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Près de 600 personnes au rassemblement populaire de soutien à la grève de la Polyclinique de Tarbes, un concert de solidarité annoncé à la Gespe mercredi

dimanche 18 décembre 2016 par Rédaction

Le « rassemblement populaire » de soutien aux salariés en grève de la Polyclinique de l’Ormeau-Pyrénées a réuni près de 600 personnes samedi 17 décembre 2016, au 40ème jour du mouvement social. Un concert de solidarité au bénéfice du personnel de la Polyclinique, avec plusieurs artistes locaux, a été annoncé pour mercredi 21 décembre 2016 à la SMAC de la Gespe.

Ambiance festive ce samedi 17 décembre 2016 devant la clinique de l’Ormeau-Centre à Tarbes. Près de 600 personnes ont répondu à l’appel des organisateurs, pour apporter leur soutien au mouvement de grève des salariés qui passe le cap symbolique des 40 jours. Une longue traversée du désert dont les grévistes, la CGT et leurs soutiens espèrent qu’elle débouchera désormais très vite sur un accord avec la direction de l’établissement. Dans la foule des personnes présentes, au milieu des drapeaux de la CGT et de Solidaires, plusieurs élus de gauche ont fait le déplacement, dont Jean Glavany, le député des Hautes-Pyrénées et Eric Barrouquère-Teil, maire adjoint de Séméac. La caisse de solidarité au bénéfice des salariés en grève circule au milieu de la foule. Deux personnes, Anne et Jacques, apportent aux grévistes des pâtés de cochon « bios » et des pâtes de la SCIC « L’odyssée d’Engrain » à Lannemezan. « Il nous semble important de défendre les soins de qualité pour tous. Aujourd’hui, pour nous, c’est le croisement des solidarités ». L’odyssée d’Engrain cultive sur 30 hectares une variété de blé ancienne, le « Poulard d’Auvergne », utilisée ensuite pour fabriquer des pâtes bios. Anne et Jacques animent ce même samedi une soirée culturelle à l’Artelier de Tarbes. Sur les marches de la clinique, Nathalie, infirmière et Corinne, aide-soignante, les remercient avec émotion. « Nous participons à la grève depuis le 8 novembre. Nous espérons que la médiation qui débute lundi matin va faire avancer les choses, même si nous aurions préféré que la négociation se poursuive. La présence massive des personnes aujourd’hui nous montre, une fois de plus, que la population nous soutient, et cela nous fait plaisir ». Vendredi soir, un arbre de Noël de la solidarité a été organisé à la Bourse du Travail de Tarbes par le Comité d’Entreprise d’EDF et par la CGT. « Des cadeaux ont été remis à tous les enfants du personnel en grève de la Polyclinique », témoigne Monique, l’une des personnes qui les soutient régulièrement. Pierre Domengès, directeur de la Scène de Musiques Actuelles de la Gespe, est présent au sein du rassemblement. Il organise, avec plusieurs autres artistes locaux, un concert de soutien et de solidarité au personnel de la Polyclinique de l’Ormeau-Pyrénées ce mercredi 21 décembre 2016 à 21h. L’entrée sera libre, avec une participation financière laissée à l’appréciation des spectateurs, un snack et une buvette. Les tracts annonçant le concert circulent parmi la foule du « rassemblement populaire de soutien » devant la clinique de l’Ormeau-Centre.

Plusieurs intervenants s’adressent aux manifestants : Laurence Charroy, déléguée CGT de la Polyclinique, François Dousseau, secrétaire de l’UD CGT et Wilfrid Zaparoli, secrétaire de la CGT Santé et Action sociale des Hautes-Pyrénées. Ils évoquent d’abord la situation de Mylène Palisse, agent du Service de Probation et d’Insertion de l’administration pénitentiaire (SPIP). Elle fait l’objet d’une sanction administrative, sept jours de mise à pied avec sursis, « pour le simple fait de s’être exprimée dans la presse en tant que syndicaliste et citoyenne, à propos de la politique gouvernementale en matière d’insertion ». Mylène Palisse, présente lors de la manifestation, remercie les citoyens pour leur soutien. Et François Dousseau demande que « cette sanction inique soit abandonnée une bonne fois pour toutes ». Les interventions se poursuivent à propos du mouvement de grève à la Polyclinique de l’Ormeau-Pyrénées, qui franchit ce samedi 17 décembre 2016 le cap symbolique des 40 jours. « Ces femmes et ces hommes méritent notre plus profond respect. Oui, un grand respect à vous, d’avoir été le signal d’alarme des dérives inacceptables qui menacent notre système de soins, et donc notre santé. Oui, un grand respect à vous, de tenir tête comme vous le faites à un groupe surpuissant, encore en train de grossir pour devenir le plus grand groupe d’hospitalisation privée en France ».

