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Plus de 1000 personnes à Tarbes pour un défilé du 1er mai qui a mobilisé le peuple de gauche

lundi 1er mai 2017 par Rédaction

La manifestation du 1er mai 2017 dans les rues de Tarbes a rassemblé plus de 1000 personnes, 2000 selon les organisateurs, à l’appel de l’intersyndicale CGT-FSU-Solidaires. Fait rarissime, des militants et des élus de toutes les composantes de la gauche étaient présents, pour ce rendez-vous social marqué par le rejet de l’extrême-droite et de l’ultra-libéralisme.

Pari pleinement réussi pour les responsables des syndicats CGT, FSU et Solidaires, ce lundi 1er mai 2017 à Tarbes : plus de 1000 personnes, 2000 selon les organisateurs, défilent dans les rues de la cité bigourdane, pour exprimer leur ras-le-bol face à la « désespérance sociale vécue par les salarié(e)s, les retraité(e)s et les privé(e)s d’emploi ». Mais aussi pour affirmer leur rejet de l’extrême-droite, six jours avant le face à face entre Marine Le Pen et Emmanuel Macron. Fait rarissime, toutes les composantes de la gauche sont présentes pour ce rendez-vous du 1er mai. S’il est habituel de retrouver les militants ou des élus de la France insoumise, du PCF, du Parti de Gauche et d’Ensemble dans ce type de manifestation, il est plus rare d’y découvrir une députée PRG – Jeanine Dubié – ou une maire socialiste – Geneviève Isson. Sans oublier Henri Lourdou, l’un des responsables d’Europe Ecologie Les Verts, même s’il n’était pas là au nom de son parti, mais mandaté par le Réseau Education Sans Frontières. Par ailleurs, les organisations politiques d’extrême-gauche, le NPA et Lutte Ouvrière, sont bien présentes, et font entendre leurs slogans avec force au fil de la manifestation.

De nombreuses associations bigourdanes battent le pavé en ce jour de fête du travail. Armelle, Martine, Clotilde, Cynthia et Roxana, membres de la Jeunesse Ouvrière Chrétienne, brandissent une banderole affichant leur conviction : « la vie d’un jeune travailleur vaut plus que tout l’or du monde ». Pour elles, le 1er mai, « c’est une journée importante pour défendre les droits des salariés et des demandeurs d’emploi ». Le contexte des présidentielles les a aussi incitées à descendre dans la rue. « Pas question de voter pour Le Pen. Elle tient un discours de haine et de ségrégation. Pendant la Seconde guerre mondiale, on a pu voir les résultats de ce type de discours ! ». René Trusses, président de la Ligue de l’Enseignement est aussi présent. « L’éducation et la culture sont les meilleurs moyens de lutter contre les idées du Front National ». Les membres du Collectif pour les Droits des Femmes qui marchent derrière leur banderole avaient appelé à ce rendez-vous du 1er mai. Une autre association féministe est présente : le Planning familial. « Dimanche prochain, nous ne laisserons pas le Front National accéder au pouvoir et instaurer des politiques inégalitaires, sexistes, homophobes, racistes, en bafouant les valeurs que nous défendons : féminisme, égalité, démocratie, liberté d’expression, droit de choisir et de disposer de son corps », confie Micheline, l’une des responsables du mouvement. De son côté, Henri Lourdou, dans sa prise de parole devant la Bourse du Travail au nom du Réseau Education Sans Frontières, rappelle : « aujourd’hui, comme hier et demain, travailleurs français et immigrés, même combat. Nous reconnaissons aux migrants la légitimité de leur choix de migrer. Nous continuerons à nous battre pour défendre leur droit à vivre décemment, et à permettre à leurs enfants d’être formés dans notre pays. Nous ne pouvons que rejeter les politiques radicales de « non accueil » prônées par la candidate Marine le Pen ». D’autres associations ou mouvements sont présents, dans la foule du 1er mai : Action Catholique Ouvrière, ATTAC 65, Secours Populaire, collectif « Nuit Debout ».

Mais la majeure partie des manifestants défile sous les drapeaux des syndicats CGT, FSU et Solidaires. Dans la foule, quelques banderoles se distinguent. Les salariés de la Polyclinique de l’Ormeau-Pyrénées sont toujours mobilisés. « Nous restons vigilants concernant l’application du protocole d’accord de fin de conflit par la direction », souligne Laurence Charroy, responsable de la CGT de la Polyclinique. Par ailleurs, les « Privés d’emploi et travailleurs précaires » de la CGT ont tenu à descendre dans la rue. « Nous sommes près de 21 000 demandeurs d’emploi de catégorie A dans les Hautes-Pyrénées », souligne Isabelle. « Le précariat devient la règle en matière d’emploi dans notre département. Même si nous sommes mobilisés contre l’extrême-droite, nous sommes inquiets d’entendre Emmanuel Macron prôner toujours plus de flexibilité et envisager d’accroître les radiations de chômeurs indemnisés ». Le cortège, dans une ambiance plutôt festive, se déploie dans les rues de Tarbes entre la Bourse du Travail et la place de l’Hôtel de Ville, avant de revenir vers les quais de l’Adour. Pour une fois, la prise de parole de l’intersyndicale a eu lieu, non à l’arrivée de la manifestation, mais au départ, sur le perron de la Bourse du Travail. Manuel Espejo, secrétaire de l’UL CGT de Tarbes, s’est exprimé au nom de l’intersyndicale CGT-FSU-Solidaires.

« Ce 1er mai se situe à une période et dans un contexte de luttes intenses, avec des manifestations, mobilisations et appels à la grève dans les entreprises du privé comme du public. Il se situe aussi dans une période électorale où nous voyons que le parti de la haine n’a jamais été aussi proche des portes du pouvoir ». Les syndicats évoquent les conséquences de la loi « Travail » et dénoncent la « chasse aux sorcières » qui frappe selon eux le monde syndical, avec « la multiplication des procès intentés aux organisations syndicales et à leurs militants ». Ils affirment que « ceux qui ont permis que cette désespérance sociale prenne racine portent la lourde responsabilité de la montée du Front National et de ses idées nauséabondes dans notre pays ». Désignant nominativement Pierre Gattaz, le président du MEDEF, ils pointent la « devise du Capital et de son représentant pour le monde du travail : arracher pour amasser, amasser pour arracher ». Les trois syndicats proposent « un nouveau statut du travail salarié, qui permette de rattacher à la personne des droits et des garanties opposables à chaque employeur ». Ils plaident aussi pour un SMIC à 1800 euros et la diminution du temps de travail à 32 heures. Enfin, ils lancent un appel au monde du travail : « nous devons le dire encore plus haut et fort, la solution n’est pas dans le vote du parti de la haine, le FN, qui porte en lui les thèses nationalistes, sexistes, racistes et xénophobes conduisant vers le fascisme ». Et les syndicats concluent ainsi : « soyons déterminés, soyons optimistes, soyons unis pour imposer un autre choix de société. Pour construire, pied à pied, les prochains rendez-vous, initiatives, rassemblements, manifestations. Toutes les étapes qui doivent nous permettre d’accéder au progrès social, à la solidarité et à la paix entre les peuples ».

Jean-François Courtille

Diaporama