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La population soutient les grévistes de la Polyclinique de l’Ormeau-Pyrénées, 1500 personnes défilent à Tarbes le 3 décembre

dimanche 4 décembre 2016 par Rédaction

Le mouvement social des grévistes de la Polyclinique de Tarbes touche la population bigourdane : 1500 personnes, 1800 selon la CGT, ont participé à la manifestation de ce samedi 3 décembre entre le site de l’Ormeau-Centre et la place de Verdun. Plusieurs élus locaux ont aussi participé au défilé. La suspension des négociations vendredi soir a stimulé la combativité des personnels soignants, qui prévoient de nouvelles actions.

« Un pas en avant, deux pas en arrière, c’est la politique, de la direction ». L’humour est souvent la meilleure arme dans un conflit social. Les grévistes de la Polyclinique de l’Ormeau-Pyrénées en ont apporté une nouvelle démonstration ce samedi 3 décembre 2016, en chorégraphiant leur colère devant la population tarbaise. Un peu plus tard, dans le défilé, deux grévistes jouent du pipeau, pour mimer ce qu’elles considèrent comme le « double langage de la direction ». Les passants apprécient. La manifestation de soutien au mouvement de grève de la Polyclinique, avec l’appui de la CGT, a rassemblé 1500 personnes, 1800 selon le syndicat, une nette progression par rapport au défilé du 26 novembre dernier. La popularité des grévistes se matérialise aussi par le succès des collectes et ventes de « merveilles » organisées pendant la manifestation, puis à son arrivée, place de Verdun. Joëlle, psychologue et Marie-Pierre, ancienne Agent de Service Hospitalier de la Polyclinique, circulent sur les trottoirs en déployant un « drapeau de la solidarité ». Marie-Pierre est émue en évoquant son licenciement, « après trois années de contrat à la Polyclinique. J’ai appris le jeudi soir que mon travail se terminait le vendredi. Depuis, je suis toujours en recherche d’emploi ».

Dans la manifestation, Fatima et Aurélie, deux infirmières, évoquent leur participation aux négociations avec la direction. « Les discussions sur les conditions de travail n’ont avancé que sur les points sans enjeu économique. Mais le regroupement des trois services que nous refusons est toujours dans les tuyaux, car il permettrait de supprimer deux équivalents temps plein, un poste d’aide-soignante et un poste d’infirmière », soulignent les deux jeunes femmes. « Pour les négociations salariales, nous leur avons démontré qu’ils avaient en fait diminué l’enveloppe globale par rapport au début du mouvement de grève. Le sous-préfet les a sommés de reformuler leurs propositions ». Fatima et Aurélie confient que les grévistes de la Polyclinique ont été, paradoxalement, fortifiées par cette attitude de la direction, qui leur a donné encore plus envie de se mobiliser. « Nous nous battons pour le respect de la santé, dans les meilleures conditions possibles, pour tous et de manière égalitaire. Les soignants ont besoin d’aide, et les Tarbais l’ont bien compris, comme le prouve cette manifestation ». Elles remercient aussi les militants de la CGT pour leur appui dans ce mouvement social. « Ce sont des hommes et des femmes valeureux et courageux. La direction nous a reproché ce soutien de la CGT, mais nous leur avons répondu que l’attitude de notre hiérarchie était bien la seule responsable de cette grève ».

Dans le défilé, la présence de plusieurs élus locaux est remarquée. Pour la première fois, les députés Jean Glavany et Jeanine Dubié rejoignent une manifestation des grévistes de la Polyclinique. Yannick Boubée, maire d’Aureilhan, et Geneviève Isson, maire de Séméac, tous les deux vice-présidents du Grand Tarbes, sont présents, de même que la conseillère régionale Yolande Guinle. Les adjoints au maire d’Aureilhan, Simone Gasquet et Daniel Larregola, participent au cortège, ainsi que les conseillers municipaux de Tarbes Henri Lourdou et Marie-Pierre Vieu. Par ailleurs, une délégation de salariés de la CFDT s’est jointe à la manifestation. Au terme du parcours, place de Verdun, plusieurs prises de parole ont lieu. François Dousseau, secrétaire de l’UD CGT, exalte « la lutte exemplaire des salarié(e)s de la Polyclinique, dont le courage et la dignité forcent le respect. Ce combat magnifique est d’utilité publique. D’ailleurs, la population l’a bien compris, car plus de 10 000 personnes ont signé la pétition de soutien. Mais voilà : face à ce combat généreux au service de l’exigence de soins de qualité se dressent des groupes financiers puissants pour lesquels la vie humaine ne vaut rien, à côté des dividendes à reverser aux actionnaires ». Le leader de la CGT fait le lien avec la situation du service hospitalier dans les Hautes-Pyrénées. « Nous voulons un véritable service public pour tous avec des soins de qualité et de proximité ». Il affirme que la CGT prendra toutes ses responsabilités, dans ce conflit social avec la direction de la Polyclinique.

Laurence Charroy, déléguée CGT de la Polyclinique, remercie la population de Tarbes pour son soutien. Elle appelle à amplifier encore l’action pour que la direction du groupe Médipôle Partenaires accède enfin aux revendications des salariés en grève. Puis, Wilfrid Zaparoli, le responsable départemental de la CGT Santé, percuté cette semaine par la voiture d’un médecin devant la clinique de l’Ormeau Centre, prend à son tour le micro. Cachant son regard derrière des lunettes de soleil, il confie son émotion et remercie les personnes présentes pour leur soutien. Enfin, Christophe Couderc, le responsable régional de la CGT santé, conclut les interventions en insistant sur la légitimité du mouvement social, et sur la possibilité d’un succès pour le personnel soignant de l’Ormeau-Pyrénées. Samedi après-midi, les grévistes se sont retrouvés en assemblée générale à la Bourse du Travail de Tarbes, pour envisager de nouvelles actions. Comme le résument Fatima et Aurélie, « désormais, nous sommes prêtes à tenir aussi longtemps qu’il le faudra ».

Jean-François Courtille

VIDEOS

Interview Agent service hospitalier
Interview de 2 infirmières
Manifestation dans les rues

DIAPORAMA - Photos JF Courtille