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Feuilleton sur les ennuis financiers du TPR

mercredi 5 avril 2017 par Rédaction

Episode 1

Des ennuis financiers révélés en octobre 2015, qui ont coûté une relégation financière, alors qu’au terme d’une superbe saison le TPR avait obtenu son maintien sportif malgré un retrait de huit points au classement. Des ennuis qui se poursuivent encore aujourd’hui avec l’interdiction pour les Tarbais de participer aux Phases Finales alors qu’ils sont sportivement qualifiés. Alors qu’on entend tout et n’importe quoi, il nous a paru judicieux de revenir sur les faits qui ont conduit le Tarbes Pyrénées Rugby, à cette situation qui perdure depuis deux ans. Nous reviendrons sur ces faits sous forme de feuilleton quotidien avec la rediffusion des articles parus sur ’’Tarbes Infos’’ depuis le début de cette affaire. Enfin, nous apporterons des éléments nouveaux à ce dossier qui a conduit un des partenaires et dirigeants du club à reconnaître, « les faux et usage de faux » devant le Procureur de la République. Et ce, sans qu’aucun autre dirigeant du club ne soit mis en cause par l’enquête, contrairement à ce qu’affirmait le futur « prévenu » chez certains de nos confrères. Un retour sur l’Affaire, qui devrait permettre de mieux comprendre la situation d’aujourd’hui et ses aboutissants.

Le 23 octobre 2015 au soir du match contre Bourgoin, le Président Nunes confirmait aux partenaires les rumeurs qui faisaient état d’un très lourd déficit du TPR.

« Difficultés financières au TPR

C’est le Co-Président Antoine Nunes qui a annoncé des difficultés financières dans les comptes du TPR suite à des engagement de partenariats non tenus. Une annonce faite devant les partenaires du club lors de la réception d’après-match. Une déclaration qui a encore plus assombri la soirée après la défaite contre Bourgoin-Jallieu qui a déjà connu ce genre de difficultés qui lui ont coûté deux relégations du Top 14 à la Pro D2 puis à la Fédérale 1 et une pénalité de 4 points au classement général l’an passé. Plusieurs clubs ces dernières saisons ont été avertis par la DGNAC au cours de différents contrôles en cours de saison. Dont une en début de saison pour vérifier que les comptes prévisionnels présentés en juin étaient sincères et que les contrats avaient bien été honorés. Ce qui n’a pas été le cas à Tarbes qui ’’a été trompé’’ et qui n’a jamais ’’reçu l’argent qui devait rentrer’’. Les dirigeants du club se sont réunis pour trouver une solution afin de combler rapidement un différentiel conséquent. »

Quelques jours plus tard nous écrivions :

« TPR : Une crise financière sans précédent

Le TPR traverse une crise financière sans précédent, beaucoup plus grave que celles traversées jusqu’ici. Depuis la nomination d’Antoine Nunes à la Co-Présidence du TPR les finances s’étaient assainies et les échéances devant la DNACG (Direction Nationale, d’Aide et de Contrôle de Gestion) étaient vécues sereinement. Jusqu’à ce que le club, qui n’avait plus de responsable de Marketing depuis le départ de Frédéric Boitier à Colomiers, fasse appel à un partenaire spécialisée dans le marketing sportif qui s’était engagé à trouver des partenaires nationaux. C’est peut-être ce nouveau partenaire qui aurait ’’grugé’’ le TPR, lui faisant croire qu’il avait obtenu de gros contrats de sponsors nationaux. Les spéculations vont bon train en Bigorre sur l’ampleur du désastre qui est évalué entre 500 000 et 1 M€. Mais devant le silence de la Direction du TPR, il est difficile d’annoncer un chiffre fiable. Le club a engagé un Commissaire aux Comptes et a fait appel aux experts de la DNACG, (car dans ce sigle le A signifie Aide) pour faire la lumière exacte sur l’ampleur des dégâts financiers. C’est d’ailleurs le club qui a alerté le gendarme financier de la Ligue sur ses déboires budgétaires avant l’audit classique qui vérifie les comptes de chaque club à intervalles réguliers. Une attitude responsable qui démontre que le TPR n’a rien à cacher et qu’il se veut transparent au risque de déclencher une tempête médiatique qui peut être néfaste aux résultats sportifs immédiats. Rien à voir avec des cas de tricheries ou de cachotteries avérées, qui ont conduit la DNACG à sanctionner financièrement ou sportivement des clubs fautifs.

