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Les réactions après Tarbes-Chambéry

lundi 18 septembre 2017 par Rédaction

Du côté savoyard

Un groupe plus dense et plus complet que l’an passé

Les Savoyards étaient tout à la joie d’avoir remporté leur premier match contre Tarbes après trois échecs la saison dernière dans des matchs très accrochés, malgré le gros écart en février dernier à Trélut. Cette année, de l’avis de Michel Ringeval, le SOC est mieux armé, avec un groupe plus dense et plus nombreux. Pour venir en Bigorre, Chambéry a effectué un changement (Sordia) et cinq roulements (Lafuye, Garcia, Adriaanse,) dont deux (Gonzales, Goodwin), qui n’étaient pas entrés contre Albi. A ceux là, s’ajoutent les absences sur blessures, de Matadigo, Ahotaeiloa, Klouchi, Mangione, Carquillat, qui étaient des titulaires importants l’an passé, plus celles du pilier argentin Pacheco-Ramiro et du troisième ligne Sougoufara, ex-international U20. Avec un tel effectif et deux succès importants contre deux potentiels candidats à la montée, (laissés à 0 point terrain), Chambéry peut viser au minimum le podium.

Brice Ferrer : « J’avais envie de rester »

Le troisième ligne a confirmé toutes les qualités qu’il avait montrées au TPR avant la grave blessure qui lui a coûté pratiquement toute la saison. « J’avais envie de rester » avoue-t-il, mais la relégation de Tarbes en Fédérale 2 lui a fait peur. « Je ne pouvais pas attendre longtemps » confie-t-il, car l’annonce du maintien tarbais est arrivée trop tardivement. Sans Centre de Formation, ni de possibilité de signer un contrat professionnel en Fédérale 2, l’ex-toulousain se retrouvait dans une impasse. Il n’a pas voulu prendre de risque, tout comme son compère Georgi Sordia, qui lui aussi était aligné contre son ancien club. Ferrer confirme les ambitions savoyardes : « On est venu pour gagner. On voulait vraiment cette première victoire à l’extérieur pour confirmer notre prestation contre Albi. » Un succès probant contre une équipe tarbaise jugée « très costaud, qui avec d’autres conditions climatiques aurait été très difficile à prendre. On a réussi à les prendre devant en seconde mi-temps, alors que ça avait été très compliqué en première. »

Georgi Sordia : « On a su profiter de leurs erreurs »

Georgi Sordia, préservé, après un retour de blessure pour affronter ses anciens co-équipiers, a été lui précieux, bien que moins flamboyant que Ferrer. Le georgien a vécu la préparation d’un match bien particulier pour ses nouveaux coéquipiers : « Pour eux, c’était une revanche. On savait que Tarbes était une grosse équipe, très solide et qu’on devait s’envoyer devant pour faire un gros match. En première mi-temps, on a eu beaucoup de mal mais le score était très serré. On a su profiter de leurs erreurs en seconde période pour passer devant au score. Ensuite, on n’a plus rien lâché ! » Un succès bâti sur la confiscation du ballon. « Ils ont perdu beaucoup de ballons en touche et on a su rectifier en mêlée, où ils nous avaient beaucoup dominé en première mi-temps ».

Yves Garçon, Président de Chambéry : « Le club est prêt pour monter cette année »

Le Président Garçon savoure ce succès attendu depuis les trois rencontres de la saison dernière. « On est venu ici avec l’intention de gagner et de bien jouer et ça s’est globalement bien passé en seconde mi-temps. On est bien content, même si finalement, on n’a pas vraiment de revanche à prendre contre Tarbes. On veut simplement bien jouer tous les matchs et les gagner pour être le mieux placé possible, mais on n’a aucune revanche à prendre avec personne ! » Quand on lui rappelle le contexte tendu des trois matchs de la saison dernière, les problèmes d’arbitrage et les accrochages sur le terrain, le Président savoyard philosophe : « Je pense qu’on ne peut pas vivre de rancoeur et qu’on ne doit pas regarder derrière. Je pense qu’il faut travailler pour aller de l’avant. » Le Président Garçon préfère revenir « sur un match entre deux belles équipes que le mauvais temps a compliqué. C’était un match sans essai pour la télé, mais ce n’est pas grave, l’important pour nous, c’est le résultat ! » Après le départ d’une demi-douzaine de joueurs clés en Pro D2, Chambéry a su reconstruire une équipe capable de jouer la montée directement. Les structures ont suivi, avec la Labellisation du Centre d’Entraînement, la remise aux normes du Stade, éclairage compris. Sans compter les trois finales consécutives qui permettent à Chambéry, sur le plan sportif, de viser plus haut. « Je pense qu’effectivement on est prêt, au niveau des infrastructures, pour monter dès cette année. Après sportivement, le chemin est très compliqué parce qu’il y a de très belles équipes. Je pense que tous les matchs vont être très disputés. »

Michel Ringeval : « On est plus fort que l’année dernière »

Michel Ringeval, manager et entraîneur historique de Chambéry, savoure cette victoire près de ses terres natales, après la lourde désillusion de la saison dernière. Le Lourdais a toutefois quelques regrets. « Je pense que si on n’avait pas eu des problèmes en mêlée en première mi-temps, on aurait pu s’imposer un peu plus nettement. » Mais malgré cette défaillance, l’entraîneur du SOC n’a jamais douté. « Je savais que notre banc ferait la différence. On sentait, que plus le match avançait, plus on prenait le dessus. » Il est vrai que le réservoir de Chambéry, en plus du banc, est très large avec de nombreux joueurs restés en Savoie. « On a la chance d’avoir un effectif très homogène » reconnaît Michel Ringeval qui trouve son groupe plus fort que la saison dernière. « C’est vrai qu’on a perdu des joueurs importants à des postes importants, puisqu’on a perdu toute la troisième ligne qui a joué la finale et notre pilier droit, mais je pense qu’on est plus fort. » Un recrutement basé sur des joueurs aux profils similaires des partants et capables de s’intégrer facilement dans le projet de jeu existant. « On base beaucoup notre jeu sur la vitesse, sur le déplacement et on est très content des joueurs qui nous ont rejoint. Quand on voit le match de Ferrer et de Sordia, on ne peut être que content ! » Le technicien chambérien passé par l’ASM, ne jette pas la pierre à l’équipe tarbaise. « Tarbes a été gagner à Strasbourg qui est une très bonne équipe, pas facile à manier. Mais je pense honnêtement que nous, on est effectivement meilleurs que l’année dernière. »

