a montré de bonnes attitudes en attaque comme en défense. On a maintenu notre agressivité du début à la fin. Même quand elles sont revenues, on est resté agressive, on est resté soudé, on n’a pas relâché, on a gardé nos bonnes attitudes et ça a payé. »

On a rêvé de battre Bourges, et on l’a fait.

François Gomez savoure ce succès : « Je suis content... Comment de pas être content de battre une équipe comme Bourges... On a rêvé de battre Bourges et on l’a fait ! ». Malicieusement, il fait remarquer que c’est un événement de battre Bourges, invaincu au Quai de l’Adour depuis sept ans. La dernière défaite remontant au soir du sacre de Tarbes le 5 mai 2010 (54-40), contre un coach nommé Gomez !!! Même s’il reconnaît que Bourges les a peut-être mésestimé, « c’est leur problème ». Pour le coach bigourdan, l’essentiel est la réaction et la prestation tarbaise. « Notre problème était de réagir après Lyon et de montrer que ce n’était qu’un gros, gros, accident de parcours. Comme l’a dit Adja, les comportements ont été excellents dans le dur. » Car contrairement à ce qu’ont pu laisser entendre Elodie Godin et Olivier Lafargue, Bourges s’est montré parfois à la limite de l’agressivité, avec la bénédiction du trio arbitral influencé par l’attitude du coach berruyer. « Peut-être moins offensivement, mais défensivement, Bourges a été très dur. » Malgré ce succès, François Gomez relève les nombreux ballons perdus, (preuve de l’agressivité défensive) mais décharge ses meneuses. Ana Suarez, « en retard de préparation après sa blessure » et Tima Pouye « qui, du haut de ses 18 ans, a fait un très gros travail et à qui, on peut tolérer quelques erreurs. » Le coach tarbais englobe toute son équipe où les huit joueuses ont marqué, avec une mention particulière à Aby Gaye et à Christelle Diallo. « On voit le massacre que peuvent faire nos deux pivots lorsqu’elles sont à ce niveau de jeu. » Un jeu intérieur bien doublé par le jeu extérieur. « Angie (Bjorklund) a tenu l’équipe en première mi-temps et Adja (Konteh), avec ses quatre fautes, a tenu l’équipe en seconde mi-temps. Michelle (Plouffe) sécurise tout le monde... » Pourtant François Gomez se refuse à l’optimisme, comme il s’était refusé au défaitisme après Lyon et il attend une confirmation à Montpellier dès ce samedi. Hormis la victoire et le comportement, les Tarbaises ont répondu physiquement à Bourges jusqu’à la dernière seconde. « Je craignais qu’on explose en fin de match et en définitive, on a bien tenu et on a même pu remettre un coup d’accélérateur, pour remettre de l’intensité et de la dureté. »

A l’insu de son plein gré

Le Président Coll, qui a passé la fin du match à stresser, décompresse avec humour : « On ne m’avait pas prévenu qu’on allait battre Bourges (rires...). Je suis très en colère parce qu’on ne me tient pas au courant des bons coups et des stratégies (sourire...). Puis plus sérieusement, le Président tarbais savoure : « C’est le rêve, c’est le rêve... C’est François Gomez aussi. C’est son travail, c’est une équipe qu’il a monté à sa patte, à sa griffe et ça se voit. Ce qu’il y a de plus extraordinaire, c’est le plaisir des joueuses et des spectateurs dans une salle qui a vibré. Alain Coll après avoir rappelé que Bourges, « c’était presque trois fois le budget du TGB », a rendu hommage à l’ensemble des bénévoles qui assurent la vie interne du club. « C’est très important, car le plus gros de notre budget va à l’équipe Pro et au Centre de Formation. »

Il faut garder la tête froide

La jeune Tima Pouye, devant sa mère et son jeune frère, a tenu le rôle de meneuse numéro 1 devant une des meilleures équipes françaises. Face à Ouvina, l’internationale espagnole et à l’expérimentée américaine Sharp, (et la prise à deux voire à trois sur elle), Tima du ’’haut de ses 18 ans’’, a rendu une meilleure copie d’évaluation que ses deux rivales. Surprise qu’on s’intéresse à elle, la jeune meneuse est plus intimidée que sur un parquet. « Cela fait toujours plaisir de battre une grosse équipe comme Bourges » lâche-t-elle. Mais comme sur le terrain elle garde sa lucidité. « Il reste plein de matchs et plein de grosses équipes et il faut garder la tête froide. » Car elle non plus n’a pas oublié l’humiliation lyonnaise et sait qu’on peut passer très vite de la dépression à l’exaltation. Sur le terrain, Lyon l’a plus impressionné au niveau de l’intensité, même si elle reconnaît que toute l’équipe est passée à côté de son match à Paris. La jeune meneuse confirme qu’elle a refusé plusieurs propositions de clubs plus huppés pour venir à Tarbes. « C’était le meilleur projet parmi tous. C’est ici que l’opportunité de jouer était la meilleure et je voulais aussi jouer avec François (Gomez). »

Quand on joue comme ça, on ne doute pas

Christelle Diallo, une des meilleures tarbaises contre Bourges, avec 12 points et 12 rebonds, ne s’explique toujours pas la désillusion lyonnaise. « Je ne sais toujours pas ce qui s’est passé. On n’a pas du tout joué comme pendant la préparation. On n’a pas du tout joué comme d’habitude. J’avais l’impression de jouer comme si on ne se connaissait pas. Comme si c’était notre premier match, comme si on ne s’était jamais entraîné ensemble. Du coup, c’était très compliqué et ça a fait très mal à notre égo. Du coup, contre Bourges, on a voulu montrer de quoi, on était capable. » Malgré l’agressivité limite de Bourges au court du dernier quart-temps, Christelle n’a jamais douté. « Je n’y ai pas pas forcément pensé. Du moment qu’on joue et qu’on lutte, on ne pense pas à douter. On savait qu’on devait gagner chaque attaque et chaque défense. On savait qu’il fallait défendre dur, qu’on soit solidaire, qu’on soit toutes ensemble et quand on joue comme ça, on ne doute pas ! »

Un secteur intérieur solide

Aby Gaye, l’autre tour jumelle de la défense, a fait sa part de dégât dans la raquette par sa puissance. François Gomez, a su transformer deux joueuses de banc, hyper douées, en cadres de la défense. « Depuis le début de la saison, le coach m’a dit que je devais passer un cap au niveau des responsabilités. Parce que c’est vrai que mes quatre dernières années étaient sur un rôle de remplaçante. Ce n’est pas encore parfait et je dois encore beaucoup travailler pour m’améliorer. » Son duo avec Christelle Diallo s’avère détonnant. « Je n’en doutais pas. J’ai confiance en Christelle autant qu’en moi-même. » Aby, comme Christelle, sont décidées à montrer leur vrai visage de titulaires à part entière. « Le passé, c’est le passé et aujourd’hui, qu’on a l’opportunité de se montrer, il faut en profiter. » Un secteur intérieur bien fourni, avec Michelle Plouffe en alternance, en attendant le retour d’Elodie Christmann.

Une Elodie Christmann qui a vécu le match sur le banc au milieu de ses co-équipières. « Un peu stressant par moment, mais elles ont bien géré le match et c’était super à voir. J’étais très contente d’être là et de voir un tel état d’esprit, si combattif, si agressif, pour ne rien lâcher, au moment où Bourges revenait. C’était super ! »

Jean-Jacques Lasserre