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L’odyssée d’une patiente à la Polyclinique
Voici un témoignage sur le parcours d’une patiente atteinte d’une pathologie chronique, soignée pendant 10 ans à la Clinique de l’Ormeau. Il nous a été confié par sa fille, devenue par la suite infirmière dans le même établissement, qui a souhaité garder l’anonymat.
En 2005, à l’accueil de ce service, une secrétaire accompagnait la patiente dans une chambre individuelle. Le service médical était attentionné et disposait de temps pour l’accueillir. En 2009, la secrétaire n’est plus présente, les chambres individuelles sont devenues doubles et des fauteuils sont mis à disposition en cas de surcharge de la « patientelle ». L’accueil s’effectue par une aide-soignante et nous ressentons une activité croissante. En 2015, l’accueil du service est transformé en petite salle d’attente avec banquette et fauteuils à disposition. Dans les chambres, des lits sont supprimés et sont remplacés par des fauteuils, au nombre de quatre par chambre. Lorsque le nombre maximum de patients est atteint dans le service, les autres patients sont pris en charge dans un service de proximité. Malgré cette activité croissante, le professionnalisme et la convivialité restent intacts. Ceci grâce à l’investissement, la motivation et à la vocation du personnel soignant, malgré une pression et une surcharge de travail bien palpables. Ce dysfonctionnement est donc dû à un défaut de moyen mis à disposition par les instances directionnelles de la clinique de l’Ormeau.
Cette patiente était ma mère, atteinte d’un cancer. Son combat a duré dix ans et elle s’est éteinte il y a un an, en novembre 2015. Je suis infirmière depuis quatre ans et demi et diplômée depuis cinq ans. J’ai aussi pu voir une évolution défavorable au sein de la clinique. Elle se ressent à tous les niveaux (professionnel, prise en charge des patients). Parfois, le soir, lorsque nous effectuons nos transmissions à notre équipe de nuit, nous ne savons plus qui nous avons dans les chambres, tellement elles sont doublées, voire triplées dans la journée.
J’ai commencé à travailler en cardio pneumo et j’y ai effectué deux ans. Le week-end, nous étions seules comme infirmières de 12h à 20h. Je me suis retrouvée plusieurs fois à devoir gérer seule des fins de vie et des décompensations cardio-vasculaires et respiratoires ....
Ces conditions de travail nous dégoûtent. Nous ne savons même plus si nous avons encore envie d’exercer ce métier, quelques années seulement après avoir obtenu le diplôme ... Et pourtant, mon métier, je l’aime et j’en suis fière ...
Une infirmière et fille de patiente de la Polyclinique Ormeau-Pyrénées à Tarbes
Rédaction
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