TGB : Retour sur Angers avec François Gomez

Un comportement commando

Malgré cette large victoire chez un concurrent direct, François Gomez analyse calmement, la performance de son équipe :« Le match s’est dessiné tout doucement. On a mis la main dessus et on n’a rien lâché. On a rentré des points et on est toujours resté concentré et à la fin on gagne avec plus de vingt points d’’écart. » Avant tout, il met en exergue le comportement de son groupe qui ne lâche rien malgré les défaites qui se sont enchainées. « C’est intéressant dans le comportement des filles dans un style un peu commando, dans des matchs comme ça qu’il faut absolument prendre. On a vraiment des gens qui se sont donnés à 110%. » Angie Bjorklund, qui n’avait plus jouée depuis trois ans, illustre cet état d’esprit, même si son engagement l’amène à faire des fautes. « Elle a trois fautes à la mi-temps et ne joue pas au troisième quart-temps parce que je la préserve pour la fin où elle fait sa 4ème et sa 5ème faute. Il faut qu’elle apprenne à gérer ça, car elle a fait une ou deux fautes dont elle aurait pu se passer. » Mais l’Américaine avec 26 points en deux matchs, dont 15 à Angers, apporte à l’extérieur le plus offensif qui manquait au TGB jusque là. « Elle a été pertinente offensivement, elle nous emmène du danger extérieur en plus d’Adja (Konteh) qui, de l’autre côté, a retrouvé la superbe qu’elle avait un peu perdue sur les deux ou trois derniers matchs. »

Konteh a éteint Wallace

Une Konteh, qui prouve qu’elle a bien le niveau de la LFB après une grande saison en LF2, suite à une grave blessure au genou qui avait stoppé un début de carrière très prometteur. Mais au delà de ses qualités offensives Adja, malgré sa gentillesse et sa timidité naturelles, peut se révéler très dure en défense. « Elle a éteint Wallace qui avait un gros scoring (16 points de moyenne) et l’a laissée à 1 point ! Comme un pitbull, elle ne l’a jamais lâchée et de l’autre côté, elle met 17 points. Elle marque beaucoup de lancers-francs parce qu’elle va chercher les fautes. » Avec Konteh et Bjorklund, le TGB possède deux extérieures de qualité qui équilibrent le jeu tarbais qui était jusqu’ici basé à l’intérieur avec Bertal et Bishop. « Quand tu as Adja et Angie sur les ailes et Abby à l’intérieur, qui a été dominante à son habitude, ça devient un peu plus compliqué pour l’adversaire. » Contre Angers, toutes les Tarbaises ont été performantes et ont répondu présent.

Bintou ’’la patronne’’ et Sylvie ’’la Science’’

« Bintou (Dieme-Marizy) s’est comportée en patronne, avec un mental retrouvé. On ne l’a pas vu baisser la tête même si elle a raté deux ou trois trucs. Elle dirigé ce match de main de maître et tous les individus ont répondu présent. » A l’exemple de Carlier, qui n’avait jamais évolué à ce niveau en poste 4 (en l’absence de Bertal), et ce face à Murphy, une des meilleures joueuses à ce poste. « Lucie, physiquement, correspondait parfaitement à ce poste 4 face à une joueuse du gabarit de Murphy. A part une ou deux erreurs, Lucie a tenu à 12 points une des joueuses clés d’Angers et puis elle a été mettre des paniers qui ont fait beaucoup de bien. Elle a fait son job, un peu dans l’ombre mais elle a bien fait son job. » Une autre qui a bien fait le job avec deux paniers à 3 points qui sont tombés à pic, dans des moments clés de la rencontre, c’est Gruszczynski. « On prend un tir, Sylvie sort du banc et elle nous en met un tir un derrière. C’est Sylvie, c’est la patience, c’est la science. On va l’appeler ’’Sylvie la science’’, avec en plus de l’adresse sans forcer. C’est une rotation de luxe très efficace. » En parlant de rotations, Dabo n’a joué qu’un peu plus de trois minutes mais François Gomez lui garde toute sa confiance. « Ce n’est pas une équipe qui lui correspond bien. Quand Turmel, qui fait presque 2 m, est rentrée, on a lancé Astan. Mais ce n’est pas le genre de match qui convient bien à Astan surtout quand Lucie est à ce niveau là. Astan n’a pas été très bonne la semaine dernière mais c’est vrai qu’elle traînait encore son bobo à la cuisse. On l’utilisera certainement davantage lors du prochain match parce que l’équipe de Mondeville est un peu plus grande. Mais Angers, ce n’était pas un match pour elle. »

On leur a mis la tête sous l’eau

Avant le match, François Gomez aurait certainement signé pour une victoire par le plus petit des écarts. Alors comment expliquer cette large victoire avec 21 points d’écart (53-74). « On fait un match assez abouti des deux côtés du terrain (en défense et en attaque) face à une équipe qui était dans le doute. On leur a mis la tête dans le sac dans le premier quart-temps et elles n’ont jamais pu refaire surface. Elles avaient beaucoup de pression et puis il y a une petite crise au sein du club. L’entraîneur a été interdit de conférence de presse et une réunion est prévue ce lundi. Le club est en crise. Les Filles aussi se prennent la tête à part deux ou trois joueuses. On a tout fait pour les mettre dans le dur et on les a mises dans le dur. Et une fois qu’elles ont eu la la tête sous l’eau, c’était terminé... » Le TGB a réussi une excellente opération puisque cette victoire lui permet de revenir à hauteur de son adversaire et de lui laisser la dernière place au bénéfice du goal-average particulier. Une victoire, associée à la défaite du Hainaut, qui permet à Tarbes de laisser deux équipes derrière au classement et de revenir à un point de Lyon.

Angie, ça change la vie

Le redressement de Tarbes, maintenant qu’il a trouvé une extérieure étrangère de qualité, doit se poursuivre. « Je souhaite qu’on soit en capacité de reproduire ce type de performances sur les prochaines rencontres (Mondeville, Hainaut) qui sont toutes à notre portée. On savait que cette période du Championnat était importante. C’est vrai qu’on joue sans Elodie (Bertal) encore mais on trouve des solutions. il faut le confirmer dès la semaine prochaine et en suivant. » Elodie Bertal-Christmann ne devrait pas rejouer avant janvier. « Elle est au repos, on ne veut prendre aucun risque avec sa santé, c’est notre priorité. On espère la récupérer au mieux pour la reprise de la trêve le 29 décembre contre Basket-Landes. » Une absence d’Elodie qui a été masquée, au niveau du tableau d’affichage, par l’arrivée de Bjorklund qui a fait largement oublier sa compatriote Boyd. Mais l’Américaine est aussi une battante et une joueuse exemplaire. « C’est une joueuse très intelligente, c’est un super état d’esprit, c’est une compétitrice. Elle est à fond sur le projet et ça change l’état d’esprit d’une équipe. On savait qu’on y gagnerait mais là, ça change la vie. Aujourd’hui son arrivée ça change tout ». Tarbes possède désormais un jeu équilibré, aussi fort à l’extérieur avec le duo Konteh-Bjorklund (32 points contre Angers) qu’à l’intérieur (32 points dont 25 de Bishop et 7 de Carlier). Et ce en l’absence de Bertal (16,33 points de moyenne). Lorsque Elodie sera là, le TGB peut espérer vivre de belles soirées et amorcer sa remontée au classement.

Jean-Jacques Lasserre