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Une association regroupant des familles homoparentales accueillie au sein de l’UDAF 65

mercredi 21 décembre 2016 par Rédaction

Pour la première fois en France dans un département à dominante rurale, l’Union Départementale des Associations Familiales accueille une association regroupant des familles homoparentales. L’UDAF 65 a intégré cet automne l’APGL 65. Une décision qui traduit le souhait de s’ouvrir à une nouvelle dimension des familles existantes, dans le respect de la diversité des personnes. Monique Dupuy, présidente de l’UDAF des Hautes-Pyrénées, et Vincent Martin, président de l’APGL 65, se confient dans cette interview.

Quels sont les objectifs et les activités de l’APGL 65 ?

Vincent Martin : l’Association nationale des Parents et futurs parents Gays et Lesbiens a fêté ses 30 ans cette année. L’APGL 65 s’est constituée en 2016. Notre association propose des activités à caractère social auprès des familles homoparentales, notamment pour lutter contre les discriminations. L’APGL regroupe trois types de familles. D’abord, des couples de deux hommes ou de deux femmes qui ont eu un enfant par la Procréation Médicalement Assistée (PMA) ou par la Gestation Pour Autrui (GPA). Ensuite, des couples qui ont un projet de « co-parentalité » : un couple de deux hommes et un couple de deux femmes élevant ensemble un enfant. Dernier cas de figure : des hommes qui ont été mariés et ont eu des enfants, avant de découvrir leur orientation homosexuelle. Les activités à caractère social sont principalement les goûters pour les familles, et les réunions d’information auprès des personnes gays ou lesbiennes qui veulent devenir parents. La loi Taubira a ouvert la possibilité pour les couples gays ou lesbiens d’être légalement parents d’un enfant.

Comment les familles homoparentales dans les Hautes-Pyrénées sont-elles perçues par le public ?

VM : Toute famille homoparentale subit aujourd’hui un regard d’étonnement, même s’il commence à en exister plusieurs dans notre département. Même les administrations ne savent pas trop sur quel pied danser vis-à-vis de nous. Cette situation est encore très nouvelle pour notre société.

Monique Dupuy : j’ai déjà rencontré des couples gays ou lesbiens avec des enfants dans les Hautes-Pyrénées, mais ce sont souvent des « familles recomposées ». Elles ne font pas de bruit et ne revendiquent rien. Dans la, société française, il existe encore souvent des discriminations vis-à-vis des personnes qui ont une orientation sexuelle différente. Pourtant, les problèmes rencontrés par ces parents différents rejoignent souvent ceux des familles « classiques ».

Pour quelle raison l’UDAF 65 a-t-elle décidé d’accueillir l’APGL 65 ?

MD : l’agrément de l’APGL par l’Union Nationale des Associations Familiales s’est effectué en 2014. L’UNAF a pour vocation de rassembler l’ensemble des associations dont l’action concerne les familles sur le territoire de la France. Environ 80 associations y adhèrent à ce jour, dont l’APGL. A l’échelle de chaque département, le conseil d’administration de l’UDAF doit ensuite voter pour l’intégration de l’antenne locale de l’APGL. Cela a déjà été fait dans une douzaine de départements. En Occitanie, l’APGL a rejoint l’UDAF dans l’Hérault et dans la Haute-Garonne. Mais les Hautes-Pyrénées sont le premier département à dominante rurale qui intègre une antenne de l’APGL au sein de l’UDAF. Nous sommes dans une démarche de développement associatif.

Quel est l’intérêt pour l’APGL de rejoindre l’UDAF, et pour l’UDAF d’accueillir l’APGL ?

VM : pour nous, c’est la possibilité de rencontrer des associations différentes. On fait « société » en osant la rencontre. Ainsi, certaines associations vont peut-être prendre conscience, en nous côtoyant au sein de l’UDAF, que nous sommes tout simplement des familles. Cela peut-être le début d’un autre regard posé sur ce que nous vivons.

MD : cela nous intéresse aussi d’accueillir des associations qui apportent une réflexion sur les politiques familiales. Ainsi, l’APGL pose aujourd’hui la question de la présence des crèches dans les entreprises et dans les services publics. Le nombre de places dans les crèches est encore nettement insuffisant dans les Hautes-Pyrénées. Cela pénalise tous les types de familles. Un enfant a les mêmes besoins d’accompagnement, quelle que soit la famille au sein de laquelle il grandit.

Propos recueillis par Jean-François Courtille