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Négociations à nouveau rompues à la Polyclinique, le site de l’Ormeau Centre occupé par les grévistes

mercredi 23 novembre 2016 par Rédaction

La rencontre de négociation entre la direction de la Polyclinique de l’Ormeau-Pyrénées et les salariés en grève s’est conclue sur une nouvelle impasse, ce mercredi. Jean-René Legendre, DRH du groupe Médipôle Partenaires, a quitté la réunion, en précisant qu’il n’était plus mandaté pour aller au-delà des propositions présentées aux salariés. Ce départ précipité a suscité l’indignation des grévistes, qui ont occupé le site de l’Ormeau-Centre, sans toutefois bloquer l’accès aux Urgences. Ce mercredi soir, le DRH de la Polyclinique, Mathieu Audoire, est venu rencontrer les salariés en grève pour leur proposer un nouveau rendez-vous avec Jean-René Legendre vendredi, mais cette fois en présence d’un médiateur. Les grévistes ont répondu qu’ils souhaitaient une reprise des négociations dans les conditions antérieures. De son côté, le député Jean Glavany doit rencontrer jeudi à 15h les salariés de la Polyclinique.

« Merci patron, merci patron, quel plaisir de travailler pour vous, on est heureux comme des fous ! ». Le refrain de la célèbre chanson sarcastique des Charlots accompagne la sortie de Mathieu Audoire, Directeur des Ressources Humaines de la Polyclinique Ormeau-Pyrénées. Les salariés en grève occupent depuis l’après-midi le site de l’Ormeau Centre, et le DRH est venu à leur rencontre dans la salle de la cafétéria, ce mercredi 23 novembre 2016, vers 19 heures. « Je suis mandaté pour vous proposer ceci : Jean-René Legendre, Directeur des Ressources Humaines du groupe Médipôle Partenaires, est disposé à revenir discuter avec vous ce vendredi, mais à condition que ce soit en présence d’un médiateur ». La déléguée syndicale CGT Laurence Charroy, approuvée par les autres salariés, lui répond : « ce qui me gêne, c’est que Monsieur Legendre est arrivé lundi en ayant en tête cette idée de la médiation. Mais le souhait des salariés, c’est tout simplement de reprendre les négociations ». Dans la salle, une gréviste précise au DRH : « nous n’avons pas voulu arrêter les négociations aujourd’hui, c’est vous qui les avez rompues ». Mathieu Audoire reprend alors la parole et demande aux salariés : « quelle réponse dois-je apporter à ma hiérarchie concernant notre proposition de faire appel à la médiation ? ». « Notre réponse, c’est que nous voulons la reprise des négociations », résume Laurence Charroy. « C’est la grève que nous allons continuer, pour le 17ème jour consécutif, tant que vous ne négocierez pas », ajoute un gréviste. Mathieu Audoire quitte alors la cafétéria, accompagné par le refrain de la chanson des Charlots. « Merci quand même d’être venu », lui lance Laurence Charroy. Les salariés quittent les lieux à leur tour. Plusieurs grévistes empoignent les balais pour nettoyer le sol de la cafétéria et du hall d’entrée de l’Ormeau Centre. « C’est notre lieu de travail, nous tenons à le laisser propre », confie Paula, agent de service hospitalier en grève.

Plus tôt dans la journée, les salariés étaient rassemblés devant le site de l’avenue des Pyrénées. Certains assurant les barrages filtrants à l’entrée du parking. D’autres organisant un repas chaud avec une « plancha » et des sandwiches devant la clinique. Pendant ce temps, la délégation des salariés et de la CGT négociait avec Jean-René Legendre, le DRH du groupe, et l’équipe de direction de la Polyclinique. « La réunion a duré deux heures, avec des suspensions de séance », détaille la porte-parole de la direction, jointe par téléphone. « Les deux parties ont échangé sur leurs propositions. Nous avons ajouté aux trois suggestions évoquées la veille le fait d’appliquer l’augmentation indiciaire de salaire aux personnes payées en dessous du SMIC. Comme chacun campait sur ses positions, Monsieur Legendre a indiqué qu’il était arrivé au bout de son mandat. Et il a donc quitté Tarbes cet après-midi ». De son côté, Laurence Charroy explique : « Monsieur Legendre est parti discrètement. Il a appelé ensuite François Dousseau, le secrétaire de l’UD CGT, pour l’informer que le siège du groupe lui avait retiré le mandat de négociation. La grève est donc reconduite pour 24 heures. Les salariés sont en colère ». Après la rupture des négociations, les grévistes occupent le site de l’Ormeau Centre, mais sans bloquer l’accès aux Urgences, conformément aux exigences de l’Agence Régionale de Santé. « Les médecins profitent de notre loyauté pour faire passer toutes les consultations par les urgences », déplore une des grévistes. Du côté de la direction de la Polyclinique, on évoque des « exactions, qui ne sont pas de nature à restaurer une atmosphère de confiance », sans préciser la nature de ces « exactions ». La direction assure avoir renouvelé sa demande de médiation auprès de la Préfète des Hautes-Pyrénées, sans obtenir de réponse. Jeudi après-midi, vers 15h, le député Jean Glavany devrait rencontrer les grévistes. Un groupe de rock tarbais envisage d’organiser un concert de soutien au bénéfice des salariés de la Polyclinique. Ce mercredi soir, à l’Ormeau Centre, les visages des grévistes affichaient les marques de la fatigue. Mais aussi les lueurs d’une détermination sans faille …

Jean-François Courtille