Laurence Charroy évoque la dernière réunion de négociation à la préfecture jeudi soir, entre la direction, les grévistes et la CGT. « Les salariés ont tellement réduit leurs exigences, que l’écart était de 450.000 euros et la pérennité d’une prime, entre ce que proposait la direction et ce que voulaient les salariés. Que pèsent 450.000 euros dans un groupe qui réalise près d’1 milliard de chiffre d’affaire ? Que pèsent 450.000 euros pour une clinique qui prête plus de 8 millions d’euros au groupe ? Que pèsent 450.000 euros pour une clinique qui a perçu près de 2 millions d’euros de Crédit d’Impôt Compétitivité Emploi sans en avoir créé un seul ? Depuis le début du conflit, ils ont perdu délibérément 3 millions d’euros. Avec la semaine qui vient, ils vont en perdre 600.000 de plus alors qu’on aurait pu sortir avec un protocole d’accord ce jeudi soir ! Il nous l’on dit clairement, ils préfèrent perdre beaucoup d’argent plutôt que de répondre à celles et ceux qui créent la richesse de cette entreprise ! Des patients sont en attente d’actes chirurgicaux et la perte de chance est engagée. Comment peut-on se permettre de jouer avec la vie des populations de tout un territoire avec l’unique but de mettre à genou ses propres salariés en grève ? L’urgence, c’est que le Ministère de la santé, et notamment madame Touraine, fasse son travail et oblige cette direction à faire des propositions décentes. C’est d’ailleurs la raison pour laquelle les salariés ont accepté la médiation proposée par la Préfète des Hautes-Pyrénées. C’est d’ailleurs aussi ce que demande le Conseil de l’Ordre Départemental des Médecins, que nous avons rencontré hier en présence de la presse. Ils sont en colère devant le silence ahurissant de l’Agence Régionale de Santé ».

François Dousseau conclut cette série d’interventions en assurant les personnes en grève du soutien de la CGT. « Je veux dire aux salariés en lutte depuis 40 jours que nous allons rester à vos côtés jusqu’au bout et jusqu’à votre victoire ! Parce que c’est votre courage qui nous donne des ailes à nous aussi ! Et sachez-le ! Toute cette population des Hautes-Pyrénées est avec vous parce qu’elle a envie d’être bien soignée par des soignants bien traités. La légitimité et la dignité sont de votre côté, et c’est pour cela que vous allez gagner ! ». La grève se poursuit à la Polyclinique de l’Ormeau-Pyrénées, même si désormais le blocage est achevé. Les salariés se retrouveront lundi matin à 9h30 pour une assemblée générale à la Bourse du Travail de Tarbes. Ils se rendront ensuite, avec les personnes qui les soutiennent, à 11h, devant la Cité administrative de Tarbes. Ce sera alors le coup d’envoi de la médiation proposée par la Préfète des Hautes-Pyrénées, et placée sous la responsabilité d’un ancien directeur de la DIRECCTE du Lot, Pierre Martin. Vendredi soir, lors de l’interview qu’il nous a accordée, publiée ce samedi matin, Cyril Dufourcq, directeur de la Polyclinique de Tarbes, a assuré qu’il était « confiant dans la médiation ». Un espoir que partagent aujourd’hui les salariés en grève de son établissement. Comme le début d’un accord possible, pour sortir enfin par le haut de ce mouvement social, d’une durée exceptionnelle dans les Hautes-Pyrénées.

Jean-François Courtille