Côté bigourdan

Côté bigourdan la défaite était lourde à digérer pour un premier match à domicile face à un adversaire contre lequel les Tarbais n’avaient jamais perdu. D’autant que sans jamais l’évoquer, le contexte, avec la première apparition officielle sous le nom historique du club, et la présence d’une cinquantaine d’anciens joueurs du Stado, dont plusieurs internationaux, a dû peser. Peut-être pas avant, pour expliquer la défaite mais après, par rapport à l’image laissée sur ce match. Des joueurs abattus, frustrés voire, en colère, par rapport à leur comportement et au résultat. Des joueurs qui ne cherchaient aucune excuse, ni celle du mauvais temps, ni celle de l’arbitrage, qui ne favorisaient pas le jeu mis en place depuis la reprise. Juste une remise en cause de leurs comportements individuels et collectifs même si le groupe a su faire, défensivement, face au jeu direct et puissant de leurs adversaires.

Nicolas Escouteloup : « On a manqué d’enthousiasme et de réalisme »

« J’éprouve une très grosse déception, parce qu’on a manqué d’enthousiasme et de réalisme en première mi-temps avec le peu de ballon qu’on a eu, contrairement à Chambéry. » Un entraîneur déçu par l’incapacité de ses joueurs en seconde période. « On n’a pas eu suffisamment de munitions pour poser notre jeu et essayer de prendre à défaut cette équipe. Du coup, sans munition, on a beaucoup défendu et on a pris des pénalités. » Si Tarbes, en partie grâce à sa mêlée, avait eu quelques ballons à jouer en première mi-temps, tout s’est inversé après la pause. « On a été défaillants sur la conquête, ils ont été beaucoup plus propres que nous en seconde mi-temps. Ils ont mieux tenu le ballon, ils nous ont mis à la faute et c’est ce qui a fait basculer le match. » Conscient du manque de puissance, dû aux absences sur blessure d’Havea, de Taulava et de Tuilagi, le staff a mis en place un jeu plus adapté aux qualités des joueurs mais difficile à appliquer par tous temps. Mais pas question d’accabler l’équipe d’avoir tenté le diable en relançant, parfois intempestivement, depuis ses vingt-deux mètres ! « On sait qu’on est obligé de mettre du mouvement pour essayer de déborder les équipes qu’il est très difficile de prendre sur la puissance. On ne peut donc pas reprocher aux joueurs de tenter des choses. » Même si le jeu au large n’était pas adapté aux conditions de jeu et qu’il aurait dû être plus resserré. « On avait dit de surtout jouer dans les ’’fermés’’ et de mettre du jeu au pied haut de pression. A chaque fois qu’on l’a fait, on a eu des situations positives. » Des regrets aussi sur des situations gâchées. « On a une mêlée à 5 m où, vu notre domination, il suffisait de ne pas faire de fautes pour concrétiser et on prend un coup franc ! » Le manque de puissance ont empêchés les Tarbais de jouer dans l’avancée pour provoquer des fautes ou des erreurs défensives. « On a eu beaucoup de mal à avancer dans le terrain et à imposer un peu de jeu en première mi-temps. En seconde, sur la possession, on est proche du néant ! » Ce qui est rédhibitoire contre une équipe de la qualité de Chambéry. « On ne peut pas gagner dans ces conditions contre une équipe bien en place et qui a joué le match parfait à l’extérieur, en étant ultra réaliste. »

Mickaël Etcheverria : « Tout le monde doit se remettre en question »

Contrarié, Mickaël Etcheverria lâche, « On n’est pas sorti des vestiaires... » pour montrer l’incapacité des Tarbais à prendre d’entrée le match à leur compte. L’entraîneur des trois-quarts réfute l’idée que les joueurs aient pu être perturbés par les mauvaises conditions climatiques. « On a essayé d’envoyer du jeu mais après, il faut jouer en fonction des conditions climatiques. »Des conditions climatiques identiques pour les deux équipes et auxquelles les Tarbais n’ont pas su s’adapter malgré les consignes. « On leur avait demandé des choses... Techniquement, on a manqué de justesse. Sur le jeu au pied de pression, les ballons étaient trop loin... Il va falloir se remettre au boulot ! » On sent le technicien tarbais désabusé : « C’est toujours pareil, tu te demandes si tu as trop ou pas assez appuyé, par rapport au match de Strasbourg. » Un comportement qui interpelle et pousse à se poser des questions. « Tout le monde doit se remettre en question. Nous les coachs en premier pour voir ce qui n’a pas été, ce qui n’est pas passé.. Pourtant, on les avait prévenu de se méfier de Chambéry même si on avait été gagner à Strasbourg. C’est le début et j’espère que ça va nous servir à tous de leçon pour changer de mentalité. » La semaine qui attend les Tarbais va être rude avant le déplacement à Limoges. « Il va falloir faire le dos rond, bosser, bosser, travailler, travailler, pour essayer de faire un truc à Limoges ! »

Jean-Jacques Lasserre