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Une rencontre entre la direction et les grévistes de la Polyclinique lundi soir s’est conclue sur un nouveau désaccord, la Préfète des Hautes-Pyrénées a remis le dossier entre les mains du Premier Ministre

lundi 12 décembre 2016 par Rédaction

Une rencontre s’est déroulée brièvement lundi soir entre les délégués des salariés en grève de la Polyclinique de Tarbes, la CGT et la direction de l’établissement. Les deux parties se sont séparées rapidement sur un nouveau constat de désaccord. Les grévistes ont précisé à la Préfète qu’ils envisageaient désormais un blocus total de la Polyclinique mercredi, s’ils n’obtenaient pas gain de cause. Béatrice Lagarde a remis le dossier entre les mains du Premier Ministre. Une visio-conférence entre les grévistes et les ministères du travail et de la santé a aussi eu lieu lundi après-midi. Le conflit social de l’Ormeau-Pyrénées entrera mardi dans sa sixième semaine, au moment où 17 salariés en grève seront convoqués devant le tribunal de Tarbes. Une manifestation de soutien les accompagnera pour affronter cette nouvelle épreuve.

Ils ont le visage grave, à l’heure de se rendre à la préfecture des Hautes-Pyrénées, ce lundi 12 décembre 2016. Les délégués des salariés en grève depuis 35 jours à la Polyclinique de Tarbes, toujours soutenus par la CGT, viennent d’apprendre par le cabinet Alexio que leur direction propose une rencontre le soir-même à 19h, après la visio-conférence au cours de laquelle ils doivent communiquer avec les ministères du travail et de la santé. Quelques heures plus tard, l’ambiance est à la déception du côté des grévistes et du syndicat qui les soutient depuis le début de leur mouvement social. « La seule proposition effectuée par la direction était le RAG à 8,33, c’est-à-dire une sorte de 13ème mois, entrant dans une enveloppe de 440 000 euros pour les 558 salariés. Ils n’ont pas donné le montant de la prime exceptionnelle. Et aucune information ne nous a été communiquée concernant une éventuelle hausse du point d’indice. Du coup, nous avons décidé de quitter la séance de discussion. Si la direction refuse de nous entendre, nous bloquerons la Polyclinique mercredi, à l’exception des services d’oncologie et de chimiothérapie ambulatoire. Nous avons signifié ce projet à la Préfète, qui nous a précisé qu’elle remettait le dossier du conflit de l’Ormeau-Pyrénées entre les mains du Premier Ministre ». De son côté, la direction a déclaré que « les deux parties se sont rencontrées à la Préfecture de 19h30 à 20h30 ce lundi soir. Nous avons présenté dans le détail nos propositions qui constituent une réelle avancée. Elles n’ont pas été entendues, mais nous appelons à la poursuite du dialogue ». Un peu plus tôt dans la soirée, la direction avait assuré que « l’enveloppe globale de l’effort financier vis-à-vis des salariés a été multipliée par deux par rapport au début des négociations ».

L’analyse économique sur la situation de la Polyclinique diffère nettement selon chacune des deux parties. Pour la direction, « l’établissement a été pénalisé en 2016 par la diminution de 2,15% des tarifs hospitaliers, imposée par l’Etat. Le Crédit Impôt Compétitivité (CICE) n’a représenté que 0,65% de ces 2,15% de perte ». Pour les salariés en grève et la CGT, « la baisse tarifaire a été compensée par trois éléments : le CICE, la mise en place du forfait administratif (11 euros par dossier d’accueil à la Polyclinique), et la hausse du prix de la chambre individuelle, passé d’un coup de 50 à 70 euros. Ce qui a d’ailleurs entraîné le déconventionnement par la Mutualité Française ». L’assignation au tribunal de 17 salariés de la Polyclinique est présentée par la direction comme une manière de « prendre ses responsabilités, face à la dégradation progressive de l’outil de travail, alors qu’elle a respecté le droit de grève depuis le début du conflit ». Du côté des grévistes et du syndicat, on dénonce au contraire « la répression des salariés(es) de la clinique de l’Ormeau, en grève depuis le 8 novembre, qui mènent une lutte digne, courageuse et exemplaire au service du bien commun ». Les gynécologues des Hautes-Pyrénées ont publié ce lundi après-midi un communiqué dans lequel elles alertent à leur tour l’Agence Régionale de la Santé concernant « la situation catastrophique engendrée par le conflit de la clinique de l’Ormeau ». Elles demandent à l’ARS d’assurer « une protection sanitaire minimum dans notre département, où la pénurie de gynécologues pose déjà un grave problème ». Ainsi, l’une des dernières gynécologues de Tarbes a pris sa retraite il y’a quelques semaines, et son cabinet n’a pas été repris. Mardi matin, la grève à la Polyclinique de l’Ormeau-Pyrénées entrera dans sa sixième semaine. 12 000 personnes ont signé la pétition de soutien au mouvement. Les salariés grévistes et la CGT ont appelé la population des Hautes-Pyrénées à venir épauler, à partir de 9h15, les 17 personnes assignées devant le tribunal de Tarbes par la direction de la Polyclinique. La plainte déposée par Wilfrid Zaparoli, secrétaire départemental de la CGT Santé et Action Sociale, contre le médecin qui l’a percuté en voiture, suit son cours …

Jean-François Courtille