Le Stade Français aussi

Il n’y a pas si longtemps, en 2011, le Stade français, présidé par Max Guazzini, s’était fait escroqué tout comme Bernard Laporte, qui avait investi 180 000 € dans l’affaire, à titre personnel. Les deux hommes avaient porté plainte pour escroquerie à l’encontre d’une société canadienne et de son représentant lyonnais, un gestionnaire de patrimoine, qui avaient promis d’apporter des fonds à hauteur de 12 M€. ’’On promet à des gens dans des situations très difficiles beaucoup d’argent mais il faut payer des frais. Vous payez les frais mais vous ne voyez jamais l’argent. On est dans une situation catastrophique." avait expliqué à l’époque l’ex PDG de NRJ, qui n’est pourtant pas un naïf en affaires. Rassuré il est vrai par des documents bancaires d’une grande banque internationale qui assurait la solvabilité de la société à hauteur de 20 M€. Des documents qui se sont révélés par la suite, être des faux bien imités. Le Stade Français était alors menacé de relégation financière pour un déficit de 5 M€ suite à la faillite de la régie publicitaire Sportys qui était chargée du Marketing du club parisien depuis 2005. Le Stade Français a pu, grâce à la mobilisation, rassembler en quelques semaines, les 10 M€ qui lui manquait par l’intermédiaire de la Famille Savare (groupe Oberthur) pour se sauver et redevenir Champion de France en 2015 !

Les Collectivités soutiennent le TPR

Antoine Nunes, a rencontré les joueurs et le staff du TPR, pour leur assurer qu’il mettrait tout en œuvre pour trouver l’argent manquant. La Mairie de Tarbes a déjà annoncé qu’elle était derrière le club et qu’elle était prête à verser une subvention exceptionnelle de 100 000 €. D’autres collectivités, comme le Département et le Grand Tarbes, pourraient aussi voter des subventions exceptionnelles pour permettre au rugby bigourdan d’avoir une vitrine en Pro D2. Une vitrine nécessaire après la disparition du paysage professionnel d’un club mythique comme le FCL (descendu en Fédérale 2) et de clubs comme Bagnères (Fédérale 1) ou Lannemezan (Fédérale 2), qui ont évolué au plus haut niveau et qui ont fourni au rugby français de nombreux internationaux. La Bigorre se doit d’avoir un club en PRO D2 de même que le Comité Armagnac-Bigorre qui a perdu Auch il y a deux saisons.

Tout mettre en oeuvre pour sauver le TPR

Les solutions pour sauver le TPR de la relégation financières existent même si selon l’ampleur du déficit, elles seront plus ou moins difficiles à mettre en oeuvre. Un déficit qui peut être couvert de différentes manières qui se complètent et peuvent s’additionner. Le club peut faire une augmentation de capital auprès de ses actionnaires actuels. Il peut aussi ouvrir l’entrée de ce capital à d’autres partenaires y compris à des associations de petits actionnaires privés. Chaque partenaire peut mobiliser des entreprises avec lesquelles il est en relation d’affaires pour qu’elles mettent quelques centaines ou un millier d’euros au pot. Le club peut aussi lancer une souscription afin de recueillir des fonds destinés à combler en partie le déficit ou à couvrir un emprunt plus important. Une souscription qui toucherait tous les aficionados du rugby bigourdan mais aussi les anciens joueurs du Comité et d’ailleurs, qui ont affronté Tarbes lorsqu’il s’appelait Stadoceste. La plupart de ces anciens rugbymen ont réussi en affaires et seraient en capacité d’intervenir. Un emprunt qui serait couvert par la Ville de Tarbes, comme annoncé par le Maire Gérard Trémège et Francis Touya, le Maire-Adjoint, Chargé des Sports. Le Département, sensibilisé par le Président de l’Office Départemental des Sports, l’ex-international lourdais Louis Armary et le Grand Tarbes, sensibilisé par l’ex-arbitre Pierre Lagonelle, lui aussi chargé des Sports, pourraient aussi se porter caution. En additionnant ces différentes solutions, il ne devrait pas être impossible, si la mobilisation est importante, d’arriver à combler ce déficit. Rappelons que Lille a réussi à mobiliser en trois semaines plus d’un million d’euros de dons pour sauver le LMR des foudres de la FFR. A peu près la somme qu’il manquerait au TPR...

Plainte en justice

La voie judiciaire a été ouverte, il y a une quinzaine de jours, par le dépôt d’une plainte auprès du Procureur de la République à l’encontre du partenaire indélicat ’’qui a usé d’un système de tromperie très poussé’’ pour abuser la vigilance du TPR. Une plainte déposée pour protéger les intérêts du TPR et démontrer sa bonne foi. Car il ne s’agit pas de promesses de Gascons mais de contrats signés, qui semblaient en bonnes et dues formes. Le club, qui avait des doutes depuis plusieurs semaines, suite à des retards de paiement, a tout tenté pour se faire payer et obtenir des explications, avant de se résoudre à porter plainte et à aviser la DNACG. Puis enfin, à mettre l’affaire sur la place publique en expliquant la gravité de la situation aux partenaires du TPR, vendredi dernier au cours de la réception d’après-match.

Attendre le résultats des expertises

Antoine Nunes s’est aussi engagé à dévoiler le montant exact du préjudice dès que le Commissaire aux comptes et la DNACG auront rendu leurs conclusions. C’est à partir de ces chiffres réels, que des solutions pourront être envisagées pour renflouer les caisses en faisant l’union sacrée autour du club. »

A suivre...

Jean-Jacques Lasserre