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La lutte pour la dignité des salariés d’Adrexo

dimanche 19 mars 2017 par Rédaction

Les salariés de la société de distribution de journaux et imprimés publicitaires Adrexo réclament des négociations, pour faire reconnaître leur temps de travail réel et améliorer leur rémunération. Lors d’une conférence de presse organisée par la FAPT-CGT, ils ont dévoilé des conditions de travail difficiles et réclamé le respect de leur dignité de salariés.

Une retraitée, âgée de 66 ans, assure la distribution des prospectus et des journaux publicitaires pour Adrexo sur un secteur qui comprend 11 villages des Hautes-Pyrénées. Elle prend son vélo chaque semaine pour assurer cette tâche. « Je suis rémunérée sur la base de 10 heures de travail hebdomadaire. Mais en réalité, je travaille près de 40 heures par semaine ! ». Ce témoignage saisissant a été confié jeudi soir lors d’une conférence de presse organisée à Tarbes par la Fédération des Activités Postales et de Télécommunications (FAPT) de la CGT. « Les 57 salariés d’Adrexo dans les Hautes-Pyrénées travaillent dans des conditions indignes du XXIème siècle », dénonce Angélique Sidou, secrétaire générale de la FAPT. « Comme ils ne peuvent pas se mettre en grève, compte tenu de la faiblesse de leurs revenus, ils ont décidé d’envoyer une lettre ouverte à leur PDG, aux élus du Département, et d’alerter les médias, pour révéler leur situation ». Lors de la conférence de presse, plusieurs salariés d’Adrexo ont détaillé leurs conditions de travail et de rémunération. « Notre activité comporte deux volets : la préparation et la distribution. Nous prenons livraison des imprimés et des journaux publicitaires au dépôt tous les jeudis. Puis, nous préparons les prospectus à notre domicile. Pour être en capacité de démarrer la distribution le lundi matin, nous devons souvent mettre nos familles à contribution pendant le week-end. Ensuite, nous utilisons nos voitures ou nos vélos personnels pour effectuer la distribution, sur le secteur qui nous a été attribué ».

Les salariés d’Adrexo signent des Contrats à Durée Indéterminée sur la base de temps partiels modulés. Certaines personnes travaillent moins d’une dizaine d’heures par semaine, d’autres plus d’une vingtaine d’heures. Problème : le temps de travail effectif ne correspond pas au temps de travail réel. « Je travaille dans les faits 33 heures pour un temps de travail théorique de 20 heures », explique l’un des salariés. « L’une de nos collègues travaille 8 heures par semaine pour un temps de travail contractuel de 2h30 ». La rémunération n’est pas non plus à la hauteur du travail accompli. « Je gagne environ 900 euros par mois, en travaillant quasiment 7 jours sur 7 », dévoile un autre salarié. La société Adrexo appartient au groupe Spir communication, lui-même filiale du groupe Sipa Ouest France. Elle emploie 20 000 personnes en France, dont 17 000 distributeurs en CDI à temps partiel. Elle est à ce jour la deuxième société de services française spécialisée dans la distribution des journaux et imprimés publicitaires. Dans un futur proche, le groupe Spir communication pourrait être racheté par le groupe Amazon. Dans les Hautes-Pyrénées, les 57 salariés d’Adrexo ont des délégués du personnel. « Mais les réunions avec la direction ne donnent jamais aucun résultat », déplore l’un des délégués CGT de l’entreprise. Les salariés d’Adrexo réclament de vraies négociations, pour obtenir une prise en compte de leur temps de travail effectif et une rémunération correspondante. « Pour nous, c’est une question de dignité. Nous voulons tout simplement être respectés, et pouvoir vivre décemment de notre travail ».

Jean-François Courtille